Elle parcourra alors les couloirs de cet hôtel d'un air un peu maussade. Rentrant dans l'ascenseur, elle appuya sur le clavier numérique, la conduisant au rez-de-chaussée. Y/n voulait se rafraîchir les idées, alors sortir prendre l'air était nécessaire pour l'aider à retrouver ses esprits quelque peu perturbé.En sortant dehors, malgré l'heure tardive, la circulation était encore bruyante, les lumières rendaient la ville vivante. C'est, en s'adossant contre un mur extérieur de l'hôtel qu'elle sentit l'odeur de la cigarette.
Tournant sa tête vers la cause de cette odeur, la jeune femme aperçoit l'un des hommes qui accompagnaient Mikey. Celui-ci remarqua lui aussi sa présence. C'est d'un regard froid qu'il la scruta.
- Avez-vous une cigarette pour moi ? demande-t-elle en voulant mettre fin à ce silence étouffant.
Hajime - Pas besoin d'être aussi familier avec moi, répond-t-il en lui tendant une cigarette.
- Une mauvaise habitude.
Hajime - J'ignorais que tu étais le genre de fille à fumer, réplique-t-il en allumant la clope que tenait y/n entre ses lèvres.
- Tu pensais que j'étais quelle genre de fille au juste ?
Hajime - Obéissante et pleurnicharde.
- Je le suis.
Hajime - Pourtant, tu as l'air d'avoir plus de caractère que tu ne le crois. Je comprends mieux maintenant.
- Tu comprends quoi ?
Hajime - Quelque chose qui n'est pas tes affaires, dit-il froidement en jetant son mégot au sol. Il fait froid dehors alors retourne vite rejoindre ton mari.
À la suite de ses mots, Hajime rentra à l'intérieur de l'hôtel, sûrement en direction de sa chambre. C'est, en consumant la cigarette entre ses doigts qu'y/n se remémora les évènements plus tôt. Elle ne regrettait en aucune façon ce qu'elle avait fait, car à quoi bon ressentir ce genre de sentiment accablant alors que depuis le début, leur relation était ambiguë.
Si un jour Baji venait à le savoir, ce sera seulement et uniquement de sa faute pour avoir voulu s'aventurer dans un chemin aussi boueux. Elle était prête à en assumer les conséquences, même si l'idée d'assumer ses péchés l'effrayait.
Fixant le ciel pauvre d'étoile, elle se rappela de la façon dont Baji l'avait fendue en deux. Elle était perdue, égarée de cette voie qu'elle avait acceptée d'emprunter.
De ses années de mariage où des blancs complets y faisaient apparitions. Pendant la période où elle avait encore le droit de consulter sa thérapeute, elle se rappela que celle-ci lui avait dit quelque que seul les idiots y croient.
"L'esprit humain est conditionné pour effacer nos traumatismes avec le temps, c'est ce qui nous aide à avancer."
Comme une naïve, y/n avait crue en ses mots. Elle pensait vraiment que toute les crises de colère de son mari disparaîtront comme un mauvais rêve. Pourtant, chacune de ses expériences étaient mémorisées dans sa chair.
Même si son esprit oubliait, son corps s'en rappellera. C'était la cartographie de sa vie, la seule chose qui porte ce qu'elle traverse. Son corps était l'unique chose qui lui envoyait des signaux d'alarme quand il pensait être en danger, pourtant, elle préférait l'ignorer, convaincue que les paroles de sa thérapeute étaient véridiques.
Sauf qu'à l'heure d'aujourd'hui, encore maintenant, ses petits démons affamés de son passé sortent en furie, lui rappelant que tout est encore ancrée en elle. Et que pour que son monde change, elle devra prendre une décision qui détruira soit son cœur, soit son corps.
Jetant son mégot écrasé dans une poubelle, elle remonta jusqu'à sa chambre. C'est en ouvrant la porte qu'elle aperçoit Baji assis sur le lit. Elle fut surprise, ainsi qu'anxieuse. Posant ses yeux sur son mari, elle le fixa sans avoir le courage de respirer, attendant qu'il prenne la parole.
Baji - Tu étais où ? demande-t-il d'une voix menaçante.
- Je- J'avais besoin de prendre l'air. Je suis donc sortie un peu devant l'hôtel.
Baji - Tu sens la cigarette ? constate-t-il en se rapprochant d'elle. Tu as fumée ?
- Non ! Un homme fumait à côté de moi, donc l'odeur a dû s'accrocher à mes vêtements.
Baji - Arrête de mentir, je ne suis pas con. Depuis combien de temps as-tu repris ?
- Depuis quelques semaines ou mois... marmonne-t-elle, effrayée de se faire battre une nouvelle fois.
À sa plus grande surprise, au lieu d'entendre des cris stridents ou de ressentir de la douleur, Baji la câlina. Elle fut assez perplexe face à son comportement inhabituel. Mais elle fut aussi soulagée de voir que ce voyage l'attendrissait.
Baji - Es-tu stressée pour une raison quelconque ? Ta famille te manques ? Tu te sens seule à la maison ? demande-t-il un peu inquiet.
- Je me sens seule...
Baji - Je suis désolé de ne pas être assez souvent à la maison ses derniers temps. Je suis absorbé par mon travail, donc sans m'en rendre compte, je te néglige. J'essayerai d'être plus présent et de passer plus de temps avec toi. Alors, arrête de fumer. D'accord ?
- D'accord.
Les deux partirent se faufiler dans le lit. C'est dans les bras de son mari qu'y/n trouva sommeil assez vite. Les mots qu'il avait prononcé un peu plus tôt avait réussi à la détendre, sauf qu'elle ignorait que c'était de la simple manipulation. Que Baji crachait des mots doux enduit de poison.
Le couple repartirent quelques jours plus tard au Japon, mettant un terme à leur vacance. Baji avait repris son train de vie normal, bien qu'il essayait de faire des efforts pour être plus présent dans la vie de sa femme. Et y/n, elle, c'était de nouveau familiarisé à son quotidien monotone.
De plus, depuis qu'elle avait eu une relation plus intime avec Mikey, celle-ci ne la plus jamais revue. Voulant discuter avec lui, elle c'était rendue à la librairie le plus souvent possible, espérant le croiser ne serait-ce qu'une fois. Pourtant, il n'était pas là, et ce fait l'inquiétait.
Elle avait peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Y/n n'avait aucun moyen de le contacter. N'ayant pas de téléphone, ignorant là où il habitait, elle ne pouvait en aucun cas s'assurer qu'il allait bien. Et c'est seulement dans ce genre de moment qu'elle se rendit compte que la vie de Mikey lui était complètement inconnu. Elle ignorait quelle était sa couleur préféré, ou même le plat qu'il adorait manger.
Mikey était le seul à vouloir me connaître. J'aurais dû m'intéresser un peu plus à sa vie.
La seule chose qu'elle connaissait de lui était le fait qu'il dirigeait une grande entreprise, bien qu'elle l'apprit seulement il y a encore quelques jours de cela.
Mais même si le fait de ne plus voir Mikey la chagrinait, elle c'était dit que peut-être c'était un mal pour un bien. Que peut-être le jeune homme avait enfin abandonné le fait de lui courir après. D'un sourire amer, elle fixa la télévision.
J'avais oubliée que la solitude était aussi désagréable à force de le côtoyer. Je n'aurais pas dû m'accrocher à quelque chose d'éphémère en premier lieu. Après tout, je n'ai aucune valeur. Je suis très vite remplaçable. Seul Baji ne me quittera jamais.
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Obsession
FanfictionSon monde était un spectacle de violence. De ses yeux scintillants, elle observait sa situation ridicule dont elle-même en est la cause. Et bien qu'elle espérait un jour qu'on la regarde comme elle regardait le monde. Seule dans cette grande maison...