Chapitre 22

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Je suis réveillée par un bras lourd qui me tire vers un torse chaud. Je ne dis rien, mais je me demande s’il dort à moitié ou s’il est conscient de ce qu’il fait.

Quand mes yeux se réouvrent, je suis seule dans le lit. Je me lève d’un bond et passe la porte de sa suite. Il est assis sur le fauteuil, en costume noir comme à son habitude. Il est au téléphone et me regarde comme s’il ne s’était rien passé cette nuit. Sa blessure à l’arcade a été soignée et seul un petit bout de pansement fait preuve que je ne suis pas complètement folle.

Il clôture sa conversation et pose son téléphone sur la table.

—     Bonjour.

Aucun mot ne sort de ma bouche. Je tourne les talons et retourne dans ma chambre. Ma tête est remplie et je n’ai même pas le courage de le questionner pour me faire rembarrer.

Je m’habille et quitte ma chambre sans prévenir Evan qui je suis sûr, est de toute façon au courant de mes moindres faits et gestes. Je fais un tour dans le quartier, ça me fait du bien de prendre l’air, de flâner dans les petites rues colorées de Lisbonne. Je m’arrête devant une boutique de vêtements ou mes yeux flashent sur une petite robe noire.

—     Elle t’irait très bien.

Je sursaute à l’entente de cette voix qui me dit quelque chose, mais je n’arrive pas à me souvenir d’où je l’ai entendu.

—     Je ne te suis pas si c'est ce que tu penses.

Je l’observe et enfin, mes idées se remettent en place. Le boulanger. Sa remarque sur le fait de me suivre ne me plaît pas vraiment.

—     Pourquoi je devrais penser ça ?

—     Je ne sais pas, je ne voulais pas te faire peur, c’est tout.

—     Il en faut plus pour me faire peur.

—     Tu avais l’air terrifiée la dernière fois que je t’ai vue.

Je secoue la tête et repose mes yeux sur la robe en espérant qu’il ne cherche pas plus loin.

—     Tu ne veux pas l’acheter ?

—     Que fais-tu là, si tu ne me suivais pas ?

—     Je me baladais simplement et je t’ai reconnu tout de suite, on n'oublie pas un visage comme ça.

—     Qu’est-ce qu’il a mon visage ?

—     Rien enfin, c’était un compliment, je ne maîtrise peut-être pas aussi bien l’anglais que je ne le pensais.

—     Non, tu es gentil, c’est moi qui ai la tête ailleurs, je vais y aller, ça m’a fait plaisir de te revoir.

—     J’aurais voulu t’inviter un soir, si tu es d’accord.

Il semble beaucoup moins sûr de lui en dehors de sa boulangerie.

—     Je ne suis pas sûre que c'est une bonne idée.

Une part de moi à envie de dire oui, mais je ne veux pas qu’il finisse tabassé par un Evan incontrôlable.

—     Tu es sûre ?

—     Elle t’a dit qu’elle n’était pas intéressée.

Je ne suis pas surprise de l’éruption d’Evan dans cette conversation.

—     Très bien, je vais vous laisser.

Evan sert les dents et je vois qu’il se retient de toutes ses forces. Le jeune homme s’éloigne et Evan reste immobile.
Je le tire par le bras pour que nous quittions cet endroit rempli de mauvaises ondes.
Nous marchons plusieurs minutes avant qu’il ne brise le silence.

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