Chapitre 11

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Mon sommeil est profond,  bien qu'agité. Il ne se passe pas une minute sans que je sois assailli par des visions obscures et malsaines de créatures hybrides et de blondes survoltées. Je ne cesse de me tourner et me retourner, comme une entrecôte sur le grill, quoique qu'il y avait certainement plus à manger sur une entrecôte... Il se trouve pourtant un moment où je ne parviens plus à bouger comme je le souhaite. Il n'y a que mon torse que je sens encore libre de pivoter dans les deux sens. 

"Allons bon ..., me dis-je en moi-même dans un demi sommeil, qu'est ce que c'est encore que ça donc ?"

Et puis, toujours les yeux clos et fronçant les sourcils, j'analyse ma phrase. Il y a trop de mots qui ne sont pas mis dans le bon ordre. Et puis, dans un second temps, je me préoccupe de l'obstacle qui m'empêche de me mouvoir comme bon me semble. J'entreprends d'ouvrir les yeux. Aussi joli soit-il, voir le visage d'une blondinette à trois centimètres du sien dès les premiers instants du réveil, ça flanquerait une frousse incroyable à n'importe qui. Et je ne fais pas exception à la règle. Je pousse un cri rauque semblable à celui d'un babouin sauvage au terme d'un cent mètre et dévisage la blondinette qui est, effectivement, de nouveau assise sur mes hanches.

"T'es plutôt mignon quand tu dors, me susurre-t-elle avec un sourire coquin au coin de la bouche"

Je suis à deux doigts de lui rétorquer que son visage au réveil fait un effet cent pour cent frisson, mais je me retiens, réalisant que sa présence sur mes hanches n'est pas si désagréable que ça.

"Par contre, qu'est ce que tu gigotes, c'est infernal ... un vrai ver de terre... ce qui n'est pas loin de ce que tu es, somme toute..., se moque-t-elle"

Je soupire, elle ne cessera donc jamais de me rabaisser. Traiter Oswald la Légende de ver de terre, il y a de quoi en faire une maladie tout de même ! Avant que je dise ou que je fasse quoi que ce soit, la blondinette se remet à me secouer dans tous les sens. Moi qui sors tout juste du sommeil, cela me donne l'impression d'être un glaçon dans un shaker.

" Maintenant, mister lombric, tu vas répondre à mes questions et plus vite que ça ! m'ordonne-t-elle

- Seu-eulement si-i-i vous arrêtez de-e me-me-me-me secou-couer comme ça ! je parviens à articuler"

Ma petite blonde, qui a fini par me décoller le torse du sol, se stoppe net. Elle me regarde d'un œil suspicieux, puis lâche mon col, qui ne doit certainement plus en pouvoir d'être malmené de la sorte. Je m'affale de toute ma demi longueur, sachant que miss secousse est toujours sur mes hanches. Je commence à en avoir assez d'être secoué comme ça. Enfin, quoi !? N'est-elle pas capable de parlementer calmement avec son entourage ? Je suis persuadé que si elle m'avait posé ses questions avec gentillesse et patience dès le début, elle aurait déjà eut toutes les réponses qu'elle souhaite... 

" Est-il possible de tout reprendre depuis le début, et calmement ? je demande en m'asseyant, vous savez, ça n'est pas drôle pour moi non plus de me retrouver ici, surtout coincé avec une fille qui me secoue à tout bout de champs. Puisque vous semblez tant vous intéresser à moi, on va commencer par ma présentation ... ensuite, ça sera votre tour ... ça vous va comme ça ?"

Je m'attends à recevoir un coup quelconque, mais la blonde se contente d'afficher une moue boudeuse, avant de lâcher le plus désagréable "Ok" que j'ai jamais entendu de toute ma vie. Voyant qu'elle n'est pas plus motivée que ça, j'entreprends donc de me présenter : 

- Je m'appelle Oswald Mcmorlann, je débute en insistant bien sur mon nom de famille, qu'elle se fait un plaisir de déformer, j'ai 18 ans, je suis élève dans un lycée de campagne. Je ne suis pas le meilleur, mais je ne suis pas le pire non plus. Ma mère m'élève seule, c'est une brave femme et puis je l'aime beaucoup, normal puisque c'est ma mère ... et puis il y a aussi ...

[REWRITE] Oswald - La Confrérie des changeurs de TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant