Prologue

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Il était tard lorsque je pris la route pour mon premier jour de boulot, j'étais épuisé et la fatigue rendait ma conduite approximative, voire dangereuse. J'aurais préféré travailler de jour, mais malheureusement aucune boîte ne recherche de jeunes chercheurs inexpérimentés tels que moi. C'est pour ça que dès que j'ai vu ce poste, j'ai saisi l'occasion tout de suite. Je dois avouer que l'annonce ne disait pas clairement en quoi le job consistait, mais cela m'importait peu, il me fallait à tout prix de l'argent pour payer mon loyer ainsi que mes dépenses. Mon lieu de travail était à l'écart de la ville et il était précisé qu'il ne devait en aucun cas être divulgué sous peine de renvoi immédiat, ce qui me paraissait vraiment étrange. Quel genre de travail, sinon louche, dissimulait les locaux de son entreprise ? Je ferais mieux d'être prudent si je ne voulais pas avoir d'ennuis. Je finis par arriver à l'endroit indiqué sur l'annonce, mais à ma grande surprise, il n'y avait rien à part une vieille usine désaffectée. Cependant, la carte était formelle, mon lieu de travail était bien ici, mais je craignais de m'être fait avoir, ou pire une embuscade m'attendait peut-être pour me voler mon argent et ma voiture ! Cette simple pensée suffit à me faire faire demi-tour, mais lorsque je m'apprêtais à partir, une voix m'interpella. La silhouette d'un homme apparut comme sortie de nulle part, celui-ci me demanda d'une voix grave et sans émotion si j'étais là pour le travail en insistant. Sa voix et sa manière de faire ne me mirent vraiment pas en confiance, mais je n'avais pas vraiment le choix. Je lui répondis que j'étais bien là pour le travail en espérant qu'il me laisse partir. L'homme ne répondit pas, mais fit un geste semblant vouloir dire, suivez-moi, puis il partit en direction de l'usine sans un regard en arrière. J'étais terrifié, mais une nouvelle fois, je ne pouvais pas rebrousser chemin, je voulais avoir le cœur net, savoir ce qui se passait. Je le suivis donc dans la pénombre tout en restant alerte et sur mes gardes au cas où tout ceci ne soit finalement qu'une embuscade.

À mesure que nous progressions à l'intérieur de la vieille usine, je me mis à remarquer des changements sur les murs et le sol, ils paraissaient plus modernes et neufs que ceux de l'entrée, ce qui n'aurait pas dû être le cas pour une usine aussi ancienne que celle-ci. L'intérieur était plutôt bien conservé. L'homme marchait toujours à la même vitesse sans dire un seul mot lorsque soudain, il s'arrêta et pointa un vieil ascenseur du doigt en disant : "Vas là-bas pour ton premier jour de travail et essaye de ne pas avoir peur gamin " ajouta-t-il en esquissant un sourire digne des plus grands méchants de Marvel ou tout autre film confondu. Puis à ces mots, il disparut à nouveau dans la pénombre me laissant seul face à l'ascenseur et à mes questions restées sans réponse.

Je pris l'ascenseur, mais celui-ci n'avait qu'un seul bouton indiquant une lettre « P » : qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Pharmacie ? Non, j'étais certes un scientifique, mais certainement pas un pharmacien, mais alors que signifiait ce P ? J'appuyai alors sur le bouton et l'ascenseur se mis à descendre dans un fracas métallique épouvantable. La réponse à ma question précédente m'apparut rapidement, mais m'amena à de nouvelles interrogations. Quand l'ascenseur s'arrêta, au-dessus de la porte en lettre brillante était inscrit : « Particular » avec une instruction " Attention" ! Ne vous approchez en aucun cas des portes sans autorisation ! Ne parlez pas aux prisonniers sans autorisation ! et un tas d'autres trucs qu'il ne fallait pas faire sans autorisation pour notre sécurité apparemment. Plus je progressais dans cette affaire, moins je comprenais ce qui se passait. Qui était donc ces prisonniers ? C'était décidément bien loin d'un simple laboratoire. Je me mis à avancer dans le long couloir en faisant le moins de bruit possible jusqu'à arriver devant une sorte de guichet. Au moment où je m'approchais de cette étrange machine, elle se mit en marche et un petit bout de papier en sorti par une fente. Dessus était inscrit : Thomas Durieux, Chercheur, Numéro 697, Porte 34. C'était mon nom et mon métier, mais quel était tous ces chiffres après ? Cela voudrait dire que je suis la 697ᵉ personne à faire cet entretien ?, mais où sont les autres ? Décidément, je ne comprenais plus rien. Je me mis à chercher cette fameuse porte numéro 34, mais lorsque je fus devant, impossible pour moi de l'ouvrir. J'avais peur, j'étais terrifié de ce qui pouvait se trouver derrière et mon stress me faisait trembler comme une feuille. Je me ressaisis et je poussai la porte doucement.

La pièce était assez sombre et simplement éclairée par une petite ampoule au plafond. Il y avait une table ainsi que deux chaises ce qui ressemblait beaucoup à une scène d'interrogatoire. Sur l'une des deux chaises un homme était assis et fixé la table sans bouger et sans dire un mot.

Il me dit d'un ton calme : Approche mon petit, ne t'inquiète pas, je ne te ferais aucun mal. Je m'assis en face de lui, la boule au ventre à cause de tout le stress accumulé. Il me demanda si je n'avais pas eu trop de mal à le trouver et expliqua que les procédures étaient faites pour tester la patience et la détermination des postulants et qu'il était le premier à avoir réussi l'épreuve. Il me demanda si j'avais peur, je lui répondis en toute sincérité que oui et que je ne savais pas ce qui allait se passer. Il m'expliqua que je n'étais pas là pour un travail, il allait me raconter une histoire que je n'oublierais jamais et qui me rendrait riche si je l'écoutais jusqu'au bout. À ces mots, je faillis hurler de joie ! Être riche, quel bonheur !, mais comment le croire ? il répondit comme s'il lisait dans mon esprit : "tu dois me faire confiance cependant". Très bien, mais pour ça je dois vous connaitre, comment vous appelez vous ? Il répondit, je m'appelle Red, c'est un surnom. J'avais un vrai nom, mais je l'ai oublié depuis longtemps.

Ce surnom me parut étrange, mais je n'avais pas envie de creuser ceci pour le moment. Et cette histoire que vous allez me raconter, de quoi parle-t-elle ? Elle raconte la vie, la mienne, celle du monde entier, elle exprime les douleurs des uns, le bonheur des autres, les aventures de grands personnages qui sont devenus des légendes, les rêves de petits enfants qui souhaitaient paix et entraide dans un monde ou guerre et chaos régnaient. Cette histoire m'intriguait de plus en plus et après mûre réflexion, je me dis que je n'avais rien à y perdre, et j'acceptais sa proposition. Et il commença son récit en disant « il était une fois » comme toutes belles histoires commencent...



Particular StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant