PROJET 125

Chapitre 26: Frère

Julia

Coronado, San Diego, 24 juillet 2021 : 13H46

Il s'est barré.

Jake s'est barré. Bordel. Il...s'est...barré.

Je n'arrive pas à y croire. Ça ne peut pas être autre chose qu'une plaisanterie.

Tout cela n'est qu'une vaste blague.

Une putain de blague.

Mais il me suffit de regarder la tronche des autres pour me rendre compte que ce n'est pas une mascarade.

Non. C'est la réalité. Il faut que je me réveille.

Tout cela est réel.

Jake. L'armoire. Les couteaux. Les papillons. Le collier. 125.

- Il est parti de quel côté ? Retrouvez le bordel ! Envoie une voiture chez Marco, les autres dans la ville. Retrouvez-le moi ! hurle Ezio au téléphone.

Alessio est sur son ordinateur. Il essaie de localiser Jake. Nolan est à ses côtés.

Allia est face à moi. Ses yeux passent d'Ezio aux garçons rapidement. Elle essaie de comprendre.

Quant à moi, j'essaie tant bien que mal de ne pas montrer ce qui me traverse là maintenant.

125. Dans le tiroir de la chambre qui m'a été prêtée. Maya. Ses colliers. 

125. Ce putain de nombre qui nous suit de partout. Depuis le début.

125. Précisément.

Pas 126. Ni 124.

125.

Je dois vérifier quelque chose. Ça ne peut pas être une coïncidence. C'est impossible.

Depuis le début, tout se lie. Il n'y a aucune raison que ça ne soit pas une fois de plus le cas.

On nous balade. Nous laissent des indices. Un par un. Que nous devons retrouver, examiner, décrypter.

Si ma théorie tient debout, le contenu de cette putain d'armoire en est un.

Un de plus à rajouter dans la liste.

- Allia, tu peux venir avec moi ? lui demandé-je.

Elle est surprise mais hoche immédiatement la tête. Je n'attends pas plus et commence à sortir pour retourner dans la salle de bien.

Je dois vérifier.

- Reste-ici Julia ! me crache Ezio en me voyant sortir.

Je le fixe une seconde, ne lui réponds pas et continue ma route.

- Julia ! répète-t-il en sortant à son tour de la pièce. Ne l'amène pas là bas.

Il veut la protéger.

Et moi je veux la mettre au courant pour qu'elle ne se sente pas une fois de plus comme une enfant.

Le combat est engagé.

Et je sais que je vais gagner. Parce qu' Allia est à mes cotés. Et même si elle regarde sans cesse derrière elle comme si elle avait peur de ne pas lui obéir, elle est là. Elle me suit.

Elle a compris que sa place était désormais parmi eux. Parmi nous.

Parce qu'elle le mérite plus que quiconque.