~Chapitre 12~

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Trigger warning

Mentions de violences, relation toxique et homophobie dans ce chapitre.

   Je crois que je sais pourquoi je ne ramène jamais de gens à la maison. Ma mère a tendance à poser des milliards de questions. Et je rigole pas; elle pose vraiment beaucoup beaucoup de questions.

   -Et tes parents ? Il font quoi dans la vie ?

   -Euh... Ma mère est assistante de direction et mon père est fleuriste, répondit Miru, un peu gêné.

   -Oh ! C'est des beaux métiers ! Ma grande-tante avait sa propre boutique de fleurs dans sa jeunesse ! J'ai vu des photos et c'était très beau ! Tu veux voir les photos ?

   -Maman, intervins-je. Miru et moi avons des... devoirs à faire.

   -Oh ! Pardon ! Je parle tellement quand je m'y mets que j'en oublie le reste ! Allez faire ce que vous avez à faire, les garçons.

   -Pas besoin de vous excuser, Madame. Et merci pour votre accueil chaleureux.

   -Pas de soucis mon grand ! Et tu peux m'appeler Rijuna.

   -Euh... D'accord Mada-- Rijuna...

   -Tu m'appelles si t'as besoin de quelque chose, Maman.

   -Bien sûr mon chéri !

   Je pris le bras de Miru pour l'entrainer loin de cette situation quelque peu gênante. Nous nous dirigeâmes vers ma chambre et je lui dit de s'asseoir où il le souhaitait. Il s'assit sur mon lit. Je m'assis sur ma chaise de bureau et nous étions à présent face à face.

   -Ta mère aime beaucoup parler.

   -Ouai... Désolé si ça t'as embêté.

   -Ah non, t'inquiètes pas ! C'est juste étrange de voir quelqu'un s'intéresser à ce point à moi...

   -Tu es plus intéressant que tu ne le penses, Miru.

   Je le vis rougir et détourner le regard.

   -On était pas là pour parler de ça, je crois, dit-il pour changer le sujet.

   -Oui, c'est vrai, répondis-je d'un air sérieux. Prends ton temps.

   -Ok... Alors... ça a commencé...

   L'an dernier

   Zenko et moi, on était amis depuis notre entrée au collège. On étais inséparables. Il a été mon meilleur ami pendant des années mais, un jour, j'ai réalisé que j'avais des sentiments pour lui. Au début, j'ai essayé de les enfouir au fond de moi mais... c'est devenu trop dur. Mon année de première avait commencé depuis un mois quand je lui ai avoué. Il m'a dit qu'il ressentait la même chose. Il a dit qu'il m'aimait.

   Que des mensonges.

   Au début de notre relation, tout se passait bien. Mais, au bout de quelques semaines... ça a changé. Il a commencé à me rabaisser, à me faire des remarques désagréables. Ce genre de choses. Je me suis d'abord dis que ce ne n'était pas intentionnel, qu'il était juste stressé ou fatigué. Un jour, il m'a un peu bousculé. Une autre fois, il m'a foutu une baffe. Et la dernière fois que c'est arrivé, il m'a cassé le nez. Je suis allé aux urgences. J'ai dit que j'étais juste tombé.

   Personne n'a jamais su. Tu es le premier. Et sans doute le dernier à qui je le dirai.

   Le jour suivant, je suis allé le voir et je l'ai confronté. Il a explosé de rire et m'a révélé qu'il ne m'a jamais aimé. Qu'il voulait juste s'amuser un peu. Que c'était répugnant qu'un homme en aime un autre. Je lui ai foutu une baffe et je suis parti.

   Depuis qu'il avait commencé à me traiter de la sorte, j'avais vraiment du mal à bien me concentrer au volley. Après notre rupture, ça s'est détérioré. Pour que je ne révèle rien, il a raconté à tout le monde que j'avais fait exprès de faire perdre l'équipe. Tout le lycée l'a cru. Mes coéquipiers n'en ont rien dit mais j'ai fini par passer de joueur titulaire à joueur qui réchauffe le banc de touche.

   Fort heureusement, ma mère a été mutée pour son travail et on a déménagé. Mon père a trouvé un travail de fleuriste dans le coin et moi je suis venu à Shiratorizawa. Heureusement que Kiseichu n'a pas d'internat sinon l'enfers aurait continué. Les regards des autres élèves dans les couloirs. La froideur dans le regard de mes coéquipiers.

   Je suis heureux d'être parti. Déjà parce que je n'ai plus à subir Zenko. Mais aussi parce que, comme ça, j'ai pu te rencontrer. Non... te retrouver.

   Je restais muet face à tant d'information à digérer. J'étais triste, choqué et furieux. Je ne vais pas essayer de le cacher. J'ai envie de casser la gueule de Zenko.

   Je me levai de ma chaise pour me diriger vers mon lit. Je m'assis à côté de Miru et le pris dans mes bras. Il me rendit mon étreinte et se mit à sangloter.

   -Miru... Je suis tellement désolé de ce qu'il t'est arrivé. Aucun de mes mots ne pourra effacer ton traumatisme mais... Je suis là pour toi, si tu as besoin.

   -Merci Ten-- Satori... Merci d'être là, répondit-il entre deux sanglots.

   Il s'agrippait fort à moi comme s'il avait peur que je parte. Nous restâmes quelques minutes comme cela avant qu'il ne se calme et sèche ses larmes. Je tendit un bras vers ma table de chevet pour lui passer un mouchoir avant de déclarer:

   -J'irai jusqu'à Hosaka pour lui régler son compte s'il le faut.

   -Ne perds pas ton temps pour cet abruti, dit-il en se mouchant.

   -Ce qu'il t'as fait, c'est absolument inacceptable. Je n'ai pas envie qu'il s'en reprenne à toi un de ces jours.

   -Ne t'inquiètes pas, je sais me défendre maintenant. Et, je sais que tu seras là pour me protéger si jamais je n'y arrive pas.

   Il me regardait droit dans les yeux avec un sourire remplit de tendresse.

   -Merci encore Satori.

   -C'est rien. Je suis là pour ça.

   Nous avions cessé de nous étreindre pour qu'il se mouche et étions à présent face à face, tous deux s'étant mis en tailleur sur le lit. On se regardait dans le silence. Ce n'était pas embarrassant. C'était agréable. Chaque fois que je rencontre son doux regard, c'est comme si je retombait amoureux de lui. On a commencé à apprendre à se connaître depuis seulement quelques mois mais, c'est comme si on s'était toujours connu. En soit, c'est à peu près vrai. On a juste été séparé pendant dix longues années.

   -Satori ?

   Il me tira de mes pensées et je remarquai qu'il avait détourné le regard. Il jouait avec les fils de son sweat qu'il avait enfilé avant de partir du lycée et commençai à devenir rouge pivoine.

   -Qu'y a-t-il ?

   -Eh bien...


   À suivre...


   Note de fin de chapitre:

   J'ai mis toute mon âme dans ce chapitre vraiment :')

   Si jamais vous subissez des violences, du harcèlement, des relations toxiques, etc.

   Parlez-en. Garder le silence pourrait empirer les choses pour votre état mental (voire physique).

   Merci d'avoir lu :)

   À bientôt !

𝓜𝓮𝓶𝓸𝓻𝔂 || Tendou Satori x OC (Ancienne version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant