Chapitre 2

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Luis est un peu plus loin dans le couloir avec un garçon, je m'apprête à aller vers lui mais je m'arrête en remarquant que leur conversation a l'air plutôt intime et sulfureuse à leurs mains baladeuses. Je m'arrête un peu avant et je sors mon téléphone, par chance Evan semble avoir disparu.

— Alors vous avez fait connaissance ?

Luis m'a rejoint pendant que l'autre garçon part dans la direction opposée.

— Pas vraiment, il m'a pris pour une mafieuse venue ici pour le tuer je crois.

— Ah bon, normal. Il hausse les épaules. Dis-moi, ou est-ce que tu habites ?

— Pour l'instant dans un grand hôtel, on cherche encore l'appartement parfait avec ma mère, elle pense même à en faire bâtir un.

— Elle a raison. Quel hôtel ?

— Au Langham.

— Parfait ! On pourra rentrer ensemble, c'est là que je vis

— Incroyable, tu vis là, je rêve.

— J'ai tellement à t'apprendre.

— Attends, ça veut dire que je vis à l'hôtel d'Evan ? Je dois m'attendre à ce qu'il risque de me mettre dehors ?

— Mais non, ne t'inquiète pas pour ça, il ne s'occupe pas de ça.

Pendant tout le reste de la journée la place d'Evan est restée vide, sans que personne ne semble s'inquiéter de son absence.

A l'heure du déjeuner, j'ai suivi Luis dans un petit restaurant chic où le club sandwich coutait sans doute plus cher que mon vieux téléphone portable enfui dans le fond de mon sac. J'ai rencontré quelques-uns de ses amis et tous semblent se connaitre un peu trop intimement pour être de simples amis mais en réalité cette situation m'amuse beaucoup.

Après le dernier cours je repasse à l'accueil ou ma pile de livres neufs m'attend sagement.

— Tu as un chauffeur ?

— Euh non, je comptais rentrer à pied c'est à 10 minutes.

— Avec tous tes livres ? Non, ne compte pas sur moi. Bon, première leçon, tout le monde ici à un chauffeur qui le suit à la trace, regarde autour de toi, je vais appeler Benjamin.

Après 10 secondes tout au plus, Benjamin s'arrête juste devant nous et sort nous ouvrir la portière d'une voiture noire tout droite sortie d'une vitrine.

— Bonjour Benjamin.

— Bonjour Monsieur, vous avez passé une bonne journée ?

— Tu sais qu'elle est bien meilleure quand je te vois.

Le chauffeur hoche la tête et lance un regard débauché à Luis qui le lui rend bien.

Je le regarde ne pouvant m'empêcher de rire.

— Benjamin voici Lucie.

— Enchantée Mademoiselle.

— De même.

En sortant du taxi, Benjamin se précipite sur moi pour me débarrasser de mes livres et relance un regard brulant à Luis qui lui sourit. Benjamin passe devant et nous le suivons à travers cet hôtel incroyable.

— Merci Benjamin, je t'appelle dès que j'ai besoin de toi. Je vais te reconduire à l'ascenseur, entre Lucie installe-toi j'arrive.

Je me dépêche de m'éloigner de ces deux-là avant qu'il ne se saute dessus et j'avance dans cette suite aux allures d'appartement de malade mental.

Luis revient après quelques minutes tout sourire.

— Alors qu'est-ce que tu en penses ?

— Je pense que tu as l'air d'avoir beaucoup de succès.

— Disons que je ne me prive d'aucun plaisir de la vie.

On rigole et il vient s'asseoir en face de moi.

— Et toi d'ailleurs t'es plutôt branchée quoi, fille, garçon ?

— Plutôt tout ce qui me tombe sous la main.

Luis hoche la tête et nous passons le reste de l'après-midi à parler de ses conquêtes dont le nombre m'impressionne, alors que je pensais avoir un palmarès déjà plutôt fourni.

— Bon je ne veux pas te mettre dehors mais Benjamin attend de mes nouvelles...

En rentrant dans ma suite je remarque avec étonnement que plus un carton ne traine, tout est parfaitement rangé.

— Lucie ! Tu as vu comme tout est beau ici, c'est merveilleux !

— Tu as tout rangé toute seule ?

— Non j'ai payé quelqu'un pour le faire chérie.

Je la prends distraitement dans mes bras et je file dans mon énorme chambre avec balcon et salle de bain perso, c'est beau l'argent c'est vrai.

Quand j'entre, mon lit est fait avec des draps en soie et mon vieux plaid qui me sert de doudou est plié à quatre épingles à côté de mon coussin. Tous mes vêtements sont déjà rangés, mes sous-vêtements triés par couleur. Y en a un qui a dû se régaler en les rangeant.

Je m'allonge avec précaution sur ce lit parfaitement fait et m'endors en me demandant si cet accrochage avec Evan sera le premier d'une longue série.

Ma nuit est écourtée par ma mère qui me réveillent vers trois heures du matin.

— Lucie, Lucie réveil toi, il est là !

J'ouvre des yeux écarquillés.

— Mais comment il nous a trouvés ?

— Il t'a vu rentrer des cours, il a embobiné le vigile il va monter Lucie.

Ma mère est en pleure, je me lève et sors prudemment de ma chambre.

— Va t'enfermer dans ta chambre je vais m'en occuper.

Ma mère court presque dans sa chambre. Je me place devant l'ascenseur retenant mon souffle jusqu'à son ouverture.

— Ou est-elle ?

— Bonjour Papa.

— Ou est-elle ?

— Tu ne la verras pas, retourne d'où tu viens et ne nous approches plus.

L'homme s'avance vers moi et sors de derrière son dos une batte de baseball qu'il cogne violemment sur ma tête, je tombe et il se met à pleurer en m'assenant de coup de pied dans le dos et les jambes.

— Je la retrouverai, je la retrouverai toujours tu m'entends salope.

Après avoir lâché ses nerfs sur moi, il part en me promettant de revenir. Je suis sur le sol, mon corps entier me fait mal et ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Je ne pensais pas qu'il allait réussir à nous retrouver, je suis beaucoup trop naïve. 

GOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant