Le lendemain, cinquante-mille Guerriers se dirigèrent vers le front se trouvant à mi-chemin entre Poseide et Porte. Les trois-mille Écuyers les accompagnaient. Pendant quatre jours, les cinquante-trois-mille Elfes, humains ou gnomes parcoururent les deux-cent-quatre-vingt-dix kilomètres qui les séparaient du front.
Chaque soir, Irwin, Karel, Angela et Pjotr se couchaient épuisés. Le rythme de la marche était plus soutenu que lorsqu'ils marchaient avec Leno, et endurer soixante kilomètres leur coûtait tous leurs efforts. De plus, leur voyage n'était ponctué que de nuits de sept heures et de pauses de cinq minutes toutes les deux heures. Ils étaient contraints de manger en cheminant.
Lorsque les Guerriers et Écuyers arrivèrent au front, on accorda à tout le monde dix bonnes heures de sommeil bien méritées.
La première semaine, seuls les Guerriers allèrent se battre et, après les batailles, on amenait les Écuyers sur le champ pour qu'ils se rendent compte de l'horreur de la guerre.
La semaine passée, l'armée des Elfes arriva, à cheval, accompagnée de celle de la Forêt et d'une partie du Clan du Feu.
C'est alors que l'on envoya les Écuyers pour combattre. Angela était avec ses camarades et ouvrait la marche, Irwin, Algol et leur caste entouraient les autres, et Pjotr et Karel fermaient la marche.
Ces deux derniers devaient se contenter de protéger les arrières avec les autres Écuyers de la caste. Angela, elle, était en plein plein dans la mêlée, pendant qu'Irwin était en retrait.
Les premiers jours, ce fut assez difficile de se battre mais, au bout de cinq jours, c'était avec facilité qu'Angela se jetait dans la bataille.Un matin, après huit heures d'un sommeil léger, Angela se réveilla à six heures du matin. Elle était suffisamment reposée, et venait d'être tirée du lit par l'agitation qui régnait dans le camp.
Elle se leva, s'étira, se débarbouilla et enfila sa tenue de laine fine. Puis elle se rendit dehors, où la température était basse. On avait coutume de faire prendre leur petit déjeuner aux Guerriers et Écuyers tôt le matin pendant qu'il faisait froid pour qu'ils se soient rafraîchis avant d'entrer dans la chaleur de la guerre.Angela avala ses deux morceaux de pain beurré et son gobelet de thé.
Après cela, elle alla revêtir son plastron, ses jambières et son casque. Le métal était solide, mais fin et léger, afin que ce soit plus facile de se mouvoir et de ne pas se fatiguer trop vite.
Avala sortit de la tente qu'elle partageait avec d'autres Écuyers et se rendit sur le champ de bataille, sa courte épée à la main.Les Guerriers et Écuyers étaient séparés en plusieurs divisions d'armées, et Angela ainsi qu'Irwin se retrouvaient dans celle de Saoirse. Les deux Écuyers étaient accompagnés de Clim et Hamish.
Au bout d'un cours moment, un long hurlement retentit et l'ennemi arriva. Ce jour-là, l'armée des Inconnus étaient venue en personne pour accompagner les vulgaires soldats.Lanz lança un ordre aux généraux, qui s'empressèrent de répéter les ordres de leur supérieur. Il n'y avait que cinq généraux, parmi eux un homme et quatre femmes dont Saoirse et Howela.
— On avance sur eux ! hurla Saoirse en même temps que les autres généraux.
Les deux armées s'entrechoquèrent et la bataille commença. Angela cessa aussitôt de penser, pour mieux se mettre à l'œuvre. Elle désarma un soldat, en blessa un autre, en amputa un... elle se jetait partout où elle pouvait, terrassant le plus d'ennemis possible. Elle évita un Inconnu, envoya valser un soldat, lacéra la peau de quelqu'un, sauta par-dessus un cadavre, donna un coup d'épée à sa gauche, sentit une lame s'enfoncer légèrement dans son poignet, marcha involontairement sur la main d'un blessé, esquiva un carreau d'arbalète, coupa une oreille, entendit crier quelqu'un d'autre, se jeta sur un nouvel ennemi, se fit barrer la joue par une estafilade, ignora la douleur, détourna un coup d'épée, riposta, insista...
... puis, d'un coup, tout s'arrêta. Il était temps d'un cessez-le-feu. Angela s'arrêta un moment pour respirer puis, au terme du temps mort, elle continua de se battre.
Le soir, elle se lava, se débarrassant de la sueur, de mal poussière et du sang, puis elle enfila ses habits de civile.
Le lendemain, les combats reprirent de plus belle. Chaque soir, Angela rentrait sous sa tente, épuisée, mais elle sentait qu'elle aimait se battre, protéger les innocents, alors cela ne la dérangeait pas.
— Quand je serai plus âgée, je m'engagerai dans l'armée de terre, décida-t-elle.
Tiendrait-elle cette promesse ? Mystère.
*
Pendant ce temps, Irwin combattait sur une autre partie du terrain. Chaque matin, il revêtait son pantalon et son haut à manches longues, accrochait son arc dans son dos puis il devait se précipiter dehors. Il obéissait ensuite à un général taciturne qui ressemblait nommé Larips.
Pjotr et Karel, eux, devaient accrocher deux javelots dans leurs dos, serrer leurs ceintures sur leurs lots de couteaux à lancer, ranger leurs boomerangs métalliques dans une poche spéciale, vérifier qu'ils avaient leurs étoiles tranchantes, enfiler leur capuche avant de pouvoir y aller.*
Un matin, Irwin se réveilla une heure avant le petit déjeuner. Il essaya de se rendormir puis, n'y parvenant pas, se glissa hors de sa couchette. Il enfila ses habits de laine souple, glissa un poignard dans sa botte et sortit dans la nuit encore noire. Il marcha pendant une-demie-heure dans le camp puis estima qu'il devait être cinq heures trois quarts. Il s'assit sur un banc et, en regardant la lune, il s'endormit.
Quand il se réveilla, il avala son petit déjeuner en vitesse et rejoignit les autres Écuyers parmi lesquels l'attendait Algol. Au signal, Irwin banda son arc et attendit. Un premier homme attendit apparut à l'horizon, suivi par son armée. Lorsqu'ils furent assez proches, un de leurs soldats s'écroula, touché par la flèche d'Irwin. Le plus froidement possible, ce-dernier arma de nouveau son arc et tira, une fois de plus, inlassablement. Lorsqu'il n'eut presque plus de munitions, il se saisit de son arbalète et continua.
*
Après un mois d'incessants combats, l'ennemi se retira, et l'on fêta cette victoire d'un long banquet.
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🌹𝙡𝙖 𝙡𝙪𝙚𝙪𝙧 𝙙𝙚𝙨 𝙮𝙚𝙪𝙭 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙧𝙣𝙖𝙡𝙞𝙣𝙚
ParanormalLe Livre de Leno - Tome 1 - La lueur des yeux de cornaline /!\TERMINÉ/!\ Un collégien de onze ans va se retrouver piégé dans un monde parallèle avec ses amis. ***** Irwin Illif est un élève d'une très grande banalité. Il adore un livre, 𝑬𝒍𝒂𝒕𝒉�...