Obsession

➥ chapitre 6

Quelques jours passèrent, y/n et Baji étaient redevenus distants comme avant. Voulant retrouver le calme dans son esprit, elle se dirigea à la librairie, espérant que Mikey ne soit pas là.

En entrant, elle salua avec gentillesse le personnel, pour finalement s'installer dans un coin avec un livre en main. Pendant sa lecture, elle jeta quelques fois des coups d'œil autour d'elle, voulant vérifier si l'homme qu'elle ne voulait pas voir était dans les parages, mais rien.

Finissant son livre après quelques heures, y/n se leva, se dirigeant vers le guichet. Avec un grand sourire, elle demanda à la femme de la réception si elle n'avait pas vu Mikey ses derniers jours. Celle-ci répondit que cette fameuse personne n'est plus venu depuis un certain moment.

Bien qu'y/n ne voulait pas le voir, elle sentit un petit picotement, sûrement car elle était déçu de cette nouvelle. Un peu chagriné sans une raison quelconque, elle sortit de la librairie, réfléchissant à la raison de la disparition soudaine de Mikey.

Peut-être qu'il a enfin abandonné ? Et si c'est le cas, je ne peux qu'être heureuse. Alors pourquoi j'agis comme si j'étais touchée ?

Elle en ignorait la raison, ce qui la rendit mal à l'aise assez vite. Y/n ne voulait pas s'avouer à elle-même que la présence du jeune homme la rendait de meilleure humeur. Et malgré qu'elle répétait qu'en aucune façon elle voulait être mêlé à lui, elle aimait le fait qu'il lui courre après, comme si elle était quelqu'un d'exceptionnelle.

Parfois, ça lui arrivait de penser à Mikey. Elle se demandait souvent qu'est-ce qu'il l'attirait chez elle. Ayant perdu la confiance qu'elle mettait dans sa personne, elle ne comprenait pas comment quelqu'un pouvait lui témoigner de l'intérêt.

Baji lui répétait souvent qu'elle n'était rien de plus qu'une femme bonne à jeter. Qu'il ne l'aimait qu'à cause de son apparence. Et entendre ses paroles pendant des années ne pouvait que détruire mentalement la confiance d'y/n.

Alors, en pensant que personne ne voudrait d'elle si elle venait à partir, elle resta dans sa maison, sans en sortir. Être une femme qui s'occupe bien de son mari était devenu sa priorité. Elle en est même venue à oublier ce qu'elle voulait vraiment. Ses rêves se sont au fil du temps effacés.

Arrivée devant chez elle, elle rentra calmement, pour finalement apercevoir Baji assit sur le canapé. Y/n fut confuse en voyant son mari rentrer à la maison si tôt. Mais, en le voyant aussi silencieux qu'un mort l'inquiétait bien plus.

- Tu as quitté le travail plus tôt aujourd'hui ? demande-t-elle nerveuse.

Baji - Où tu étais ? répond-t-il froidement.

- Je- À la librairie.

Baji, brusquement, se leva du canapé, se dirigeant vers y/n. D'un regard sombre, il la scruta, voulant confirmer quelque chose. La jeune femme compris alors qu'il allait encore une fois devenir violent. Elle en trembla.

Baji - L'autrefois je t'ai dit de ne pas sortir de cette putain de maison ! Mais toi, qu'est-ce que tu fais, tu pars pendant que je suis au travail.

- C'est que... Je n'avais plus rien à lire. Donc je suis-

Baji - Ferme là ! hurle-t-il en jetant un vase au sol. Tu te tapes un autre mec, c'est ça ?

- Q-Quoi !? Bien sûr que non !

Baji - C'est pour cette raison que tu ne veux plus rien faire avec moi quand nous sommes au lit ? C'est qui ?

- Je n'ai personne !

Baji - Est-ce que je suis au moins sûr que tu es allée à la librairie ?!

Épris de colère, il prit soudainement son cou entre sa main. Y/n avait des difficultés à respirer, pourtant, celui-ci ne lâcha pas son emprise. Il continua juste à hurler des choses pour justifier sa violence. Faiblement, y/n répéta qu'elle ne voyait personne.

Cela faisait des années qu'il avait parfois des crises de colère comme celle-ci. La jeune femme pensait s'y être habituée. Mais en remarquant que ses larmes de peur continuaient à couler, elle en est venue à la conclusion que ce n'était pas quelque chose dont elle pourrait s'habituer.

Voyant sa femme en sanglot, il la lâcha, laissant son corps tomber au sol. Y/n toussota, cherchant de l'oxygène pour alimenter ses paumons. Et c'est seulement après avoir repris son souffle qu'elle releva la tête vers Baji, qui lui, c'était rassis sur le canapé.

Même s'il était loin d'elle, la jeune femme ne pouvait arrêter son corps de trembler. Elle avait tellement eu peur qu'il en vienne à l'enfermer à nouveau. Elle était tellement effrayée qu'il en vienne à la tuer.

C'est alors, sous ses sanglots silencieux, qu'elle entendit son mari marmonner. Se relevant, elle se rapprocha de lui, voulant le calmer. Et bien qu'elle était tétanisée à l'idée de s'approcher de lui, elle rentra dans son champs de vision.

Baji - Pourquoi j'ai fait ça...? Non, peut-être qu'elle fréquente vraiment quelqu'un d'autre. Et si je me trompe ? Et si elle décide de partir ? Réfléchit. Trouve une solution.

En entendant les marmonnements de son mari, elle comprit qu'il était devenue encore plus anxieux que d'habitude. C'est alors, en voulant trouver l'élément déclencheur de son état, qu'elle regarda autour de lui.

Elle posa alors son regard sur quelques ligne blanche sur la table basse. Un peu confuse, elle regarda de nouveau Baji, voulant confirmer qu'elle ne rêvait pas.

Depuis quand ce drogue-t-il ?

Y/n comprit enfin que son comportement violent de tout à l'heure était un effet secondaire de la cocaïne qu'il avait annihiler. Et bien qu'elle ne comprenait pas la raison pour laquelle il se droguait, la seule chose qui lui venait en tête était de le calmer au maximum.

- Tout va bien, prononce-t-elle avec une voix douce en l'enlaçant. Je n'ai que toi. Tu es le seul homme dans ma vie. Alors ne t'inquiète pas.

Baji - Peut-être que je devrais l'enfermer encore une fois... marmonne-t-il.

- Regarde-moi, dit-elle en le forçant à la regarder. Je n'aime que toi et personne d'autre. Tu n'as pas besoin de t'inquiéter.

En entendant les mots de sa femme, il écarquilla les yeux, comprenant que toute ses questions qu'il se posait précédemment était dénué de sens. Sans s'en rendre compte, des larmes coulèrent sur les joues du jeune homme.

Enfouissant sa tête dans le cou d'y/n, il répéta à plusieurs reprises qu'il était désolé. Caressant ses cheveux, elle lui répondit que ce n'était pas sa faute, mais de la sienne.

Mais malgré que ses caresses et ses paroles n'étaient faites que pour le rassurer, y/n, en réalité, avait encore plus peur de Baji qu'avant. Elle ne voulait que le calmer pour ne pas qu'il l'enferme une nouvelle fois.

Et bien que ses caresses étaient maladroites, Baji s'endormit. Se levant du canapé, laissant son mari se reposer, elle sortit dans le jardin. Une clope à la main, elle réfléchit.

Qu'est-ce que je devrais faire ? Je l'aime mais est-ce que je dois vraiment être obligée de subir tout ça ? Mais si je pars, je n'ai nulle part où aller.

Ses mains c'étaient de nouveau mise à trembler. Elle se remémora les mots que son mari avait prononcé plus tôt, ainsi que l'expression de son visage totalement consumé par la folie. Et bien qu'elle aimait profondément Baji, ses derniers jours, elle commençait à ressentir l'envie de partir de cette maison.

Y/n avait de plus en plus envie de fuir son mari, qui devenait de plus en plus tyrannique. Mais malgré que ce sentiment devenait plus fort, elle ne pouvait pas se permettre de quitter l'endroit où elle a passée les cinq dernière années comme ça.

Elle avait bien trop peur de se retrouver seule jusqu'à la fin de sa vie. Et pour ne pas ressentir cette solitude brisante, elle était prête à rester auprès de l'homme qui l'avait détruite.