Chapitre 42 - Amitié

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[Narrateur : Katsuki Bakugo]

[Le jour-même]

- J'accepte. Je comprends et c'est beau. C'est triste, mais c'est beau.
- Je suis désolé.
- Ne t'excuse pas. Je suis de tout coeur avec toi. Je trouverai quelqu'un d'autre à aimer.
- Tu m'aimes depuis quand ?
- Longtemps ! Mais bon, je n'ai pas vraiment eu le temps de bien m'attacher de ce côté-là. L'amitié a pris le dessus. (On sonne à la porte.) Oh ! C'est déjà vingt-deux heures !
- On dirait bien. Je vais voir qui c'est.
- Je descends avec toi, je vais rentrer chez moi.
- Tu veux un truc à manger ?
- Non, t'en fais pas ! Je vais appeler ma mère.

J'ouvre la porte et tombe sur ma mère qui tient Inko fermement dans ses bras. Elle pleure en tenant un mouchoir dans ses mains. Eijiro s'éclipse doucement, puis je croise le regard de ma mère. Elle allait rentrer, d'après les clefs dans sa main, et Inko avait sonné avant de la croiser. Que se passe-t-il ?

- Essaie de parler sans pleurer, ma chérie. Je ne comprends pas ce que tu me dis.
- Izuku ! Pas rentré. Dernière fois... Hôpital.
- Je vais le chercher ! Haussais-je la voix en comprenant sa détresse.

Ma mère essaie de me retenir, mais je lui fais comprendre que ça va aller. Je sais par où il est parti. J'ai une piste. Je ne prends pas le train, mais utilise mon alter pour aller plus vite. Je pense que je n'en n'ai pas le droit, mais je le fais quand même. Je dois le retrouver, le protéger et rassurer Inko. Pourvu qu'il ne lui ait rien arrivé ! J'aurais dû le suivre. J'aurais dû être là pour lui ! Je ne devrais plus le laisser seul comme ça. Surtout qu'il n'arrive pas vraiment à se remettre de sa rupture. Il fait toujours le fort, en souriant, mais je le connais. Je sais que c'est faux. Seulement, si j'insiste, il va me crier dessus - je n'ai pas peur de ça, je le mérite, mais cela voudrait dire qu'il se mettra dans tous ses états et je ne veux que son bonheur. Il... Ah ! Il pense toujours aux autres et jamais à lui !

Je suis arrivé devant l'école et décide de continuer à pied. Je suis le chemin qu'il a emprunté et je remercie le créateur de ce quartier pour ne pas avoir mis des tonnes de routes sur le chemin. Il n'y a pas beaucoup d'endroits où il aurait pu aller ; c'est tout droit et c'est tout. Il y a un petit parc à cinq minutes d'ici, peut-être qu'il est là-bas. Mon corps s'arrête instantanément lorsque je vois une vision : lui, sautant d'un toit. Un long frisson parcourt ma colonne vertébrale. Pitié, non ! Ne remets pas ta vie en danger, Izuku ! Pris de panique, je commence à courir en reprenant le contrôle de mon corps. J'essaie de chasser les petites larmes qui glissent le long de mes tempes, en vain. Elles ne veulent pas me laisser tranquille. Tant pis, je vais faire avec ! Je passe devant un élève de Yuei, mais il me faut un petit temps pour analyser cette information. Je rebrousse chemin et je le vois qui me fait face, la mine affreuse. Ne me dites pas que...

- Où est-il ?
- Allongé, là-bas, me montre-t-il du doigt.
- Tu fiches quoi ici ?
- Je le surveille.
- Pourquoi t'es pas avec lui ?! M'énervais-je.
- Parce qu'il n'a pas envie de moi.
- Et c'était trop compliqué pour toi de contacter quelqu'un pour venir le chercher ?
- J'ai le numéro de personne.
- Et Shoto ?! Et les flics ?! Putain, Jikan ! Dis-je en le prenant par le col. La dernière fois qu'il n'est pas rentré, il a sauté du toit de l'école ! Personne ne s'était inquiété de son absence, ou peut-être sa mère, j'en sais rien. Dans tous les cas, il était seul et déprimé !
- Je sais.
- Alors pourquoi tu restes là, dans l'ombre à cette heure-ci, au lieu de le forcer à rentrer, appeler sa mère ou je ne sais quoi ?!
- Parce que je pourrai encore le sauver, s'il tente quelque chose. Il a besoin d'être seul.
- Tu ne comprends vraiment rien ! C'est dans ta culture de laisser les gens pourrir tout seul sur un banc ?! Hurlais-je en prenant la direction d'Izuku.
- Et toi, ça t'arrive d'écouter attentivement ce qu'on te dit ?
- J'ai entendu ce que tu as dit.
- Tu ne réagis pas ?
- Non. J'ai mieux à faire.
- Mieux à faire ? Je viens de te dire que j'ai sauvé la vie d'Izuku et...
- La ferme, Jikan ! Et rentre chez toi !

Yuei était un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant