LONDON TATTOOS - H.S

CHAPITRE SEIZE

"Might as well..."

Concrètement, il y a deux façons de vivre son adolescence : la soumission ou la rébellion. Il y a ces personnes qui s'obstinent à ne pas vouloir faire de vague, à rentrer dans le moule, qui n'abusent de rien et misent sur la sécurité. En y réfléchissant, j'étais ce genre de personne, j'avais été formatée à raisonner comme une adulte bien trop tôt. Et puis, il y a ces autres personnes qui saisissent l'instant présent, vivent leurs expériences et tirent eux-mêmes leurs leçons qu'importe le bruit que ça fera. Ils vivent, et, moi aussi, j'avais envie de vivre.

Alors que les premiers rayons de soleils transperçaient le ciel nuageux, Harry s'empressa d'ouvrir la porte de son salon tout en affichant un sourire victorieux. Les premiers passants vagabondaient dans la rue du salon en quête d'un bon bol d'air matinal. Probablement usée par la fatigue, je m'amusais à sautiller sur les pavés de la rue recouverts par une épaisse couverture neigeuse. Perchée du haut de mes escarpins hors de prix, je me sentais naïvement protégée face au sol couvert de gadoue. La neige avait bloqué et enneigé certaines petites ruelles de la capitale obligeant les plus grincheux à sortir déblayer leurs entrées.

Lorsque Harry réussit finalement à ouvrir la porte du salon, je m'empressais de me ruer à l'intérieur avant de claper mes mains ensemble pour me réchauffer. J'avais passé une bonne partie de la nuit à l'extérieure et mes muscles picotaient douloureusement. Je fus agréablement surprise par les effluves de cannelle qui flottait dans l'air. Le bouclé déposa le casque de sa moto sur le comptoir avant de jeter un coup d'œil sur un gros carnet en cuir qui devait probablement être leur carnet de réservation pour les séances de tatouage.

Un sourire espiègle cousu sur mes lèvres, je m'empressais de retirer mon veston ainsi que d'échapper aux 10 cm de mes escarpins. Tout en tournoyant sur moi-même, je retirais mon pull kaki en le laissant traîner sur le paquet du salon. En fermant mes paupières, je fis valser le petit débardeur noir avant de passer mes doigts sur le bouton de petit short en jean.

- Jade, tu fais quoi ? M'interrompit le bouclé d'un air moqueur

- Mes vêtements sont trempés, c'est pas ma faute. Rétorquai-je joueuse

- Oh, je vois. Et tu comptes te foutre à poil devant les vitrines du salon ? Gloussa-t-il

Je me contentais de lui offrir un sourire victorieux tout en m'attaquant à la ferraille de ma braguette. En me fixant les pupilles dilatées, il retira son bonnet en laine rose et le déposa sur le comptoir. Son arcade sourcilière oscilla lorsqu'il me joncha descendre ma braguette lentement. Sa lippe inférieure fut piégée entre ses canines quand j'abattis entièrement ma braguette.

Tel un prédateur figé sur sa proie, Harry bondit de trois pas pour rompre l'espace entre nous. Son souffle brûlant et caustique s'écrasa contre la courbe de mon nez alors que ses mains agrippèrent avec fermeté mes hanches. Incandescent, il figea son front contre le mien, le bout rebondi de son nez chatouilla mes narines. Mes petites mains se cramponnèrent aux mailles épaisses de son pull-over en tirant légèrement dessus. La pointe de son nez caressa la chair de ma joue avant de s'abattre aux creux de mon oreille.