Obsession

➥ chapitre 4

Y/n mangeait son déjeuner avec son mari. Ce genre de moment était rare puisque Baji était un homme très occupé. Donc, avec le plus grand des plaisirs, elle savoura ce petit moment silencieux.

Une dizaine de minutes plus tard, Baji prit ses affaires pour enfin partir, n'oubliant pas de dire au revoir à sa femme. Elle avait l'impression que cette journée allait être assez joyeuse. Donc, avec une humeur débordant de bonne énergie, elle se dirigea vers la bibliothèque.

Bien qu'elle redoutait que Mikey soit là, elle rentra quand même dans l'établissement. Elle parcourra alors les livres, cherchant un trésor parmi tous ces bouquins. En se baladant de rayon en rayon, elle aperçoit au coin de l'œil cet homme dont elle ne voulait guère croiser.

Voulant l'ignorer, elle s'éloigna le plus vite possible de lui. Elle trouvait ça extrêmement malaisant de rester en sa compagnie. Mais, avant qu'elle ne déguerpisse, Mikey l'avait remarqué. Il posa immédiatement le livre qu'il lisait à l'instant, ou plutôt feuilletait, pour ensuite suivre y/n.

Mikey - Ça fait longtemps que l'on ne c'est pas vu.

- Je suis assez occupée, dit-elle sèchement.

Mikey - Tu cherches quel type de livre ?

- Je n'ai pas envie de répondre à vos question.

À cette réponse froide, Mikey grogna de mécontentement. Il n'aimait pas particulièrement la façon dont y/n lui parlait, ni de la façon dont elle l'ignorait. Mais il n'avait aucune envie d'abandonner, pensant qu'il aura ce qu'il veut quoi qu'il arrive.

Mikey - Tu peux me tutoyer si tu veux. Après ce qu'on a fait ce soir là-

- C'était une erreur ! exclame-t-elle en se retournant brusquement.

Voyant d'à quel point évoquer cette nuit torride la rendait mal à l'aise, Mikey sourit malicieusement, comprenant qu'il ne la laissait pas totalement indifférente. Doucement, il se rapprocha de son visage, avec l'objectif de ne serait-ce que sentir son souffle sur sa peau.

Mais avant même qu'il ne s'avance assez près pour être satisfait, y/n se dégagea immédiatement. Frustré, comprenant qu'elle avait aucune envie d'approfondir leur relation, celui-ci saisit son poignet, la planquant par la suite sur l'une des étagères.

Le bruit du choc résonnèrent dans toute la bibliothèque, surprenant sûrement les lecteurs qui y résidaient. Y/n, prise par surprise, était complètement confuse face à cette situation. La seule chose qu'elle était capable de faire était de fixer Mikey, qui lui, la dévorait du regard.

Mikey - Arrête de dire que c'était une erreur. Si tu n'étais pas complètement attiré par moi, tu m'aurais déjà repoussée.

Y/n ne pouvait pas nier les dires de Mikey, ni du fait qu'il était un plutôt bel homme. Mais même si elle ressentait une quelconque tentation, elle ne voulait plus franchir cette ligne, celle de l'infidélité.

Déterminée à respecter l'union d'elle et de son mari, y/n le bouscula. Elle ne voulait en aucun cas rester auprès de Mikey une minute de plus. Alors, prenant aléatoirement un livre, elle partit de la bibliothèque.

Pendant tout le trajet, elle réfléchissait à une solution de ce problème qui s'est imposé par accident dans sa vie. Y/n voulait absolument retrouvée son quotidien. La bibliothèque qu'elle adorait tant fréquenter n'était plus l'endroit paisible qu'elle connaissait. Et tout cela à cause de Mikey.

Elle était insatisfaite de cette situation, frustrée de ne rien pouvoir y faire. Elle ne pouvait pas se permettre de créer un scandale et de déranger les personnes autour d'elle juste par caprice. Alors, elle pensa que subir cet homme qui l'agace tant était sa seule issue.

Il faut que j'arrête d'y penser.

Rentrant chez elle, y/n se prépara un thé à base de miel. Elle voulait se détendre à travers une série, donc elle se posa sur le canapé. Mais bien qu'elle essayait de se concentrer sur ce qui défilait sous ses yeux, elle n'arrêtait pas de penser à Mikey. Que ce soit lire, faire le ménage, ou jouer aux échecs, rien ne l'aidait à penser à autre chose.

Soupirant de désespoir, elle se frotta les yeux, pour finalement sortir fumer une cigarette. Elle ressentait le besoin de nicotine, persuadé que cela l'aidera à calmer son stress.

Il faut que j'arrête d'y réfléchir. C'est la vie. Je ne peux pas lui interdire de venir à la bibliothèque. Si je l'ignore, ça devrait aller. Mais s'il continue à venir vers moi, que dois-je faire ? Je n'ai aucune envie d'arrêter mes petites sorties à cause de lui. Depuis que je l'ai rencontrée, rien ne va.

Elle était terrifiée de voir partir en éclat ses années de mariage juste à cause d'une erreur qu'elle avait commise par accident. Elle était tétanisée à l'idée que Baji l'apprenne et qu'il soit inondé de rage.

Y/n ignorait pour quelle raison elle se fendait en deux pour son mari alors qu'elle savait que se recoudre faisait mal. Elle voulait paraître comme la parfaite épouse, celle que l'on ne quittera jamais.

Sauf que personne n'est réellement ce qu'il a l'air d'être. Pourtant, on veut tous transparaître comme une personne bien, estimé, aimé. C'est un sacré paradoxe qui nous oblige à faire semblant, à camoufler notre nature profonde, nos faiblesses de même que certaines de nos forces ou de nos peurs inavouables.

Y/n croit être honnête et vrais, avec elle-même comme avec les autres. Elle préfère sans doute rester aveugle, c'était plus facile à vivre. Ça faisait moins mal. Ça la rassurait. Comment pouvait-elle s'avouer que malgré le fait qu'elle aime Baji au plus profond de son cœur, Mikey la rendait étrange.

Des heures passèrent, après un coup de fil de son mari la prévenant qu'il rentrera tard, celle-ci c'était couchée dans son lit. En regardant par la fenêtre de sa chambre, elle admira le ciel d'une couleur obsidienne.

Cette nuit-là, à ses yeux, tout était étrange, tout était gigantesque. Le ciel, aussi foncé que l'obscurité. Les astres, loin de sa portée, contraire à ce qu'elle voulait en réalité. Mais malgré cet aspect dérangeant, y/n trouvait ça fascinant.

Elle n'avait jamais contemplée une si vaste étendu de cette façon, ni même admirée quoi que ce soit sortant de son cadre habituelle. Alors que de nombreuses questions étaient misent à nus dans son esprit, elle était restée là, allongée, regardant à travers la fenêtre, amèrement exténuée.

À travers ce paysage magnifique, elle leva son iris vers ces heures du passé, sur cette cour d'école où elle passait son temps à rire, où l'ignorance était le remède à la vie d'adulte. Dans ce silence, elle écoutait sa respiration, comme si c'était le dernier chant qu'il poussait.

Dans sa vie n'éclosent plus des champs de fleurs mais des bombes à retardements. Cette guerre dont elle ne connaissait ni la raison, ni l'explication, elle y voyait sa tombe, là où son corps avait abandonné la lutte.

Ces nappes de terres semblaient cachés tous les abus de son mari. La couche d'herbe semblait dissimuler ses années de sacrifice. Seule une fleur était déposé sur sa dépouille, comme si la dernière chose qui la maintenait en vie était son amour, sa dévotion.

Y/n n'avait jamais vraiment pensée que sa situation amoureuse n'était pas saine. À travers cette nuit étrange, elle l'avait enfin brièvement compris. Elle n'avait juste pas le courage d'y faire face.

La réalité mélancolique de sa vie était de la musique, mais elle avait les oreilles coupées.