Chapitre 12: Formation

26.6K 913 410
                                    




Julia



Coronado, San Diego : 30 juin 2021 : 10H36


Le chaos.

L'instabilité.

Voilà à quoi ressemble ma vie en ce moment.


Plus que jamais. Ça fait plus de quatre putains d'années que je n'avais pas expérimenté ce genre de situation. 

Je déteste ça.

L'angoisse.

Bordel, l'angoisse. Je n'en ai pas dormi de la nuit.

La colère. Contre lui. Ce connard d'Ezio Costa. Comment peut-il cracher sur eux devant moi ? 

Il a osé salir leur mémoire en me regardant dans les yeux. Il a osé dénigrer les deux seules personnes qui ont compté.

Chose que je ne peux accepter. Je lui ferai payer. Il n'a pas le droit de faire ça. Sous aucun prétexte et de tout temps. Maya et Papa ne seront jamais rabaissés. Par personne et certainement pas par un type de son rang. Il croit que sa position lui permet de noircir leur image. Il croit que sa position lui permet de prendre l'ascendant. Mais il n'en est rien. 

Parce qu'il n'a aucun droit sur moi.


Les deux seules personnes qui ont un jour eu ce rôle dans ma vie n'en font plus parti. Ezio ne peut pas émettre de jugement. Encore moins sur ceux qui se sont envolés. 

La colère afflue dans mes veines. Je suis en colère contre lui. À en crever. Mais je suis aussi en colère contre moi bordel. Les conséquences de ma négligence pourraient être désastreuses. 

Tout se mélange. Des choses sont ressorties. Ce qui n'aurait jamais dû arriver. Cela aurait dû rester enfoui. Mon départ a signé l'entérinement de ses informations.

Elles ne doivent être présentes que sur ma peau. Jamais dans la bouche des autres.  Je ne peux pas permettre que l'on sache. Je n'ai pas le droit.  C'est interdit. Tout doit rester secret.

Secret.

Pour toujours et à jamais.

C'est la règle. Personne ne doit savoir quoi que ce soit.

Même si elle n'est plus là pour le vérifier, je dois à tout prix protéger les miens.

Je fixe le mur pour occuper mon cerveau, empêchant comme je peux mon corps de se retourner contre moi.

Essayant tant bien que mal de refouler tout ce qui menace d'exploser. Je n'ai pas le choix que de lutter. Je n'ai pas le droit de m'exposer. Je dois me contrôler. 

« Pour toujours et à jamais. »

Ses mots raisonnent en moi. Me rappelant d'où je viens et ce que je suis. Me rappelant principalement ce que je ne dois pas être. 

Vulnérable. 

L'interdiction suprême. 



Je ne dois pas être vulnérable. Una valiente n'est pas vulnérable. Jamais.

Je ne dois pas l'être. Invulnérable...Inébranlable...



Mais à mesure que je me répète ces mots, je sens que je perds de plus en plus pied. Le noeud qui s'est formé dans mon ventre ne cesse de s'accroitre sans limite. Mes mains se mettent à trembler sans que je ne puisse avoir un quelconque contrôle. 

PROJET 125Où les histoires vivent. Découvrez maintenant