Chapitre 34 - Noah

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[Narrateur : Katsuki Bakugo]
[Le jour de la rentrée]

        Je ne suis plus en section Héroïque, car j'ai abandonné en cours d'année. Il fallut du temps pour convaincre l'école de me reprendre. Izuku a su trouver les mots. Sans lui, c'était mort. Je suis à nouveau en première année, car je n'ai pas fini celle que j'ai commencée, et ça me va très bien. Et... je me trouve dans la classe des assistants. Ce n'est pas si mal. Je ne me sens pas en colère, ni triste, loin de là, parce que je mérite de tout recommencer à zéro. Je dois prouver ma valeur et que je souhaite sincèrement devenir un héros. J'ai essayé de convaincre Izuku d'entrer à Yuei en section générale, mais il a refusé. Je ne comprends pas pourquoi. C'est son choix et je me dois de le respecter.

        - Bakugo ! Hurle Eijiro en entrant dans le périmètre de Yuei avant de me foncer dessus pour me serrer dans ses bras.
        - Putain ! Ta force ! M'étouffai-je en essayant de me détacher de lui.
        - J'ai pris du muscle ! Me montre-t-il. Mais toi... Tu es devenu tout maigre ! Raconte ! Dis-moi tout ! De retour ?
        - Oui. Je te raconterai, dis-je en lui faisant un clin d'oeil, car on fait semblant de ne pas s'être vu avant mon retour.
        - Tu as changé, sourit-il. Je t'aimais beaucoup, avant, mais là... Je crois que je t'aime encore plus !
        - C'est gentil.
        - Alors c'est vrai, se plaint une voix dans mon dos. Tu es vraiment sorti de l'asile pour revenir ?
        - Shoto ! Sois plus gentil avec Katsuki. Ce n'était pas facile pour lui ! Me défend Kirishima.
        - Tu crois que c'était facile pour mon mec de faire deux tentatives de suicide à cause de lui ?
        - Ils ont discuté et se sont pardonné.
        - Alors comme ça, tu as aussi un confident ? Râle-t-il.
        - Oui.
        - Bon, les gars, c'est la rentrée, d'accord. On ne se chamaille pas.
        - Heureusement que tu n'es pas dans notre classe, se réjouit Shoto en passant entre nous. Sinon, j'aurai tout fait pour te casser la gueule au point de t'envoyer à l'infirmerie, termine-t-il en rejoignant les marches pour entrer dans le hall.
        - Il te déteste vraiment.
        - Y a de quoi.
        - Moi, je ne te déteste pas.
        - Tu ne connais pas l'histoire du point de vue d'Izuku...
        - Sa lettre m'a suffi.

        Je suis content d'avoir quelqu'un à qui parler. Je sens que mon retour à Yuei va faire du bruit. J'ai déjà aperçu des élèves me regarder de travers ou avec un sourire étrange collé au visage. Je sais que je ne suis pas parfait, je sais que j'avais un sale caractère, mais bon... Oui, je suis de retour et non, je ne dirai pas que j'ai dû aller en asile. Et s'ils demandent... Je leur dirai que c'est privé. À moins que leur dire pourrait faire partie de ma punition. Je peux me flageller de cette manière...

        - Bon, je vais en classe. À tout à l'heure.
        - Toute.

        Au moins, je peux souffler avant de rejoindre ma salle de classe. Je suis content de revoir mes anciens camarades - pas tous, mais je me sens tout même mal à l'aise, comme si... Je leur devais quelque chose. Un jeune homme passe à côté de moi et se retourne pour me regarder dans les yeux - tout en continuant d'avancer dans les couloirs. Il fronce les sourcils, puis il retrouve sa position initiale pour avancer correctement. Il est accompagné d'une femme, sûrement sa maman. Il ne semble pas d'ici, car il n'a pas tout à fait l'allure d'un Asiatique. Est-il étranger ? Que fait-il ici ? Je hausse les épaules et continue de chercher ma salle. Quand je la trouve, je soupire et j'entre en moins de deux secondes d'hésitation.

        Le brouhaha s'arrête net lorsqu'on voit ma tête. J'ose à peine les regarder dans les yeux - avoir fier allure ne fait plus partie de mes cordes. Je devrais retravailler ma posture et mon assurance. Je trouve une place, différente de mon ancienne classe, puis je sors mes affaires du sac. Des murmures se réveillent au fur et à mesure que les secondes passent. Rapidement, quelqu'un brise le silence - un petit rigolo.

Yuei était un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant