Lui, il aime rouler à 300km/h.
Elle, elle aime le mannequinat, le monde de la mode.
Eux, ils aimaient la vie, ils la chérissaient tant.
Mais elle, en retour, les a fait souffrir.
Lorsque deux âmes en peine se rencontrent, vaut-il mieux être ou par...
If the world would only know what you've been holding back Heart attacks every night Oh, you know it's not right
I will follow you way down wherever you may go I'll follow you way down to your deepest low I'll always be around wherever life takes you You know I'll follow you - imagine dragons
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10 mars 2022
Olivia était de retour à Monaco. Elle avait l'impression de ne pas y avoir mis les pieds depuis des semaines. Alors que non, seulement quelques jours la séparait de sa dernière venue dans la principauté. Et pourtant, tant de choses s'étaient passées. Comme le temps passe vite.
En arrivant, la veille au soir, Olivia s'était effondré sur le lit. Elle s'était endormie directement, inquiétant au passage Lando qui n'arrivait pas à la joindre. Son téléphone était resté en mode avion depuis son départ à Londres jusqu'à son arrivée à Nice et durant le train vers Monaco.
Carlos avait aussi essayé de la joindre, ne supportant plus Lando, trop grincheux à son goût.
En enlevant le mode avion sur son téléphone au petit matin, ce ne sont pas seulement les 8 appels manqués qui attirèrent l'intention d'Olivia. Non, ce sont bien les centaines de notifications de messages et d'identifications sur les réseaux sociaux. Son nom apparaissait déjà dans les articles people comme ça avait failli être le cas plusieurs mois auparavant.
Les insultes fusaient, les critiques aussi. L'excellente nuit qu'elle venait de passer fuit réduite à néant par des personnes qu'elle ne connaissait même pas. Ces heures de repos se voyaient désormais réduite à néant par une angoisse qui ne faisait que monter dans le corps d'Olivia. Et Lando n'était pas là pour la calmer.
"Trop moche"
"Trop maigre"
"Trop bonne"
Elle ne savait pas ce qui était le pire. Être traité comme un objet sexuel la rebellait. Mais elle n'avait pas la force de se rebeller. Pas aujourd'hui. Ils n'avaient pas le droit de tout gâcher comme ça. Ils ne connaissaient rien d'elle, des moments traumatisants auxquels elle venait d'être confronté.
Au fond d'elle, Olivia était pressé de retrouver Lando, à Bahreïn, vendredi. Il saurait la rassurer. Mais, son arrivée sur les paddocks entraînerait probablement une augmentation de ces messages de haine.
La mannequin regarda l'heure. 10h10. Lando n'était pas disponible. Il lui avait laissé un message dans lequel il lui disait qu'elle pouvait l'appeler à partir de 12h. Elle avait le temps de se rendormir pendant presque deux heures. Sa crise d'angoisse venait de ruiner ses longues heures de sommeil. Pour une fois qu'elle parvenait à s'endormir seule...
La portugaise se dirigea vers la salle de bain afin de se passer un coup d'eau sur le visage. Les cernes marquaient son visage. Mais ce qui lui sautait aux yeux ce n'était pas ces poches noires. C'était bien ce ventre. Bien trop gros. Tomber enceinte n'était pas prévu au programme. Elle n'avait pas eu le temps de soigner ses troubles alimentaires. Elle n'avait pas pu se débarrasser de sa dysmorphophobie. Et voir son corps changer drastiquement du jour au lendemain était loin d'être chose facile...
Alors, c'est devant son miroir qu'elle s'effondra. En larmes. Ou en sanglot plutôt. Elle n'avait pas la force de gérer la crise. Elle n'avait plus la force de se battre. Elle avait l'impression que tout lui tombait dessus. Que le monde entier lui en voulait et qu'elle ne s'en sortirait jamais.
Elle n'avait pas appelé ses parents depuis des semaines. Ils ne savaient rien des récents évènements. Mais Olivia n'avait même pas la force de leur en parler. Elle ne ressentait plus rien. Rien d'autre qu'un immense vide au fond d'elle-même. Un vide que même Lando ne pouvait combler.
Lando d'ailleurs. Il était 12h30, il était censé être joignable. Alors, la portugaise prit son téléphone et appela son dernier correspondant. Il décrocha dès la deuxième sonnerie.
- Allo ?
- Coucou Lando, c'est moi.
- Tu vas bien ? On dirait que tu viens de pleurer ?
Olivia n'avait pas attendu assez longtemps après sa crise pour que celle-ci passe inaperçue. Peut-être avait-elle fait exprès ?
- Je n'ai pas très bien dormi...
- Tu viens à peine de te réveiller ?
- Oui... Je me suis réveillée vers 10h et comme je n'avais rien à faire, je me suis rendormie.
- Tu sais pourquoi tu n'as pas bien dormi ?
- En fait... J'ai bien dormi. J'ai même passé une super nuit. C'est la première fois depuis des mois où je passais une nuit seule aussi reposante. Mais en me réveillant, j'ai vu les réactions au post que nous avons posté sur les réseaux sociaux...
- Je m'en doutais, chuchota Lando.
- Certaines personnes ont essayé de bloquer mon compte Instagram. Comment je vais faire pour vivre moi ? Je ne sais déjà pas quoi faire avec l'agence de mannequinat alors si on m'enlève tous mes outils de travail, je ne vais pas y arriver.
- Ne t'inquiètes pas Olivia. Ecoute, je suis désolé pour les messages et les commentaires haineux que tu reçois...
- Ce n'est pas de ta faute !
- Je vais poster un message dans ma story pour en parler je pense.
- Non !
- Tu ne veux pas que j'essaye d'apaiser les tensions ?
- Je pense qu'il faut laisser couler. Dans quelques jours ça ira mieux, ne t'inquiètes pas.
- Ok, on attend une semaine. Mais si ça continue, je le fais. Je ne veux pas que ça t'affecte.
- D'accord. Sinon, tout se passe bien pour le moment.
- Plutôt pas mal. J'ai hâte que tu me rejoigne samedi.
- Moi aussi, je suis pressée de te revoir. Tu me manques.
- Au fait, tu as pu voir le bébé hier ?
- Oui, il est pleine forme !
- Je suis désolé de ne pas avoir été présent.
- Ce n'est pas de ta faute Lando, ne t'inquiètes. On essaiera de s'arranger pour venir tous les deux au prochain rendez-vous. Ils m'ont dit qu'il y allait en avoir régulièrement.C'est souvent le cas en cas de déni de grossesse et au vu des conditions...
- Ah d'accord. Tu n'as rien d'autre à me raconter ? Je vais bientôt devoir y retourner.
- Euh si... La gynécologue m'a conseillé d'aller voir un psychologue...
- On en a déjà parlé Olivia... Nous devons tous les deux aller voir un spécialiste, pour notre bien. Mais nous irons quand nous serons prêts, d'accord ?
- Tu as raison.
- J'ai toujours raison. Bon, je suis désolé mon coeur, mais je vais devoir y retourner.
