PROJET 125

Chapitre 9: MS

Alessio

Coronado, San Diego, 29 juin 2021: 13H48

Zéro.

C'est le nombre d'informations qu'elle a sorti en cinq jours.

Zéro.

C'est le nombre de fois où elle a chouiné.

Zéro.

C'est le nombre de fois où elle a supplié Ezio de l'épargner.

Rien. Il n'a rien pu en tirer.

C'est une putain de tombe.

Elle provoque et ne pleure pas.

Elle rétorque, sans avoir peur.

Julia. Ou la seule fille que je connaisse qui ne s'écoule pas devant lui.

Elle a préféré laisser son corps l'arrêter plutôt que de l'implorer.

Elle ne s'est pas plainte une seule fois.

Bordel ! Pas une fois !

Je suis abasourdi. Complètement décontenancée.

Ezio, ce connard obtient toujours ce qu'il veut. C'est bien connu. Rien ni personne ne l'empêche de parvenir à ses fins.

Il arrive toujours à extorquer ce qu'il cherche. Il manipule sans scrupule.

Tout le monde a peur de lui.

Tout le monde le respecte, l'envie ou cherche à le faire sauter.

Mais personne ne lui répond. Du moins, personne ne tient.

Sauf elle.

Elle est complètement tarée.

Ce bouffon est capable de tout. Surtout dans ce trou.

C'est son antre. Son royaume avec ses lois. Personne ne sort indemne d'ici.

Il a reçu le meilleur entraînement. Mais c'est aussi ce qui a fait de lui le type qu'il est aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle il est capable de faire endurer toutes ces conneries.

Nombreux sont ceux qui sont passés entre ses mains.

Très peu sont ceux qui en sont sortis.

Ici, la morale n'a pas de place. C'est la guerre aux informations sans guide de méthode. Tout ce qui est faisable et fait. Il n'y a pas de place pour la compréhension, ni pour la discussion.

Je déteste venir ici.

C'est dégueulasse, il fait froid. Oppressant. C'est absolument pesant.

Je viens aussi peu que possible. Mon rôle dans tout ce merdier n'est pas là.

Je n'ai aucun mal à faire la même chose qu'eux. Mais pas dans ce taudis.

Ce sous-sol de merde là...

- Allia, remonte, tu vas choper une merde en restant ici. Essaye-je une nouvelle fois de m'approcher en vain quand je vois son bras m'arrêter.