I - Decrescendo

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"Je parlerai comme un Italien, avec les mains

Et j'aurai enfin plus aucun secret à t'dire

Sculpture au marteau, peinture au couteau

J'me suis jamais senti autant créatif

Demain, j'irai graver mon deuil sur sa peau

Et ma balance affichera dix kilos de moins

Increvable colère, j'suis pas désolé

Il est mort, le soleil" - lomepal

Il est mort, le soleil" - lomepal

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Lundi 8 novembre

- T'as des talons ? Le modèle a été conçu pour 1m85.

Une énième critique. Peut-être la quinzième depuis le début du shooting. Elle ne les comptait même plus. Mais c'était celle de trop. La goutte qui fait déborder le vase.

Elle n'avait jamais réussi à mettre pleinement des mots sur ce qu'elle ressentait jusqu'alors. Mais là, face à sa supérieure et aux photographes, elle déballa tout ce qu'elle avait sur le cœur. Ce qu'elle avait garder au plus profond d'elle depuis bien trop longtemps.

- Vous savez, on est jamais trop belle pour le mannequinat. Excusez-moi mais, quel est le but ? Comment pouvez-vous oser vous accorder ce droit de nous comparer, de nous critiquer, de nous rabaisser ? Nous dire que "ça va, on peut se le dire entre nous". Non pas du tout. Vous ne connaissez pas notre histoire. Vous ne connaissez pas nos troubles, nos envies, nos culpabilités qu'on peut éprouver juste en mangeant après des réflexions pareilles. Nous nous reprocher littéralement de vivre comme on l'entend, manger comme on a envie. A outrance ou pas assez c'est censé être notre problème, pas quelque chose que l'on devrait nous reprocher. Et ne me parlez pas de critères. Si on vient me reprocher avec un 34, d'être je cite "bien en chair", où allons-où ? Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?

Toutes les personnes autour d'elle s'étaient arrêtées de travailler. Ils étaient immobiles et fixait la jeune mannequin portugaise. Ça ne devait pas arriver souvent. D'ailleurs, tous étaient choqués, interloqués. Ils savaient tous autant les uns que les autres que ce milieu n'était pas sain, qu'on demandait beaucoup (trop) aux mannequins. Mais, le plus souvent, soit elles souffraient sans parler, soit elles partaient sans rien dire et parfois, rarement malheureusement, parlaient après. Rare sont les fois où une mannequin c'était exprimé de cette manière.

Mais cette fois-ci, Olivia était à bout. Elle n'en pouvait plus et n'avait pas pu se retenir. Elle ne savait pas si elle se sentait soulagée d'avoir dit ce qu'elle ressentait ou si elle avait peur des conséquences. Face à elle, tout le monde savait combien ce milieu était exigeant. Ils vivaient tous chaque jours proche des mannequins. Ils entendaient les critiques, en faisaient parfois. Tout leur semblait normal. C'était leur routine.

Le monde du mannequinat n'est pas sain, sauf quand vous décidez de ce que vous en faite. Vous pouvez être magnifique quand vous savez quoi en faire. Et aujourd'hui, Olivia n'avait pas su quoi en faire. Elle était désolée. Désolée parce qu'elle avait toujours essayé de le défendre. Mais cette fois-ci, elle ne pouvait pas s'excuser. Parce que ces quelques secondes de réflexions purement physiques entraînaient des semaines de doute, de dégoût pur sur elle-même, de travail mental.

Les mannequins autour d'elle chuchotaient entre elles. Elles étaient très probablement d'accord avec elle, puisqu'elles vivaient le même cauchemar chaque jour, mais elles ne voulaient pas à avoir de problèmes. Alors, elles préféraient se taire et juger la portugaise.

Après de très longues secondes de flottement, la responsable du shooting  prit la parole.

- Eh bien, si ça ne vous plaît pas, partez. Si vous êtes trop faible mentalement pour subir deux ou trois critiques, alors sortez. Vous savez où est la sortie !

Olivia savait qu'il y allait avoir des conséquences. Elle l'avait su dès que les premiers mots avaient franchi ses lèvres. Alors, elle s'apprêta à s'en aller, abandonnant ainsi son rôle de porte-parole, sa lutte, sa bataille.

Mais c'était sans compter sur le directeur de la marque qui organisait le shooting. Le shooting avait lieu directement dans les locaux de la marque, où se trouvait le bureau du directeur. Il avait du entendre les cris d'Olivia.

- Non, elle ne partira pas comme ça. Je souhaite lui parler avant qu'elle s'en aille.

Aïe, cela ne promettait rien de bon pour elle. Olivia n'allait pas s'en sortir si facilement.

- Suivez-moi.

Olivia lui emboîta le pas jusque dans son bureau, qui se trouvait bien loin de l'endroit où avait lieu le shooting. Elle avait dû crier sacrément fort pour qu'il l'entende.

La porte à peine fermée, le directeur commença à lui parler, calmement.

- Alors, comme ça vous ne vous sentez pas bien ici, expliquez-moi. Vous savez je souhaite que mes employés se sentent au mieux au sein de mon entreprise, que tout le monde puisse travailler dans les meilleures conditions possibles.

Olivia ne s'attendait pas vraiment à cette réaction.

- Eh bien, comme vous l'avez sûrement entendu, je ne supporte plus les remarques incessantes que je reçois quant à mon poids, ma taille. Enfin, si je ne suis pas assez bien pour vous, il ne fallait pas me prendre. Je n'ai pas pris de poids depuis que je suis arrivée ici, et pourtant à chaque shooting je me prends remarques sur remarques. Vous ne pouvez savoir les conséquences que ça a sur ma santé mentale. C'est très compliqué à vivre...

- Je comprends. Il se stoppa avant de reprendre : Est-ce que vous voulez boire quelque chose ?

- Euh, oui je veux bien s'il-vous-plaît.

Elle était assez étonnée de la douceur du directeur face à elle. Elle venait tout de même de critiquer ouvertement les pratiques de son entreprise.

- Un café, ça vous va ?

- C'est parfait, merci beaucoup.

Il revint quelques minutes plus tard, deux tasses de café à la main. Et la conversation entre les deux reprit.

Mais dans l'esprit d'Olivia, tout devint flou.

***

Hey, je suis vraiment désolée du retard je ne  pas mis de rappel et je suis un peu perdue dans les jours...

Je voulais vous prévenir que comme je suis complètement novice dans le domaine du mannequinat et comme j'avais pas envie d'écrire n'importe quoi, j'ai utilisé un témoignage d'une mannequin que j'ai trouvé sur TikTok pour écrire ce chapitre.

Sinon comme tout le monde l'a vu Charles et Charlotte se sont séparés... Je suis dégoûtée, ils étaient si mignons ensemble. Par contre, ils ont demandé une seule chose, c'est de respecter leur décision, mais honnêtement il y a des gens sur Twitter ils sont horribles...
Bref, tant qu'ils sont heureux tous les deux, c'est le plus important.

Dernière petite chose, je ne sais pas si je vais poster la semaine pro parce que
1) c'est les partiels et 2) j'ai pas trop le temps d'écrire du coup j'ai plus que 2 chapitres d'avance...

Être ou paraître ? - Lando Norris & Olivia PereiraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant