Chapitre 1

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Elle remontait l'immense trottoir qui jonchait la route, des deux extrémités se trouvaient des maisons plus grandes les unes que les autres. Certaines dans un style moderne, d'autres le mélangeant avec un style rustique. L'espace entre elles était comblée par des jardins tout aussi vastes qu'élégants. La nuit était tombée depuis déjà quelques heures et se reflétait à travers la nature, sous forme d'ombres majestueuse.

Le ciel était noir, il n'y avait pas le moindre signe de nuage, on percevait chaque étoile qui l'habillait. Quant à la lune, sa lumière aveuglante éclairait assez les lieux pour qu'elle puisse marcher sans crainte. Grelottant de froid, elle frictionnait ses bras a l'aide de ses mains dont elle ne sentait plus le bout, étant devenu blanc. Marchant d'un pas résolu elle continuait son chemin, longeant les murs et les portails intimidant de ses voisins. Une fois rentrée chez elle, elle pourrait enfin s'allonger dans son lit et se fondre dans les draps chauds qui l'attendaient pour ne plus penser à rien.

Sauf qu'elle n'aurait pas eu la paix bien longtemps.

- Skye , Skyyye, descends les poubelles, imitait-elle. Oui bien sûr mère à votre service.

Elle avait dû sortir les poubelles à onze heures du soir, sous ordre de sa mère et sans de « s'il te plaît » qui aurait été plus agréable que la voix stridente et résonnante de sa génitrice à travers le manoir jusque dans sa chambre. Elle se demandait encore comment il était possible de crier aussi fort, mais à force elle ne se posait plus de question. Avec sa mère tout était possible et réalisable. Malheureusement.

Elle venait d'arriver à la hauteur de l'entrée des Harrington, ses voisins. Les Harrington étaient très proches amicalement comme professionnellement de son père, elle avait donc passé la moitié de son enfance chez eux et plus particulièrement avec leur fils, Kale, qui était vite devenu son meilleur ami.

Une grande et longue haie faisait le tour de leur demeure l'empêchant de voir la cour de là où elle se trouvait. Étant assez haute, elle en déduit qu'elle n'avait pas dû être coupée depuis pas mal de temps, des ronces s'en échappaient l'obligeant à les dégager avec ses mains pour pouvoir se frayer un passage. Quelques lampadaires espacés l'éclairaient dans sa remontée, en plus de la lune. Certain, sans doute, ne tarderait pas à s'éteindre au vu leurs ampoules qui clignotaient comme s'ils étaient affolés et qu'ils essayaient de la prévenir d'un danger quelconque.

Elle arriva finalement devant son énorme portail. Semblable à ceux que l'on pouvait voir devant les vieilles bâtisses, ceux avec les barreaux qui finissaient en pointe : digne des plus grandes demeures comme lui rappelait souvent JP. C'était la fameuse grille de l'horreur où si quelqu'un décidait d'y grimper pour l'enjamber finirait empalé au moindre faux pas s'il avait le malheur d'y glisser.

Soudain un frisson électrisant lui remonta le long de la colonne vertébrale jusqu'à la racine de ses cheveux, elle s'arrêta net parcourue d'un mauvais pré-sentiment. La petite lumière qui était censée éclairer l'entrée était morte laissant l'avancée dans la pénombre. Pourtant, plus tôt dans la soirée, quand elle était sortie elle illuminait encore le seuil de l'allée principale. Prise de panique, elle sortit son téléphone à toute vitesse et faillit le faire tomber dans son geste. Elle réussit à le mettre en mode lampe torche. Personne n'aimait rester dans le noir tard le soir, même pour sortir des fichus sacs noirs remplis de détritus et qui empestaient les égouts.

Elle dirigea sa lampe vers ses pieds et la remonta en direction du mur où se trouvait le digicode qui lui permettrait de rentrer sans déclencher l'alarme de sécurité et de réveiller tout le quartier par la même occasion. Elle n'avait aucune envie que les vieux de son voisinage viennent lui faire un sermon à cette heure-là.

Elle s'avança pour y taper le code, c'était sa mère, encore une fois, qui avait décidé d'installer ce foutu système débile. Ce système de surveillance était là pour on ne sait quelle raison, comme si elle avait peur de se faire attaquer par quelque chose. Elle en avait mis partout, autour et dans le manoir. S'il y arrivait qu'un jour sa chère mère se fasse agresser, Skye regarderait probablement la scène à l'écart avec un pot de pop-corn en se disant que le karma avait enfin fait son travail.

La Légende OubliéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant