Chapitre 31 - Incompréhension

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[Narrateur : Katsuki Bakugo]
[Le soir même]

        Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi nerveux. La dernière fois, c'était... C'était lorsque j'ai croisé Izuku avant que Todoroki me donne la lettre. Kirishima est route pour venir me voir. À peine a-t-il reçu mon message qu'il m'a dit qu'il venait de suite. Je lui ai directement proposé de manger chez moi, sur quoi il a répliqué : t'as pas le choix, je dors aussi chez toi ! Alors, j'ai préparé un matelas pour lui. Je me sens mal à l'aise. J'ai un peu la nausée. Je sais qu'il ne va pas me juger, car il est trop ouvert d'esprit et gentil. Il connaît mon histoire, il sait que j'ai été méchant avec Izuku, mais je ne me souviens plus si je lui ai parlé du suicide. Non, bien sûr que non. Je suis bête. C'est à cause de cet aveu que j'ai tout abandonné. Je ne lui ai pas dit... Bon sang. Que va-t-il penser de moi ? Je ne devrais pas penser à ça. Il pense ce qu'il veut. Je ne suis qu'un idiot qui a proposé à quelqu'un de mettre fin à ses jours...

        - Katsuki, ton ami est arrivé.
        - Je descends...
        - T'inquiètes, je monte ! Propose Eijiro qui est déjà en chemin vers ma chambre.

        Je m'engouffre dans ma piaule et commence à paniquer un petit peu. Le jugement ne me fait pas peur, tentai-je de me convaincre. C'est ton ami, le seul que tu t'es fait à Yuei. Il va toujours être à tes côtés.

        - Katsuki ! M'appelle-t-il, heureux de me retrouver.
        - Salut, chuchotai-je.
        - Tu as perdu tellement de poids ! S'étonne-t-il après m'avoir pris dans ses bras.
        - Sûrement mes muscles.
        - Oui, un entraînement et tout reviendra !
        - Si tu le dis.
        - Tu es toujours déprimé ? S'inquiète-t-il en s'installant dans mon mini salon.
        - Un peu, oui.
        - Dis-moi tout ! Je veux tout savoir !
        - Tu vas me détester après.
        - Comment te détester ? Tu es super gentil, même si tu étais brailleur, tu n'étais pas méchant pour autant !
        - C'était une façon à moi de déstresser.
        - Oui, je sais.
        - Tu sais ?
        - On ne réagit pas d'une façon ou d'une autre pour aucune raison. J'ai tout de suite compris qu'entre tes cris et ton obligation de montrer ton alter, il y avait quelque chose. Tu évacuais ton stress, c'est tout.
        - Oui et je frimais aussi un peu.
        - Tu es comme les chiens. Tu cries par peur, tu te fais entendre pour te protéger. C'est immature pour certains, mais moi, je pense que chacun a le droit de faire comme bon lui semble.
        - Oui, tu as peut-être raison.
        - Bien sûr que j'ai raison ! Rit-il. Bon, dis-moi ce qui ne va pas.
        - J'ai une lettre pour toi.
        - Ah oui ? Tu es épatant, tu sais, ça ?
        - Je...Euh... Sans doute.
        - Donne-moi ça !
        - Pendant que tu la lis, je vais chercher de quoi boire, proposai-je.
        - D'accord !

Eijiro,
Tu dois être surpris de voir que je t'écris une lettre. Toi qui as toujours essayé d'être ami avec moi, tu dois être heureux que je vienne vers toi. Tu es têtu, tu n'abandonnes jamais, c'est ce qui fait ta force. Merci d'avoir tout fait pour être proche de moi, malgré les nombreuses fois où je t'ai ignoré ou hurlé dessus. Comme tu le sais, j'ai été un ami infidèle auprès de mon ami d'enfance. J'ai été méchant avec lui et j'avais peur de le devenir avec toi aussi. Je connais une seule manière de me comporter, je ne voulais pas le faire avec toi. J'avais peur de perdre un autre ami à cause de ma maladresse.

J'ai été un idiot avec lui, au point d'aller largement trop loin. Mon comportement n'était pas du tout celui d'un héros. Je le persécutais et j'étais vraiment méchant. Je l'insultais, je le frappais, je me moquais de lui ouvertement et devant toute la classe. Tout le monde se moquait de lui, car j'avais décidé d'être le leader et méchant. Personne n'osait me contredire, sans doute à cause de mon alter.

Yuei était un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant