Chapitre 10 : DÉPART

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Après avoir revêtu des vêtements typiques du Clan de l'Eau; Leno Tampiar, Irwin, Karel, Pjotr et Angela sortirent de l'auberge.

— C'est bon ? demanda M. Tampiar. Vous voulez voir un peu plus de la ville ?

— Non, répondit Karel. Enfin, si, se ravisa-t-il après avoir vu un écriteau. Le Castel Rovanion.

— Si tu veux, approuva M. Tampiar en riant.

Ils partirent à l'est et arrivèrent devant un manoir élégant. Il était en fait dans une matière semblable à du verre, mais en plus solide, d'une couleur bleutée. 

— Taillé dans du cristal d'eau, jugea Leno Tampiar. Un cristal qui évolue dans l'eau pure et abondante et grandit d'un millimètre par millénaire.

— Eh bah, fit Angela.

— Le manoir était gigantesque et élégant. Chaque bas-relief ou haut-relief était représenté finement. Chaque tourelle s'éloignait majestueusement vers le ciel. Chaque porte était sculptée avec grâce dans un bois blanc poli par les vagues de l'Océan Elatheois. 

— Mais à qui appartient ce manoir ? demanda Irwin.

— À la cheffe du Clan de l'Eau, Marzel, répondit M. Tampiar. Et ce n'est pas un manoir, c'est un castel.

Ils continuèrent leur chemin et quittèrent la ville.

Au début, ils virent des campagnes tout autour de Poseide. Puis il y eut quelques bourgades ou hameaux éparpillés. Enfin, ce ne fut plus que des plaines, des plateaux et de temps en temps un paysan ou un commerçant.

— Dites-donc, dit Pjotr au bout d'une heure, ça va être comme ça jusqu'où ?

— Pendant environ quatre-vingt-quatorze kilomètres, répondit M. Tampiar.

Il fallut encore attendre quatre kilomètres pour trouver un village.

— Mince, jura M. Tampiar. Ils ont fermé les portes. Nous devrons attendre demain pour prendre un repas.

Ils établirent leur campement près d'une ferme. M. Tampiar prit des œufs, du fromage et des légumes et déposa de l'argent sur le paillasson.

Ils dormirent longtemps et ne mangèrent qu'à midi.

Après avoir réuni leurs affaires ils marchèrent vers Pekka.

Ils parcouraient trente kilomètres par jours, si bien qu'ils arrivèrent à Pekka le surlendemain au soir.

— Je vous présente Pekka, dit M. Tampiar.

Pekka ressemblait à Poseide, on retrouvait les mêmes rues étroites, les mêmes maisons en colombage, mais également très différentes, les rues étaient moins bruyantes, et l'on était pas contrôlés à l'arrivée.

En entrant dans la ville, ils passèrent devant un petit castel qui abritait un comte ou comtesse.
M. Tampiar conduisit Irwin, Karel, Pjotr et Angela dans une toute petite auberge, où ils mangèrent et dormirent. 

Le lendemain, ils partirent à la recherche de l'armurier.

Ils trouvèrent vite la maison, car elle était indiquée par moult écriteaux.

— Nous venons de la part de Doni Tchoma, dit Leno quand un homme lui ouvrit la porte.

— Et vous êtes ? demanda l'homme.

— Leno Tampiar, se présenta l'intéressé.

— Melcher, l'armurier, fit l'homme. Entrez.

Il les conduisit dans une salle qui lui ressemblait beaucoup.

Lui avait les cheveux en bataille, une barbe naissante, les yeux cernés, il portait un pantalon décrépi, une chemise sale, un tablier usé jusqu'à la corde, et il avait les pieds nus.

La salle était mal éclairée car de la crasse teintait le verre des fenêtres, des toiles d'araignées reliaient des épées, l'enclume était recouverte d'un nombre incalculable de lames non forgées, le bois commençait tout juste à s'embraser dans le brasero, un tonneau était rempli d'une eau stagnante, un vieux tablier était posé sur le dossier d'une chaise, les les armures commençaient à rouiller, bref; il régnait un véritable capharnaüm.

— Bon. Choisissez une arme, j'ai pas de temps à perdre, moi, dit Melcher.

Il prit une tasse de thé qui semblait froid de sous une garde d'épée et se libéra un fauteuil rapiécé recouvert de boucliers près d'une fenêtre et s'assit.

Leno Tampiar, Irwin, Karel, Angela et Pjotr choisirent chacun une courte épée, payèrent Melcher et s'en allèrent.

— Il était très laconique, fit remarquer Pjotr.

— Arrête d'utiliser des mots que personne ne comprend, Pjotr, dit Angela.

— Ce n'est pas ma faute ! Tu n'as jamais ouvert un livre de ta vie, ou quoi ?

— Si, j'ai lu tous les Game Over !

Tout le monde éclata de rire, sauf Pjotr.

— N'empêche, dit Leno en retrouvant tant bien que mal son sérieux, laconique n'est pas si compliqué, ce n'est même pas un mot du langage littéraire. 

— Wouao ! s'exclama Karel. Vous avez lu le dictionnaire, ou quoi ?!

— Bien sûr que non ! répondit M. Tampiar en riant. Mais je l'ai beaucoup feuilleté.

— Bon, arrêtez, les intellectuels, je ne comprends pas un traître mot de ce que vous baragouinez, plaisanta Angela. Et ils repartirent tous d'un grand rire, Pjotr compris.

🌹𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙𝙚𝙨 𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙧𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant