Printemps - New-York, 01h12

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Domicile de Lana Edward - New-York, 01h12

J'essaye désespérément de décoller l'odeur de sang du massacre de la nuit de mes narines en plongeant la tête dans l'eau savonneuse de mon bain. Mais rien à y faire : elle persiste encore.

Terrorisée, il a fallu 3 personnes pour me sortir de ce conduit d'aération. On m'a ensuite rapidement emmené en dehors du bar. Un des policiers me portait mais j'arrivais à sentir les corps des clients du bar sous ses pieds. Des dizaines de personnes jonchaient le sol, inconscientes.

Et pendant que les secours essayaient de trouver d'autres survivants au milieu de toutes ces personnes sans vie, j'étais transporté à l'extérieur. L'air frais me frappa de plein fouet, faisant d'autant plus ressortir la violence de l'odeur de sang chaud qui s'était incrustée dans le bar et dans mon esprit.

Je suis rentrée dans une voiture de police alors que les premiers journalistes arrivaient sur place.

Je sors lentement du bain et enfile un peignoir et des chaussons. Je marche ensuite vers le salon et m'assois dans le canapé. La soirée m'a complètement zombifié.

Comme si tu ne l'étais pas déjà avant...

J'attrape la tasse de thé que l'on m'offre et je souffle doucement dessus, les yeux dans le vague, avant d'appuyer sur le sachet de thé avec ma cuillère pour en faire sortir tous les arômes.

- Mademoiselle Edward, le bain a l'air d'avoir réussi à vous calmer. Est-ce qu'on peut discuter avec vous quelques instants ? Nous vous épargnons les questions pour le moment, vous avez juste à écouter.

Je tourne la tête vers le policier qui m'a gentiment préparé un thé puis approuve d'un signe de tête avant de fermer les yeux quelques instants pour prendre une grande inspiration. Quand je les rouvre, il a pris place à côté de sa collègue dans le canapé en face de moi.

- Mademoiselle Edward... Il faut que je revienne sur le drame d'il y a quelques heures. Écoutez... Les caméras de surveillance à l'intérieur du bar ont été complètement désactivées quelques secondes avant l'apparition des hommes armés.

Néanmoins les caméras présentes dans la rue ont pu enregistrer quelque chose.

Il s'avère que les hommes qui ont commis ces atrocités sont connus des forces de police.

On est quasiment sûre qu'ils travaillent pour Xavier Salvadore mais hélas il est très compliqué d'établir des liens criminels avec ce genre d'homme.

Je pense qu'il est inutile de vous le présenter puisque nous avons rapidement cru comprendre que vous le connaissez.

Son fils, Dustin Salvadore, est partis avec ces hommes.

L'angle des caméras ne nous permet pas de savoir s'il a été emmené de force ou s'il est sciemment parti avec eux.

Je ferme les yeux alors que les larmes commencent à couler. Il m'a protégé et a été enlevé par son père. Il a dû faire quelque chose qui l'a drôlement fâché pour que son père aille jusque-là. Oh non Dustin... Dans quelles histoires t'es-tu encore mis ? J'espère que tu vas bien...

- Mademoiselle Edward... Selon les gens présents au gala vous étiez extrêmement proches durant la soirée... Je comprends que cela puisse être difficile et délicat pour vous... Reprit sa collègue policière, le coupant dans sa tirade avec l'espoir de me réconforter quelque peu.

Elle jette ensuite un regard lourd de sens à son collègue. Celui-ci se racle la gorge, probablement mécontent qu'elle lui ait coupé la parole. Et reprend :

La Protégée [ L'intégral ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant