Plus personne ne te fera du mal

Chap 10

Pdv extérieur

Ça allait faire une semaine que cet incident était arrivé. Tu n'avais pas revu ton prof principal car il était absent. Tu avais revu Lily, qui avait été très touchée malgré la haine qu'elle ressentait envers son frère, et tu avais appris pourquoi : c'était un violeur. Il avait déjà violé une dizaine de filles et la plupart de ses petites amies avaient été tabassées pour un oui ou un non. Du coup, en attendant qu'elle revienne, tu prenais tes devoirs et étais seule. Les amies de Lily ne t'aimaient pas ; tu t'en fichais un peu. Tu avais l'impression que cette fille t'aimait beaucoup, par contre. Une enquête avait été lancée pour essayer de retrouver le meurtrier, mais pour l'instant, personne n'avait été trouvé.

Tu avais eu un petit problème avec l'un de tes profs, ton prof de physique-chimie. Il n'arrêtait pas de vérifier que tu n'arrivais pas en retard, que tout se passait bien, que tu mangeais. En soi, ça ne te dérangeait pas, mais c'était comme s'ils l'avaient forcé, et il ne cessait de râler un peu tout le temps sur toi. Il s'appelait Tim Wright, un vrai ronchon. Pourtant, il n'avait pas l'air si vieux, mais on pourrait le comparer à l'un de ces vieux ronchons qui râlent pour un rien. Mais tu savais bien pourquoi il te surveillait autant : c'était parce que Brian lui avait demandé. Tu avais appris par inadvertance qu'ils étaient amis.

Tu avais d'ailleurs revécu cette horrible expérience de te réveiller en pleine nuit complètement gelée, la fenêtre grande ouverte et les volets eux aussi ouverts. Souvent, ta couette était enlevée ou balancée dans la pièce. Tu avais donc estimé que quelqu'un rentrait bien dans ta chambre en pleine nuit et qu'en plus de ça, ce n'était qu'un gros pervers. Du coup, aujourd'hui, tu étais partie acheter des barreaux pour les mettre à ta fenêtre, mais pas seulement à l'extérieur, aussi à l'intérieur, car tu en avais plus que marre de ne même pas pouvoir être en sécurité. Tu achetas les moins chers et partis les installer. Tu te fis mal, t'ouvrant un tout petit peu la main, mais pas assez profond pour des points de suture.

Les filles s'étaient un peu moquées de toi en te voyant installer les barreaux à la fenêtre, mais ce n'était pas méchant. Vous aviez même imité quelqu'un qui était en prison. En soi, tu n'aurais pas installé les barreaux à ta fenêtre si ça arrivait occasionnellement, mais là, c'était tous les soirs, et les seules fois où ça n'arrivait pas, c'était quand tu ne dormais pas. Du coup, sur une semaine, tu avais dormi trois jours. Une fois la nuit tombée, tu n'attendis pas ton reste pour aller te coucher. Tu étais si fatiguée que, à peine avais-tu posé la tête sur ton oreiller, que tu t'endormis. Tu ne te réveillas que le matin, quand le soleil éclaira ton visage. Tu regardas ta fenêtre et vis que ton volet était entrouvert et que des barreaux avaient été scellés, avec un post-it jaune.

Tu avalas ta salive avec difficulté et te levais pour aller voir ce qu'il y avait marqué dessus. Déjà, tu pus apercevoir un petit dessin d'un bonhomme pas content, un peu mignon. Tu ouvris la fenêtre et décollas le post-it pour le lire : « Ce n'est pas juste, je fais comment pour te regarder moi maintenant ! Je reviendrai ce soir avec une scie, comme ça plus de barreaux, plus de barreaux, plus de problème. À ce soir, ma princesse. » Tu te paralysas. Cet homme était fou et, bizarrement, tu avais l'impression que c'était la même personne qui avait tué Hugo. Te voici donc en direction de la FAC, complètement perplexe et apeurée pour ce qui allait se passer ce soir.

Tu rentras dans le bâtiment, en retard, car tu habitais relativement loin, et vu que tu n'avais aucun moyen de transport à part tes jambes, tu venais en marchant. Tu entendis des bruits de pas rapides derrière toi, mais pas ceux de Monsieur Wright. De toute façon, tu commençais avec son cours et il avait dit qu'il ne t'accepterait plus si tu étais en retard. « Quelle plaie ce mec », pensas-tu. Une main se posa sur ton épaule, tu te retournas et vis Monsieur Thomas, les sourcils froncés. Tu allais passer un sale quart d'heure.