Mᴏɴ Sᴀᴜᴠᴇᴜʀ | 𝗘𝗡𝗛𝗬𝗣𝗘𝗡

Chapitre 41

⇣ Byeol-Eun٭

Heeseung redescendit une vingtaine de minutes plus tard, pile au moment où je venais de finir ! Je pus directement servir les plats à table. Je relevai la tête en déposant le premier plat.

Je sentis mon cœur et mes poumons exploser lorsque je le vis. Il avait ses cheveux mouillés en bataille rabattus devant ses yeux. Tout mon corps réagissait à cette apparence. Il était à tomber.

Je retournai rapidement chercher les autre plats. J'avais chaud à en crever, je me ventilais comme je le pouvais mais cela ne fonctionnait pas vraiment. Il fallait que je fasse comme si tout allait bien et que je prenne réellement sur moi.

Je ramenai la suite de la nourriture et je m'assis en face de Heeseung. Je n'osais pas vraiment le regarder.

— Bon appétit Byeol-Eun.

— Merci, à toi aussi.

— Regarde moi s'il te plaît.

Je relevai lentement la tête et je plaçai mes yeux dans les siens. Je résistais comme je le pouvais à son attraction.

— Tu es sûre que ça va ?

— Oui oui tout va bien.

Je me dépêchai de manger puis d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Je ne m'en étais toujours pas remise, il fallait que j'oublie, ou bien que je réfléchisse.

Tout ce qui venait de se passer n'était pas normal. Je ne pouvais nier qu'il y avait quelque chose d'étrange. Je me douchai, sans me presser, pour évacuer toutes ces ondes perturbatrices. Je me mis en pyjama et j'aperçus celui qui hantait mes pensées en sortant de la salle de bain.

Il me vit et me sourit.

— Bonne nuit Byeol ! À demain.

— Merci, dors bien Heeseung.

Je m'en allai dans ma chambre et m'assis sur mon lit, le regard dans le vide. Il faisait sombre, aucune lumière n'était allumée dans la maison. Je me sentais enfermée dans mon propre corps, compressée à chaque endroit sans avoir la possibilité de respirer. Il me fallait de l'air, et vite !

Je sortis précipitamment de ma chambre et descendis les marches de l'escaliers quatre à quatre. Je courus jusqu'à la terrasse, appuyée contre la rambarde pour reprendre mon souffle. Une pelote de révélations m'envahissait et remontait le cours de mes organes, un à un, me procurant une douleur mortuaire. 

Mes jambes cédèrent, je me rempliai sur moi-même contre la baie vitrée. Cette pelote essayait de sortir, par tous les moyens. Elle ne put s'échapper de mon intérieur que par des pleurs agonisants. J'étais incontrôlable.

Tout mon esprit se remettait en question. J'avais été trop absorbée par la mort de Jungwon pour ne pas voir la vérité en face. Comment avais-je pu ne pas remarquer la chose la plus explicite du monde ? Pourquoi n'avais-je pas compris tout ça plus tôt ? Heeseung était peut-être plus qu'un simple ami...