Chapitre 8

167 35 19
                                    

— Tu souris comme un débile.

— C'est parce que je suis débile.

Et pour une fois, Ethan n'en avait rien à faire d'écoper des remarques moqueuses de sa colocataire. La journée avait été longue, mais fructueuse. Ils étaient venus à bout de ces uniformes à eux deux seulement, Aaron et lui. Il avait même réussi à distribuer tous les uniformes du jour, ce qui constituait en soi un exploit.

Juliana esquissa un geste perplexe.

— Ça fait deux heures que tu rêvasses devant ta tasse.

— Mmhh.

Enfoncé dans le canapé moelleux de leur salon, Ethan jeta un coup d'œil sur la table basse. Sa tasse n'était plus fumante depuis longtemps, il devait en convenir.

— J'aime bien boire quand c'est froid, tenta-t-il.

En réponse, elle roula des yeux et quitta le salon. Quand le claquement de sa porte de chambre résonna dans le petit couloir, Ethan se laissa glisser sur les coussins, s'allongeant approximativement sur le canapé.

Une belle journée, se résonna-t-il. Il y avait un petit quelque chose d'agréable qui flottait dans l'air, et ce n'était pas la question du printemps qui frappait à leur porte. Un sensation agréable vrombissait dans sa poitrine, et oh, il aurait presque pu ronronner s'il avait été anatomiquement fait pour. Quel dommage de ne pas être un chat, vraiment, pour profiter autant que possible des petits plaisirs de la vie. Paresser des heures, non, des jours entiers sur un coussin... ce serait le pied.

Une petite vibration attira son attention. Sur son téléphone, l'application sur laquelle avait lieu une conversation groupée affichait plusieurs notifications. Il suffisait de quelques instants d'inattention pour qu'il perde le fil, ils allaient trop vite. Fronçant les sourcils, il remonta les derniers échanges de ses camarades de classe, jusqu'à ce qu'il comprenne de quoi il retournait cette fois.

E.T. : « Comment ça des devoirs ? On est en stage, là... »

Socik : « Moodboard et création, gars. On vient d'avoir le mail. »

Il grogna. Il pouvait faire comme s'il n'était pas au courant pendant quelques heures et continuer à se vautrer dans cette félicité post-retour du travail. Malheureusement, la suite des messages l'en dissuada aussitôt :

Halima : « Rendu demain ? Ils sont pétés les profs ! »

Socik : « On bosse, merde ! »

E.T. : « Les bâtards. »

Avec ce dernier message, Ethan souffla longuement. Il adorait les cours, sa formation et, plus encore, son stage, mais la propension qu'avaient leurs professeurs à vouloir les ensevelir sous le travail frôlait parfois l'abus.

Au temps pour la farniente ! Le bout de ses doigts était encore douloureux quand il les posa sur la souris digitale de son ordinateur, enfermé dans sa chambre et installé sur son lit, manœuvrant le curseur avec un doigté habitué. Il n'eut pas à chercher très longtemps le mail dont il était question, et la formulation de ce qui était attendu le faisait toujours rouler des yeux.

Plus tard, quand il serait vieux et fatigué de son travail, peut-être deviendrait-il professeur, lui aussi, mais il était hors de question que les intitulés des devoirs qu'il donnerait soient sous forme de charade !

[ L'identité forme et transforme ]

Créer une planche de tendance sur le thème ci-dessus.

Support autorisé : digital.

L'identité.

Dans le reflet de l'écran, il aperçut le reflet clair de ses cheveux et l'emplacement sombre de ses yeux au milieu de son visage.

Du fil à l'aiguille [Passion au Manoir Pourpre 3] [édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant