J'attendais, anxieuse sur ma chaise en plastique de salle d'attente, quand un officier m'a interpellé.
« Mademoiselle? »
Je relevais brusquement la tête, tirée de mes pensées.
« Nous allons prendre votre déposition, si vous le voulez bien. »
Je hochais faiblement la tête, secouée par un tourbillon de pensées violentes et tonitruantes. L'officier m'invita à me lever et à entrer dans une pièce aux larges vitres en plexiglass. Au centre, deux chaises se faisant face étaient séparées par une table sur laquelle était posé un micro noir.
« Je vous en prie. » dit-il en m'indiquant une des chaises.
Je pris alors place sur le siège, encore perturbée par les événements.
« Raconter moi ce qu'il s'est passé. » demande-t-il alors.
Je pris une grande inspiration.
Je le savais !
Qu'est-ce qu'il s'était passé ?
Je pris un instant pour me racler la gorge. « Tout va bien » me répété-je intérieurement, « aller, souviens-toi ! »
« Eh bien... »
Je pris ma tête entre mes mains, soudainement prise de vertige.
« Je- je ne sais pas par où commencer... » avoué-je.
L'homme griffonna quelque chose sur son calepin avec un stylo bic. Le bruit de la mine sur le papier me siffla aux oreilles.
« Vous pourriez commencer par me dire où et quand c'est arrivé ? »
Mary...
« C'était dans l'appartement de Mary. Il devait être, je sais pas, neuf heures ? » hasardé-je.
Un flash me revint soudain : l'heure sur le four en grand chiffres rougeoyants.
9:12
« Il était neuf heure douze. » affirmé-je.
« Voilà qui est précis. » souligna l'officier avec un haussement de sourcils.
« On était allongées ensemble et quelqu'un a toqué. Je me suis levé, c'est là que j'ai vu l'heure sur le four, et je suis allé ouvrir. Je suis tombée sur cet homme, il avait l'air étrange. Il est entré en me bousculant et il l'a frappé. Elle s'est évanouie tout de suite. Il a essayé de s'en prendre à moi, mais je l'ai esquiver pour m'enfermer dans la salle de bain. C'est là que je vous ai appelé. Mais il a continué à la frappé, sans relâche, je l'ai entendu...»
Je dévorais nerveusement la peau autour de mes ongles pendant que mon interlocuteur continuait d'écrire sur son papier. Lorsqu'il appuya pour le point final, il releva enfin le regard vers moi.
« C'est bon. Vous pouvez partir. »
« Merci. »
Je pris mes jambes à mon cou et me précipita en dehors du commissariat. De là, j'attrape le premier bus pour le centre ville et en sort la première, en face de la clinique privée Hill Town Roses. J'accours dans les centaines de couloirs, traverse les passerelles et prends trois ascenseurs pour parvenir à la chambre 708 pile au moment où une infirmière en sort, chargé de compresses immaculées de sang. De son sang. J'entrevois la chambre depuis le couloir ; grande, spacieuse, dans les tons de verts et bleus clair, bordée par une grande fenêtre donnant sur un jardin verdoyant.
J'entre sans vraiment demander la permission et la vois. Elle a des câbles de perfusion partout autour d'elle, et plusieurs bandages sur le visage, mais elle avait l'air d'aller bien. Je pris une chaise et l'installa juste à côté de son lit puis m'y asseyais. Je regarda son visage doux, apaisé malgré le chaos tout autour d'elle. Je m'allongea sur son buste, enfouissant mon visage dedans. Je sentis les larmes monter à mes yeux.« Je suis tellement désolée. » sangloté-je, « j'aurais pas du t'abandonner... je m'en veux tellement. »
Je la serrais encore plus fort dans mes bras.
« Si tu savais comme je t'aime... » ai-je alors chuchoter.
Je sentis ses bras m'enserrer.
« Moi aussi je t'aime. » dit-elle d'une voix rocailleuse, « tu viens ? »
Je m'immisce alors à côté d'elle dans le lit d'hôpital, qui est étonnamment assez large pour tout le monde. Je prends mon temps pour la tenir dans mes bras. Son corps chaud me rappelle à quel point je l'aime. Son odeur, elle aussi, m'avait grandement manquée. Je ferme les yeux, assez détendue pour oublier tout le poids qui m'accable.
« Tu m'avais manqué. » j'avoue enfin.
Elle s'esclaffe.
« On ne s'est quitté que quelques heures ! »
« C'était les heures les plus douloureuses de ma vie ! » je proteste.
Elle ri, ce qui, également, m'avait manqué. Son rire mielleux et enjolivé.
« Je peux passer à la question qui fâche ? » je demande.
« Je t'en prie. »
« C'était qui, ce type ? » je questionne alors.
Elle fait la moue, puis prends une profonde respiration.
« Ok, je crois que le temps des explications est venu... »
Elle me serre un peu plus fort dans ses bras, ce qui me rassure un peu.
« Ce "type", c'est mon ex-copain homophobe. Lorsque j'étais avec lui, et qu'il voyait ma manière de te regarder, il savait que quelque chose clochait. »
« Ton ex ? Mais je ne l'ai même pas reconnu ! »
« Il a beaucoup changé depuis notre rupture. »
« C'est toi qui a rompu ? »
« Non c'est lui. »
« Pourquoi ? »
« Il savait. »
« Il savait quoi ? »
Elle se frappa le front avec la paume de sa main.
« Il savait que je t'aimais ! » lâcha-t-elle finalement.
« Oh... »
Même si je le savais déjà, cette dernière information me fit chaud au cœur.
« Je ne lui en ai pas voulu, pourtant, parce que moi aussi je le savais. »
« Je vois. »
« Je t'aime. »
Et nos lèvres s'embrassent.
——————————
:)
Coucou ! C'est l'auteure !
J'espère que ce chapitre vous a plus, on se retrouve très bientôt pour la suite !
À très vite !
Prenez soin de vous :)
- Scara <3
VOUS LISEZ
Take us to the moon ☾ Mary x Dooms
FanfictionEt vous, que feriez-vous si votre amour était paralysé ?