Chapitre 26 - Résolution

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[Narrateur : Katsuki Bakugo]
[Le jour même avant l'entretient entre Izuku et Finn]

        - Le jour se lève ! Debout tout le monde ! Bonjour, Katsuki. Tu as bien dormi ? Me demande un des surveillants.
        - Non.
        - Oh ! Un cauchemar ?
        - Oui.
        - Tu veux m'en parler ?
        - Non.
        - Tu veux ton psychologue ?
        - J'aimerais bien, merci.
        - Avant ou après ton petit-déjeuner ?
        - Je n'ai pas faim.
        - Je vais te chercher tes pilules, puis j'appelle ton psychologue, d'accord ?
        - Merci.

        Le surveillant part à toute vitesse. Il avait l'air extrêmement inquiet. Sans doute parce que je ne m'exprime pas. Mon ton est las et monotone. Pourtant, ce n'est pas différent de mes habitudes. Je n'ai plus goût à la vie, à rien... Les jours se succèdent de la même manière, avec les mêmes activités, les mêmes phrases... Tout est toujours pareil, rien n'évolue, sauf quand on doit discuter avec des professionnels de la santé mentale, comme mon psychologue. Je ne sais pas si j'ai envie d'aller mieux ou de mourir. J'ignore depuis combien de temps, je suis ici - je n'ai pas compté. Je pense tout le temps à Izuku. Je connais sa lettre par coeur, à force de la lire.

        - Katsuki ? Intervient le surveillant pour me donner mes cachets. Comment évaluerais-tu ton envie de voir ton psychologue ?
        - Crise noire.
        - À ce point ? Me demande-t-il calmement avec toute la compassion du monde - que je ne mérite pas.
        - Je suis fatigué.
        - Je fais vite.

        Dans le centre, un des employés a le pouvoir de se téléporter. Au début, j'ai pensé à ce salaud qui m'avait enlevé dans la ligue des vilains, mais ils n'ont rien à voir. Leurs pouvoirs ne se ressemblent pas et l'employé m'a bien fait comprendre que sa famille n'avait aucun lien avec la sienne. Je me suis senti rassuré, bien que mes nuits suivantes se sont accompagnées de cauchemars.

        J'avais beau me montrer fort, cruel et infaillible, je mentais tout le temps. Ça ne se voyait pas, mais mes jambes tremblaient, j'avais peur de mal faire les choses et qu'on me critique. J'étais agacé de voir qu'il y avait meilleur que moi, sans que je l'avoue à qui que ce soit. Les élèves de mon ancienne classe sont vraiment doués et leurs alters sont incroyables ! J'étais jaloux et envieux à la fois. Je voulais bien faire, mais étant maladroit, et stupide, je hurlais et restais hermétique à toute proposition. Je ne voulais rien entendre et faire par moi-même, de peur qu'on fasse meilleur que moi ou qu'on critique mes propositions. J'ai joué solo pour ne pas recevoir en pleine tronche les avis des autres. Tous mes dires ont toujours été couronnés et bien reçus. J'ai tout de suite compris qu'à Yuei, c'était la concurrence en permanence. Devenir un Héros n'est pas facile. Comment Izuku et moi avons fait pour vouloir à tout prix ressembler à All Might ? Ce métier est difficile.

        - Katsuki ? M'appelle Finn en entrant toquant à la porte de ma chambre. Puis-je entrer ?
        - Oui.
        - On m'a dit que c'était une crise noire !

        J'entends la tristesse dans sa voix et non de la panique. Est-ce de l'empathie au lieu de la tristesse ?

        - J'ai simplement passé une mauvaise nuit. Et...
        - Et ? Demande-t-il en s'installant petit à petit.
        - Je suis fatigué.

        Fatigué de ne rien faire de mes journées et de garder espoir que ça ira mieux un jour. J'ai écrit une lettre à Izuku et une autre à ma mère. Je suis en train de terminer une autre pour Inko, puis j'en griffonnerai une pour Eijiro. Après, il ne me restera plus rien à quoi m'accrocher.

        - Fatigué de quoi ?
        - D'attendre.
        - Qu'attends-tu ?
        - Le bon moment pour partir.
        - Partir où ?
        - Vous avez compris ce que je veux dire.
        - Certes, mais je veux te l'entendre me le dire.
        - Partir là où Izuku n'a pas réussi à aller.
        - Pourquoi ?
        - Parce que je suis un connard.
        - L'es-tu toujours aujourd'hui ?
        - Non.
        - Alors, pourquoi te considères-tu encore comme étant un vilain ?

Yuei était un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant