Chapitre 7 : OÙ LES AMENA LA FILATURE

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La cabane était assez exiguë, ils tenaient à peine dedans.

— Je vous ai déjà rencontré quelque part, dit l'homme roux en observant Angela, Karel et Pjotr, mais sans un regard pour Irwin.

— À la fête des parents d'Irwin, lâcha Karel.

L'homme lui lança un regard glaçant.

La lampe ne diffusait pas beaucoup de lumière, mais l'on parvenait à le distinguer.

Ses cheveux, d'un roux vif, tombaient presque sur ses épaules étroites. Il faisait un mètre soixante-cinq ou soixante-dix et était assez maigre. ses yeux paraissaient plus violets que jamais et brillaient d'une lueur lavande étonnante.

— Dites-moi vos prénoms, dit l'homme.

Silence.

— Peu importe, fit l'individu en haussant des épaules. Je les connais déjà. Vous vous appelez Karel, Pjotr et Angela.

Il se tourna vers Irwin.

— Et toi, tu es Irwin Illif.

L'homme détourna lentement le regard et poursuivit :

— Quelqu'un ici lu Elathe ?

Irwin sursauta, sans trop savoir pourquoi.

— Non, fit Angela.

— Moi non plus, avoua Karel.

— Oui, mais j'ai clairement préféré Le Seigneur des Anneaux, fit Pjotr.

— Je l'ai lu une infinité de fois.

— J'ai besoin de toi, Irwin, fit l'homme.

— Pourquoi ? s'étonna Irwin, toujours méfiant.

— Pour y aller, bien sûr !

— Mais où ça ?

— Mais à Elathe !

— Quoi ? Elathe existe ?

— Je répondrais à tes questions, mais avant, obéis-moi. Imagine simplement un paysage d'Elathe.

Oubliant toute sa méfiance, Irwin s'exécuta.

— Que se passe t-il ? demanda l'homme. Pourquoi cette mine étrange ?

— Je... je ne connais pas votre nom.

— Comment ? Tu ne l'as pas encore deviné ?

Irwin ne répondit rien.

— Bon. Continue à te représenter le paysage.

Irwin se concentra, mais ne savait toujours pas pourquoi il obéissait à cet individu.

Des ruelles étroites occupaient son esprit; des pancartes se balançaient au rythme du vent; la neige tombait à petits flocons, car là-bas aussi, c'était l'hiver.

Des mèches de cheveux rouges ou noires dépassaient de sous les bonnets; derrière les fenêtres des tavernes et des auberges, les gens s'activaient devant les journaux et les casseroles de chocolat chaud...

Soudain, une étrange nausée prit Irwin. Son estomac faisait des soubresauts et il avait le cœur au bord des lèvres. Ses poumons refusaient de laisser entrer l'air correctement et ses entrailles se tortillaient comme des serpents.

L'inconnu dit quelque chose, et Irwin sentit la main droite, grande et chaude de Karel agripper sa propre main gauche, et celle de Pjotr attraper sa main droite.

Bien qu'Irwin ne le vit pas, l'inconnue tint la main de Pjotr et Angela, celle de Karel.

Irwin eut soudain l'impression que les murs de la cabane se resserraient autour de lui. Il lutta pour garder les yeux fermés et sentit l'air se raréfier. Il aspira une bouffée d'oxygène (ou plutôt il essaya) mais elle fut compliquée à avaler.

Puis, d'un coup, il ne put plus respirer du tout. Son cœur sembla s'arrêter de battre et il fut pris dans un tourbillon où il sentit la main de Pjotr glisser légèrement.

Une voix déformée lui parvint soudainement aux oreilles, et elle disait :

— Je suis Leno Tampiar.

Puis Irwin sombra.

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🌹𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙𝙚𝙨 𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙧𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant