GOLD

Chapitre 17

Je n'ai aucune indication pour ce soir, mais je ne doute pas une seconde qu'il faille que je porte quelque chose d'élégant, je suis impatiente de voir où il m'emmène. Je trouve une longue robe rouge à manche longue avec un extraordinaire dos nu.

À dix-huit heures trente, histoire de prendre l'avance et de pouvoir boire un verre au bar, je prends l'ascenseur et je prends place sur un tabouret. Le barman me serre une coupe de champagne et je ne me suis jamais senti aussi fille de riche qu'a cet instant.

— Un whisky sec.

Je reconnais la voix d'Evan et je sens son parfum envahir l'espace. Il s'installe à mes côtés, mais ne me jette pas un seul regard.

— Bonsoir.

Sa tête tourne lentement vers moi et ses yeux s'agrandissent, je n'y crois pas, il va me la jouer à la « pretty woman » ? Il ne m'a pas reconnu. Je pouffe de rire.

— Tu es sérieux ?

Ses yeux m'observent de part en part. Son visage reste sérieux.

— Tu es... Il semble chercher son mot,... Éblouissante.

Mes joues rosissent légèrement et je bois une gorgée de champagne.

Il finit son verre en vitesse, se lève et me tend le bras. Je le prends et nous nous dirigeons vers la sortie. À mon grand étonnement, aucune voiture ne nous attend et nous partons vers la gauche à pied. Nous rentrons dans un immense immeuble de verre, à quelques centaines de mettre de notre hôtel. Encore une fois, c'est à couper le souffle, si le luxe avait une définition, cet immeuble en ferait surement partie, Evan aussi d'ailleurs. Nous entrons dans un ascenseur avec vue panoramique, je suis comme un gosse, le nez collé à la vitre, mes yeux ne savent même plus où regarder tellement c'est magnifique. L'ascenseur monte de plus en plus haut, et nous pouvons observer toute la ville de Lisbonne de là où nous sommes, avec ses millions de lumières.

Le ding de l'ascenseur retentit me sortant de ma rêverie. La main d'Evan se pose sur la peau nue de mon dos et m'arrache un frisson. Nous entrons dans une grande pièce toute vitrée deux serveurs et un chef cuistot se tienne en ligne à l'entrée, prêts à nous saluer, une table pour deux est magnifiquement dressée.

Les deux serveurs s'inclinent poliment et le cuisinier me fait un baise-main. Je souris un peu gênée par temps de manières. Nous prenons place à la table et un serveur nous apporte directement deux coupes de champagne.

— La vue te plaît ?

— C'est magnifique.

— Je confirme, me dit il sans me quitter des yeux.

Une boule chaude se forme dans le bas de mon ventre, mais mon cœur se sert en me disant que nous ne devrions pas être là. Cette soirée est digne des plus belles histoires d'amour à l'eau de rose, ça n'est pas ce que nous sommes.

— À quoi penses-tu ?

— Pourquoi tu m'as sorti le grand jeu ce soir alors que tu sais très bien que nous sommes censés garder nos distances.

Son regard s'assombrit.

— Je ne vois pas ce qu'il y a d'exceptionnel.

— Tu ne vois pas ? Arrête même pour vous les pleins aux as, une soirée comme celle-ci n'est pas anodine, je ne parle pas du prix, mais de tout le reste, le cadre, l'ambiance, on se croirait à un rendez-vous où tu vas me demander en mariage à la fin.

Il semble s'énerver, mais garde le contrôle, ses yeux sont plongés dans les miens.

— Tu ne peux pas juste profiter et arrêter de tout remettre en question ?