Chapitre III : Elleapolis et fleur d'hibiscus (Partie 2)

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- Bill, tu vas m'expliquer pourquoi Chimène était là ? Et pourquoi je n'ai pas été prévenue ? S'énervait-elle, plantée devant Bill Darkashes, qui cherchait quelque chose sur lui.

- Calme-toi Nunavik, on en parlera une fois dans mon bureau, dit-il posément. Tu ne souhaites pas qu'il lui arrive un accident uniquement parce que tu auras été incapable de tenir ta langue cinq minutes de plus, si ?

- Il n'empêche que ça ne colle pas au protocole ! J'aurai dû au minimum recevoir un message me prévenant que ma putain de thélény que je n'ai pas vu depuis trois ans a débuté son Réveil !

- C'est pas si long que ça, trois ans, grogna Bill en déverrouillant la porte de son bureau.

   L'elfe le dévisagea, les yeux écarquillés et sans voix. Il devait se foutre de sa gueule, elle ne voyait pas d'autre option. Ils avaient dû traverser l'immense cour qui séparait l'Hôtel Lumière et le Parlement des Âmes et elle était déjà épuisée par sa journée, mais qu'il lui sorte une telle chose dépassait les limites de l'entendement.

- T'es vraiment un con, ma parole, siffla-t-elle en s'engouffrant finalement dans la pièce. Trois ans, c'est suffisant pour changer radicalement. Surtout quand tes parents sont morts au même moment. Tu t'en rends compte j'espère !

- Nuna...

- Oh, pardon, j'avais oublié que tu ne prends même pas de jours de congés pour aller voir ta sœur quand arrive la date. Merde à la fin, tu peux pas lui montrer que t'as un cœur un peu ? Je sais pas moi, que tu peux être un bon grand frère ? T'as un cœur au moins, derrière cette façade de lord ?

- Je peux te montrer son absence en avançant la date de tes fiançailles et de ton mariage si tu continues, Fille des Armées.

- Tu me ferais pas ça, quand-même ? S'étrangla-t-elle, perdant sa verve acerbe et fastueuse, et par la même occasion, ses couleurs.

- J'ai besoin d'une clope.

- Vas-y, ruine ta santé en prime.

   Il la foudroya du regard, son visage restant néanmoins impassible. Qu'importe ce que disait cette fille, elle ne savait pas. Comment aurait-elle pu savoir ? Il alla ouvrir sa fenêtre et ses volets, revint à son bureau en acajou sombre et verni à en faire pâlir un miroir, ouvrant un tiroir d'un de ses gestes qui révèlent la puissance et la majesté cachées au fond d'un être. Un briquet à la main, une cigarette au bord des lèvres, et trois secondes plus tard, il était déjà appuyé à la fenêtre, étonnement plus grande que lui, ouverte.

- Parle-moi donc de cette révolte, la questionna-t-il alors. Il me semble que ce sujet est plus urgents que tes lamentations de petite fille.

- Je ne me lamente pas ! S'offusqua-t-elle avant de se figer sous le regard du jeune homme et de s'asseoir, la tête basse.

- Fais-moi me répéter encore une fois, et je te promets que les répercussions te seront insupportables.

- Le Département de la région de Danar a été attaqué par l'une des sociétés mises sous surveillance.

- La surveillance n'a pas été à même de les arrêter ?

- La tête de lord Melton, qui était en charge de-ladite région, a été retrouvée.

- Sans le reste du corps, je suppose.

- En effet, elle a été retrouvé par sa fille dans le lit de ses parents. Elle a été prise en charge par le système de santé. La fille, pas la tête.

- Quelle idée d'aller dans la chambre de ses parents sans leur accord. Je suppose que le reste du Département n'a pas été épargné.

- Globalement, ça a été un bain de sang. C'est arrivé en pleine nuit, donc le nombre de morts est restreint.

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