Chapitre 18 : ALGOL

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À midi, les élèves se rendirent au réfectoire.

Il y avait plusieurs salles. Pjotr et Karel prirent une table avec Irwin et Angela.

— Ça s'est bien passé, vous ? s'enquit Irwin.

— Ouais, répondit Angela. Le prof est un peu bourru mais ça va. Et vous ?

— Oui, ça s'est bien présenté de notre côté aussi, affirma Pjotr.

— Et Pjotr a eu un coup de... AÏE !

Pjotr lui avait écrasé le pied sans ménagement.

— Mais ça ne va pas ! Oh là là, mon pauvre et joli petit pied...

Irwin jeta un coup d'œil interrogateur à Pjotr.

— Plus tard, fit ce-dernier entre ses dents.

Il baissa la tête, avala la fin de son assiette et quitta la table pour cacher le rouge qui lui montait au joues.

Furieux, il jeta presque son verre au lieu de le poser et faillit casser son assiette.
Il quitta le réfectoire.

— Ah, ce Karel ! s'énerva-t-il. Si seulement il savait se taire !

Il s'assit sur un banc et mit sa tête dans ses mains.

Il savait parfaitement ce que Karel avait failli dire. « Et Pjotr a eu un coup de foudre ! » Il ne manquait plus que ça ! Il n'était pas assez stupide pour...

« Et si en fait c'était le cas ? »

Impensable ! Littéralement !

« Allez, avoue. Tu l'as trouvée jolie, pas vrai ? »

Quand on y pense, elle n'était même pas plus belle que Marzel, par exemple !

« Tu ne penses même pas ce que tu dis. »

Bon sang !

Un féroce combat s'engagea dans son cerveau. Il finit par se persuader que sa professeure était simplement particulièrement belle — ce qui était parfaitement le cas.

*

Pjotr ignora Karel tout le reste de la journée, se concentrant sur les paroles de Saoirse Ma.

À la fin de la journée, il se trouva qu'Irwin l'avait attendu à la sortie des cours.

— Toujours en colère contre Karel ? demanda-t-il.

— En effet, répondit Pjotr. Mais attendons un peu.

Dix secondes plus tard, Saoirse sortit de la salle. Elle remarqua aussitôt les deux amis.

— Bonsoir Pjotr, dit-elle. Bonsoir.

Elle sourit puis se détourna pour disparaître à l'angle d'un couloir.

— Alors ça, soupira Irwin.

— Karel pense que j'ai eu un coup de foudre pour elle, expliqua Pjotr.

— Je vois, fit Irwin. Il m'a fait le même coup quand j'avais sept ans.

— Ah oui ?

— Ouais.

— Bon, désolé, mais je dois y aller. J'ai des devoirs à faire.

— Déjà ? s'étonna Irwin.

— Ouaip.

Pjotr s'éloigna à son tour.

Irwin haussa des épaules et se rendit dans la cour.

Il vit que toutes les castes étaient regroupées devant la même estrade qu'au matin. Un homme, ou plutôt un Elfe, s'y tenait. Il réclama le silence puis dit :

— Bonjour, je suis Gall Blum, le sous-directeur. Je tiens à vous présenter Soaz Arel-Dreher, votre directrice.

La femme monta sur l'estrade et Gall Blum reprit la parole.

— Vous voyez ces six bâtiments ? Deux sont blancs, deux autres vert pâle et les deux derniers sont beiges. C'est là-bas que se trouvent vos chambres — que vous partagerez avec quelqu'un de votre division. Mettez-vous par deux et nous vous donneront les clefs.

Irwin déglutit avec difficulté.

— Ça va ? demanda quelqu'un.

Irwin se retourna et vit un garçon de son âge, les cheveux noirs mi-longs en bataille, les grands yeux bleus pétillant.

— Oui, répondit Irwin.

— Si tu ne sais pas avec qui aller, on peut se mettre tous les deux, proposa l'Elfe.

— Euh... pourquoi pas ?

— Super alors ! Je m'appelle Algol, et toi ?

— Irwin.

— Eh, vous deux ! Vous vous dépêchez, oui ?

Algol s'approcha de l'homme qui parlait.

— Algol Dermotheros.

— Irwin Illif.

L'homme leur tendit les clefs.

Algol les prit et lut le nombre qui était inscrit.

— 221. Mince alors ! On est tout en haut !

— Il y a combien de chambres par bâtiment ? s'interrogea Irwin.

— Deux-cent-vingt-cinq, je crois.

Ils se dirigèrent vers leur chambre. Celle-ci était simple.

Algol s'assit sur un lit et se mit à raconter tout ce qu'il s'était passé dans sa vie. Irwin l'écouta par politesse.

Les jours suivant, Irwin se rendit compte qu'Algol était tout l'inverse de lui.

Irwin était calme, discret et écoutait bien en cours.

Algol, lui, bavardait tout le temps, jetait des boules de papier à travers la classe et n'apprenait jamais ses leçons. Ses notes étaient désastreuses.

*

Les mois passèrent Irwin progressait beaucoup en tir et en lancers, mais il n'était pas très précis avec les autres armes. Ce n'était pas grave, car dans sa caste, on était spécialisé en tir. Il était assez bon en théorie.

De son côté, Angela réussissait avec brio chaque épreuve pratique. Sa caste était spécialisée en armes blanches. Malheureusement, elle négligeait beaucoup trop la théorie.

Pjotr, quant à lui, n'était pas très bon en pratique, sauf peut-être en lancers, ce qui était la spécialité de sa caste. En revanche, il était excellent en théorie, ce qui était bien pour remonter la moyenne générale de sa division, qui était plutôt médiocre.

Karel, lui, était plus ou moins bon partout, mais il ne travaillait jamais et demeurait toujours au même niveau.

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🌹𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙𝙚𝙨 𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙧𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant