Enfance volée

~Chapitre 23~

Lorsque je me réveillai, je me retrouvai dans ma chambre, ouais la mienne.
Je me suis dit "putain ce cauchemar paraissait trop réel" mais quand j'essayai de bouger du lit je sens un mal aise dans tout le corps et la réalité me rattrapa par le cou. Ce n'etait pas un cauchemar!
Je me dis pourquoi n'etais-je donc pas morte, j'ai assez souffert comme ça.
J'ai cru que ce que je venais de vivre ce soir là c'etait le pire et que le meilleur reste à venir... c'est ce que j'avais cru.
Comme j'etais naïve merde!

Mon passé c'est comme une maladie et j'ai mal au cœur quand j'y pense.

Je pris mon téléphone et regardai l'heure: 14heures.
J'avais râté ma journée de classe. Je trouvai une cinquantaine d'appels manqués de Sebastien mais j'appelai la mère de Seanska d'abord.

-Alô!

Sa voix etait triste, mon esprit me cria que Seanska etait encore sous les mains de ses ravisseurs mais je ne voulais pas croire à cela. Et pourtant c'etait pire...

-Bonsoir madame Laguerre. Vous avez des nouvelles de Seanska. Demandai-je malgré les hurlements de ma raison.

Elle éclata en sanglots et pleura plusieurs minutes sans s'arrêter. Moi à l'autre bout du fil, je pleurais aussi silencieusement. Je pleurais parce que j'avais senti que ses larmes n'etaient pas des larmes de joie. Seanska n'etait pas encore rentré.

- elle est morte. Lacha-t-elle enfin.

Je sentis quelque chose se briser en moi. Briser? Etait-ce le mot? Non! Je sentis quelque chose s'effacer en moi. Je me sentis mourir... de l'intérieur.
Mes larmes ont cessé de couler comme si cette vérité venaient de toutes les faire disparaître. Je n'avais plus de force.
Je m'etais laissé sodomiser pour rien, je l'ai laissé salir mon âme pour rien, j'aurais pu le laisser me tuer pour rien, sinon d'aller rencontrer celle pour qui je l'aurais fait dans l'au delà.

- j'ai perdu ma fille. Elle etait mon seule enfant, ma joie, ma fièreté. Elle faisait mon bonheur Skylie et ils l'ont assinée.

Sa voix etaient denuée d'emotions, comme mes yeux à cet instant.
Je tremblais mais je ne ressentais qu'un vide profond. Dans ma tête s'etait le brouhaha. J'en avais marre de ma vie. Mais qu'allais-je faire pour abréger mes souffrances? Me suicider? J'étais trop lâche pour ça et puis j'avais peur, j'avais peur que le BonDieu me punisse... oui je l'avais appelé maintes fois et a ignoré mes appels toutes ces fois mais j'y croyais encore!

Je ne savais pas si c'etait la foi ou la peur. Mais je refusais d'aller contre la parole du BonDieu.

Ou peut-être que je l'avais quand même fait involontairement. C'est peut-être pour ça que je souffrais autant.

Ma porte s'ouvrit brusquement et je revins à la réalité, la mère de ma meilleure amie avait raccroché ou c'est peut-être moi qui l'avais fait? Je ne savais pas.
Le visage triste de ma petite sœur avant de me serrer dans ses bras me dit une nouvelle fois que ma meilleure amie n'etait plus là!

- je suis tellement désolée Sky!

C'etait moi qui devais l'être, pas elle! C'etait moi la cause de tout ça, c'etait moi le problème!

-ce... ce n'est... pas... ta faute... Léa.

Je peinais à parler et ma voix n'etait que murmure. Je n'avais plus de force. Papa n'a pas respecté notre accord.
Papa a volé ma virginité. Papa m'a violé à maintes reprises. Papa m'a sodomisé. Papa a tué ma meilleure amie. Papa m'a detruite... et maman dans tout ça, elle a mis fin à ses jours, m'abandonnant dans les mains du diable!

J'aurais aimé hurler au monde entier ma haine.
Je voulais porter plainte contre mon géniteur, mais ils ne me croiriont pas. Tout le monde aurait dit que je fais ça afin d'envoyer mon père derrière les barreaux pour que je puisse être libre de faire ce qui me chante et en plus je n'avais aucune preuve. Mais pourtant... je ne voulais qu'être heureuse pour une fois. Dommage que je me trouvais à des années lumières du bonheur. En tout cas, c'est ce que je pensais.