Chapitre 3

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Le lendemain, je suis incapable d'aller au lycée, mais maman et moi engageons un détective privé ainsi qu'une armada de vigile qui a pour mission de tenir éloigné cet homme de nous.

Aujourd'hui, j'enfile mon uniforme et je vide mon meilleur fond de teint hors de prix sur ma cuisse pour cacher les hématomes monumentaux que m'a laissés mon père en souvenir de l'autre nuit.

— Alors qu'est-ce qui t'est arrivé hier ?

— Oh je... J'étais malade, j'ai préféré profiter de ma luxueuse suite.

— Amen.

Luis n'est pas quelqu'un d'assez attentif pour remarquer quoi que ce soit et je cache plutôt bien les apparences aussi.

Pour aller à notre premier cours nous passons par un nombre incalculable de couloir et d'escalier, mon corps me fait toujours aussi mal et j'ai besoin de m'asseoir.

Nous croisons Evan qui va en sens inverse, nous nous regardons et il attend sans doute que je baisse les yeux, mais je ne faillis pas. Quand il nous dépasse, je sens qu'on m'attrape l'épaule et la douleur me revient de plein fouet, mon visage se tord de douleur et un bruit indescriptible sort de ma bouche.

Je me retourne et Evan semble avoir perdu le fil de ses pensées face à cette réaction imprévue.

Je le regarde l'air dure et continue mon chemin.

— C'était quoi ça ?

— De quoi tu parles ?

Je fais mine de rien devant Luis qui a été témoin de toute la scène.

— T'as vu comment il te fixe, quelle tension, fait attention.

— Attention à quoi ?

— À Karine, c'est sa copine depuis des années, elle n'apprécie pas trop qu'on l'approche. Enfin, c'est compliqué à vrai dire, mais mieux vaut ne rien faire devant ses yeux.

— Ah bon.

Je hausse les épaules et enfin, nous rentrons dans la salle de cours, Evan arrive 5 minutes en retard, il s'assoit sans rien dire.

Il se retourne vers moi et s'installe dos au mur pour pouvoir être confortablement assis dans sa contemplation pour la seconde fois. S'il croit me faire défaillir, il peut bien rester comme ça des heures. Seulement, je ne peux pas vraiment être moi-même quand le simple fait de décroiser les jambes me fait mal.

— Tout le monde dehors.

Je sursaute et je vois Evan debout s'adresser au reste de la classe.

Les étudiants le regardent et il ne bouge pas, il prend un air menaçant et je vois tout le monde commencer à rassembler leurs affaires, je suis effarée.

Je prends mon sac et secouant la tête et je me lève.

— Non pas toi.

Luis se retourne sur moi et me fait des gros yeux.

Je me rassois, résignée et j'attends les yeux levés au ciel.

Quand tout le monde est sorti il ferme la porte et tourne le verrou, c'est du déjà vu.

— Qui t'a fait ça ?

Je fronce les sourcils, mais qui il est ce mec ? Dieu ?

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Épargne nous tes mensonges.

Je ne dis rien et il s'approche de moi, il passe derrière moi et frôle le haut de mon dos avec sa main, je sers les dents et ne bouge pas.

— Si t'essayes de m'exciter, tu y arrives beaucoup mieux avec ta jambe.

Tout d'un coup, il m'attrape l'épaule beaucoup plus fort et la douleur me fait me lever beaucoup trop précipitamment pour mes jambes encore endolories.

— Bordel de merde, ne me touche pas.

Mes jambes me font trop mal et je perds l'équilibre. Il me rattrape.

— Je vois, on s'en va.

— Non, mais fous moi la paie, t'es qui sérieux.

Il me repose par terre assez doucement pour que je puisse reprendre mon équilibre et pendant un instant son visage semble doux et attentionné, ça change vite.

Il me prend par le bras et m'oblige à le suivre il ouvre la porte de la classe et je suis surprise de voir que le reste de la classe n'attend pas patiemment devant la porte.

— Mais ils sont où ?

— Dans une autre classe.

— Parfait j'y retourne.

— Non, tu viens avec moi.

— Attends t'es qui pour me dire ça ? T'as peut-être l'habitude de traiter tout le monde comme ça, mais avec moi ça ne va pas se passer comme ça, on ne se connaît pas, tu ne me donnes pas d'ordre.

— Tu viens.

Il serre sa main sur mon bras et accélère le pas. Nous sortons de l'école et il m'entraîne vers une grande limousine noire avec un chauffeur qui nous attend.

— Monsieur, s'il vous plaît, il me force à le suivre, je ne veux pas monter dans cette voiture, appelez la police.

— Bonjour Monsieur.

Le chauffeur m'ignore totalement et je reste bouche baie devant ce spectacle. Il ouvre la portière et Evan me fait entrer. Cette limousine fait la taille de mon ancienne chambre, c'est effarant.

— Saint-Georges Will.

— Bien Monsieur.

— Ça s'appelle un enlèvement et je vais téléphoner aux flics.

— Je sors mon téléphone et tape le numéro.

— Qu'est-ce que c'est que ce téléphone ?

Je l'ignore et j'attends que quelqu'un me réponde.

— Allô, oui, je viens de me faire enlever aidez-moi s'il vous...

Evan me prend le téléphone des mains.

— Salut Daniel, c'est moi, ne t'inquiète pas ce n'est rien, au revoir.

Je le regarde faire et il me tend le téléphone sans la moindre émotion sur le visage. Je le reprends et me résigne, j'appuie ma tête sur le dossier et ferme les yeux une minute, j'avais presque oublié la douleur de mon dos et mes jambes.

— Nous sommes arrivés.

— Àl'endroit où tu vas me tuer ?

GOLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant