PROJET 125

Chapitre 25: Accident...Ou pas

Julia

Sur la route, Arizona, 24 juillet 2021: 8H02

"Je t'en supplie Itzel..."

"Tu es une valiente Julia, tu n'as pas le droit de te plaindre ni d'abandonner. Est-ce que c'est clair ?"

"Je suis épuisée..."

"Est-ce que c'est clair ?"

"Je...C'est clair"

"Ne t'avise plus jamais de me contredire. Ton père veut que tu sois la meilleure, tu seras la meilleure. Quel qu'en soit le prix."

Ma tête me brûle tellement.

Je me suis rarement sentie ainsi. C'est absolument affreux.

Tellement affreux que je revoie son visage devant le mien. Que j'entends sa voix en boucle. Me rappelant la faiblesse dont je suis en train de faire preuve auprès de tous. Auprès de lui.

Je n'arrive plus à maitriser les éléments qui affluent dans ma tête. Les scènes qui datent pourtant d'il y a des années sont en train de se reproduire dans mon esprit.

Je me revoie au début. Quand je n'étais pas capable de faire autre chose que de me plaindre et pleurer.

Au temps où j'avais encore le droit d'être...une enfant de 8 ans.

Tout est en train de s'effondrer. Tout, je dis bien tout ce à quoi je croyais est en train de se casser la gueule.

Il me surveillait.

Vicente me surveillait. Depuis que je suis arrivée là-bas. J'ai toujours cru que c'était parce qu'il voulait que je bosse pour lui.

Mais ça n'avait apparemment rien à voir avec ça.

Il devait me fliquer.

Et je ne comprends pas qui pourrait être à l'origine d'un tel ordre.

La perte de Maya a été le début de la fin. Papa ne l'a pas supportée et n'a pas tardé à la rejoindre. Tout s'est enchainé à une vitesse que je n'ai pu contrôler. Je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir.

En l'espace d'une semaine j'ai perdu les deux seules personnes en qui j'avais confiance.

La pyramide que représentait l'organisation s'est effondrée. D'un seul coup.

Je me suis retrouvée seule du jour au lendemain. Et je croyais l'être. Que plus personne ne chercherait après moi. Ni eux, ni elle, ni personne.

Que je devais désormais me suffire à moi même parce que la maigre stabilité que j'avais n'était plus là pour le faire.

J'avais apparemment faux sur toute la ligne.

Parce que Vicente devait me surveiller. Et qu'il a connaissance de moi avant que je sache qui il était.

Je me suis trompée. Je me suis fait tromper.

Quelqu'un cherchait bien après moi. Pour le compte d'un fils de pute pas plus reluisant.

Depuis quatre ans.

Je n'arrive pas à remettre tout en place et mon état ne fait qu'empirer la chose. Tout est en train de me détruire de l'intérieur.

De me bousiller entièrement.