Chapitre 6

88 8 2
                                    

Je me mets à courir dans le hall de l'hôpital mais les ascenseurs sont déjà pleins. Je monte alors les marches quatre à quatre jusqu'à troisième étage. J'avance dans le couloir et dépasse l'accueil quand une idée me traverse l'esprit. Je me dirige vers l'infirmière et dis :

« Excusez-moi ? »

« Oui ? »

« En fait, j'avais une question... »

*Pop* un changement de point de vue est apparu ! Il est désormais du côté de Flavie !

Ma chambre me parait vide, je veux dire, TRÈS vide. Un frisson me parcours l'échine. C'est vrai que je n'ai pas très chaud dans ma robe à fleur. J'angoisse, cet endroit m'angoisse. Il y fait trop froid, trop sombre. Je m'y sens trop seule. Quelqu'un me manque, elle me manque. Pourquoi ça m'a fait si mal quand elle est partie ? Je ne comprends pas, et cet état d'esprit m'épuise, me paralyse. J'entends quelqu'un frapper à la porte. Je me redresse sur mon lit. Mes bras tremble sous mon poids. La personne qui rentre semble amener quelque chose avec elle qui a l'air de l'encombrer. Je vois alors Mary entrer dans la pièce, trainant avec elle un fauteuil roulant.

« Je me suis dit que tu devait t'ennuyer ici, alors j'ai demandé et ils ont accepté. »

Un sourire se dessine sur mon visage.

« Tu es la meilleure. »

Elle s'approche de mon lit et mets le fauteuil à côté.

« Tu veux... de l'aide ? » me demande-t-elle, gênée.

Je hoche timidement la tête. Elle s'avance encore plus vers moi, et je sens le stress monter. Elle passe un bras sous mes genoux et un autre sous mes épaules. Je m'accroche à elle pour ne pas tomber. Elle me soulève alors du lit pour me déposer sur le siège. Elle s'éloigne pour vérifier que tout va bien puis passe derrière moi.

« Prête ? »

« Prête ! »

Elle commence à pousser le fauteuil. Nous sortons de la chambre et passons devant l'accueil. L'infirmière fait un signe à Mary avec un pouce en l'air, qu'elle semble lui rendre. Nous nous dirigeons maintenant vers l'ascenseur. La cabine s'ouvre avec fracas accompagné d'un petit son. Nous grimpons à l'intérieur et les portes claquent derrière nous. Mary me laisse l'honneur d'appuyer sur le petit bouton « 0 ». Le chuintement de l'ascenseur contre sa cage étroite résonne dans la minuscule pièce. Nous arrivons enfin au rez-de-chaussée. Les portes s'ouvrent à nouveau avec le fond sonore caractéristique. Une voix claironne soudainement :

« Niveau 0 »

Je sens Mary bondir de peur derrière moi et ne peux réprimer un ricanement.

« C'est très peu marrant, fait-elle d'un air désabusé, ça fait la troisième fois que je la surprend a vouloir m'effrayer. »

« Tu parles réellement d'une voix automatique ? » je dis en riant.

« Vu la manière dont elle s'amuse à me terroriser, je suis persuadée qu'elle a une âme machiavélique. » murmure-t-elle en plissant les yeux.

Je rigole pendant qu'elle nous extirpe de la cabine. Elle pousse le fauteuil jusqu'à la porte coulissante qui donne sur le jardin. Le battant transparent s'ouvre en couinant. L'air frais court vers moi et couvre mon corps de sa légèreté. Je respire un bon coup pendant que Mary engage le fauteuil sur l'allée en gravier. Nous traversons le petit parc recouvert de grands acacias rougeoyant, intercalé entre des buissons d'hortensia rose pétant. Nous nous dirigeons vers un coin calme, un banc encadré de branches noueuses qui forme comme un carré au sol. Mary me tire juste a l'intérieur et s'assoit sur le banc.

« Alors, avec ta sœur ? » me demande-t-elle.

Je soupire.

« Rien d'important. »

« Vraiment ? »

Elle hausse un sourcil et penche sa tête sur le côté.

« C'est compliqué. » j'avoue.

Elle me fait signe de la main, pour m'engager à développer. Je souffle un grand coup. Un frisson me traverse, contraste avec la chaleur écrasante qui irradie la végétation autour de nous.

« C'est rien, c'est qu'elle pense que ça me ferait du bien de parler. Mais j'ai plus tellement confiance maintenant, donc je n'en ai pas vraiment envie. »

Elle pose sa main sur les miennes.

« Alors qu'est-ce qui fait que tu y arrives avec moi ? »

Ce n'est pas pareil. Mais ça, je ne peux pas lui avouer.
Pas maintenant.

« Je te fais confiance, à toi. » j'explique.

Elle me sourit. Son sourire transperce mon cœur comme un pic de gel. La pensée qu'un jour, je ne le reverrai plus à cause de moi me glace le sang. Je n'ai pas le droit de gâcher ce don si précieux. Pas maintenant.

« Moi aussi, je te fais confiance. »

Elle se penche vers moi. Mon cœur tambourine à ma poitrine jusqu'à faire battre le sang dans mes oreilles. Elle dépose un baiser sur ma joue. Ses lèvres douces viennent délicatement sur ma peau. Le temps semble se figer un temps. Elle se décolle de moi après ce qui me parait comme un dizaine de minutes. Elle plante ses jolis yeux dans les miens puis fronce les sourcils.

« Tout va bien ? Tu es toute pâle. »

Je baisse la tête pour cacher mon visage qui rougit.

« Ça va. » je fais, « Il fait juste très chaud, non ? »

Elle hoche la tête.

« Oui, tu as raison. »

Elle détourne le regard pour observer le grand bâtiment blanc.

« On rentre ? » me demande-t-elle.

« Tu pourrais rester un peu plus ? »

Elle me sourit de un des sourire qui pourrait me faire fondre.

« Aussi longtemps que tu veux. »

—————————

Coucou !
J'espère que ce chapitre vous a plu.
Je fais mon possible pour poster toutes les semaines mais c'est très compliqué en ce moment.
Je promets de tenir cette fiction, le script de tout les chapitres est déjà fait !
Bisous, prenez soin de vous <3

Take us to the moon ☾ Mary x Dooms Où les histoires vivent. Découvrez maintenant