Chapitre 14: Manipulation

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Julia



Sur la route à proximité de Coronado, San Diego: 06 juillet 2021: 18H39


Du repos pendant une semaine. C'est ce que cet enfoiré m'a annoncé. Pas un mouvement brusque pendant une semaine. 

Mais bien sûr, j'allais le lui dire...


Le voyage retour se fait dans un silence interminable. Lui comme moi n'avons pas envie de parler.

Nous n'avons rien à nous dire. Les heures que nous avons passées dans l'effervescence de ce putain d'hôpital m'ont amplement suffi.

Je comprends mieux pourquoi je ne veux pas y mettre les pieds. Insupportable. Cet endroit est insupportable.

Le pire de tous. Et de loin. 



Papa ne m'a jamais amené dans un tel endroit. Je n'étais pas autorisée à être soignée à un autre endroit que l'infirmerie de l'organisation.

Je n'ai jamais mis les pieds dans un hôpital avant aujourd'hui. Et je suis certaine d'une chose. Je n'y retournerais pas de sitôt. 



Ma tête est tournée vers la fenêtre. Le paysage passe et je me replonge dans mes pensées les plus profondes. Prenant ainsi conscience de l'ampleur de la merde qui s'est accumulée autour de moi. C'est une véritable catastrophe. 


Ce qui induit que je dois rentrer chez moi si je veux m'en débarrasser.

Et putain, je dois reprendre mes recherches. Je n'ai plus rien à faire ici. Rien du tout...


J'ai rempli ma part du contrat.

Je l'avais pourtant dit. Une semaine et je rentre. Mais quelque chose a changé dans mon esprit. 

En une semaine. 

Je suis presque prête à rester. Sans expliquer pourquoi quelque chose me retient ici. Malgré tout ce qu'il s'est passé.

Sa rage, son volontariat peut être...

Ou alors ce qu'elle est capable de faire. Car elle est sans nul doute plus compétente que la plupart de celles que j'ai formées là-bas. 

Bien plus. Et de loin.

Elle ne se plaint pas. Elle apprend, sans discuter. Et putain qu'elle progresse vite. Elle a assimilé tellement d'infos en une semaine. Elle n'a jamais remis en question mes choix. Elle ne m'a jamais dit qu'elle ne voulait pas faire ce que je lui demandais. 

Elle a manipulé le couteau dès le deuxième jour. Et ne m'a jamais demandé que je la forme sur autre chose.

Elle a compris que nous n'avions pas le temps. Parce qu'il fallait qu'elle soit prête le plus rapidement possible.

Alors que le flingue nécessite des heures et des heures d'entraînement. Ce que nous n'avons pas à notre disposition. Elle a compris que le couteau est beaucoup maniable.

Et qu'il la sauvera dans toutes les situations. Car à distance, l'arme à feu est la bienvenue. Au corps-à-corps c'est autre chose.

C'est ce que je lui ai appris. La règle primordiale que l'on m'inculque depuis que je suis formée. La règle des sept mètres.

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