0⚜ Myself and nothing else

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Salutations, lecteur, fille, garçon, individu, ou même sociopathe à ses heures perdues.

Je me présente, je suis Cassidy Wallace Baker, mais vous pouvez m'appeler Cassy.

Je suis étudiante en filière psychologique et socio-économique au lycée Stevenson Palace à Oxford.

J'ai 18 ans.

Mais le plus important, c'est que je suis riche. Je suis pleine aux as.

Ma famille est dans le top dix des dynasties les plus anciennes au monde, et actuellement la troisième richesse d'Amérique du nord.
En résumé, si vous souhaitez être quelqu'un dans ce monde triste et sans pitié, soyez moi, ou plutôt, soyez une Wallace.

Je suis grande, fine, et pour ne pas du tout faire encore plus cliché, je suis blonde.
Je suis une bombe atomique.

Vous devez vous dire:

«Non mais je rêve?! De quoi elle parle celle là?»

Pardon. C'est simplement la pure vérité.

De toute façon, si quelqu'un s'amuse à me contredire, je ferais en sorte de le faire disparaître en quelques coups de fils.

Bref, vous l'aurez compris, je suis jolie et riche.

Si vous n'avez pas enregistré ça dans vos têtes de linottes, ou si vous êtes déjà indignés contre moi, attendez de voir la suite.

Je suis non seulement dans un établissement privé, mais en plus, j'ai d'excellentes notes, un avenir prometteur.

Oui parce que je compte devenir ambassadrice ou femme de président.
Il me faut donc un cerveau vous voyez?

Mes parents sont les plus ignobles au monde, mais j'imagine que c'est comme ça dans toutes les familles riches.

Ma mère était une pauvre pétasse sans cervelle qui couchait avec n'importe qui.
Résultat: elle est tombée enceinte de ma grande soeur à l'âge de 17 ans.
Elle a rencontré mon père deux ans plus tard et il a tellement eu pitié qu'il l'a épousé pour qu'elle jouisse de sa fortune comme bon lui semble.

Ma sœur, cette traînée, est la risée de toute notre famille.

Il y a cinq ans, elle est tombée amoureuse d'un mec de quarante balais qui l'a violée dans la rue.
Elle s'est fiancée en cachette et quand les parents l'ont appris, ils ont coupés tout contact avec elle pour ne pas qu'elle compromette l'image de notre famille "parfaite".

Mon frère a deux ans de moins que moi, mais il est aussi intelligent et sait faire bonne figure.
Mon père l'assomme depuis toujours pour qu'il reprenne l'entreprise et il a finalement cédé l'an dernier quand mon père lui a présenté son chèque de fin de mois.

En ce qui concerne l'argent, je connais des tas de filles riches qui disent genre:

«Ouais l'argent c'est bien mais ça ne fait pas le bonheur. J'aimerais que ma famille m'aime..» et blablabla...

Mais essayons de voir quelle serait leur réaction si elles étaient nées comme la plupart des gens sur cette planète : dans une vie moyenne.

Je crache sur ces gens là, qui ne savent que vous faire la leçon, et qui, quoi que vous fassiez, vous ferons toujours passer pour le méchant.

J'ai tenté de me faire à cette société pourrie, mais j'ai bien saisi que mes efforts étaient vains.

J'ai donc joué le rôle de la méchante depuis la fin du collège et je dois dire que ça me convient.

Bref, je parlais de ma famille...

Mon père est le pire connard de l'univers, il a dû se marier à ma mère parce qu'elle avait "de bons gènes" mais tout le monde sait que leur vie sexuelle est éteinte depuis la conception de mon frère.

Ils voulaient deux gosses, un garçon pour reprendre le flambeau, une fille pour apporter de la grâce dans les photos de famille.
Et c'est tout.

Tous les soirs, mon père rentre à deux heures du matin.
Parfois il revient d'une maison close située je ne sais où au bord de la mer.
Parfois il est resté tard au boulot.

On ne sait jamais vraiment ce qu'il fait de ses soirées.

Je n'ai pas d'amis.
Du moins, pas dans mon coeur.

Je traîne avec les deux filles les plus riches de mon lycée : Rachel et Paola.
Pas aussi riches que moi bien entendu.

Je les supporte, c'est réciproque, et de toute façon elles sont obligées de me supporter puisque je les paye pour rester avec moi. Même si en soit, l'argent n'est pas un problème pour elles.
Je pense plutôt qu'elles se servent de ma popularité pour multiplier leurs plans cul.

Mais je ne dis rien.
J'ai, de toute façon, besoin de personnes pour m'assister toute la journée, réfléchir donne des boutons.

Ajoutons encore un cliché, oui.

Je sors avec le mec le plus beau du campus, évidemment, puisque je suis la plus belle fille.
Personne ne m'a jamais détrôné de mon piédestal, et ça n'arrivera pas de sitôt.

Il est riche, canon, un peu pervers et macho sur les bords, mais tant qu'il m'apporte un peu plus de popularité je ne me plains pas.

Si je veux garder mon image de fille parfaite je suis bien obligée de le garder lui.
Et donc de supporter ses remarques sept jours sur sept.

Je parle de ma famille, mais en réalité, je ne vis pas souvent avec eux.

Je suis inscrite dans un internat privé en Angleterre que mon père paye tous les mois une centaine de milliers d'euros pour ne pas m'avoir dans ses jambes tout le temps.
Enfin c'est ce qu'il a trouvé comme excuse...

Quand je retourne chez moi à Los Angeles je reste cloîtrée dans ma chambre.

Mais je ne m'en plains pas, je dispose d'une immense chambre, d'une immense salle de bain, d'un immense dressing et d'un immense balcon en marbre blanc que j'ai fait construire en arrivant.

Dans cet "internat" super classe que je considère bien plus comme une prison, je côtoie seulement des filles riches nées avec des cuillères en or dans la bouche comme moi.

Certaines sont plutôt sympas, mais d'autres sont arrogantes et essaient de se la jouer excentriques, sauf que ça ne leur va pas du tout.

Quant à moi, je suis la classe incarnée.
Quand ma mère n'est pas saoule ou en pleine crise de désespoir, elle ne cesse de me répéter que je suis l'image même de cette famille: la classe, la beauté et l'intelligence.

C'est ce que j'adore.

Amplifier cela.

Je ne cesse de travailler mon apparence chaque jour qui passe pour être encore plus belle que la veille.

Je ne met jamais les mêmes vêtements deux fois.
À part si j'en tombe amoureuse.

Je ne vous compte pas le nombre de gilets à fourrures ou de jupes en velours que j'ai jeté.
Mais c'est pour la bonne cause: ma magnifique silhouette qui fait fantasmer tous les hommes que je croise.

Donc non, ce n'est absolument pas du gaspillage.
Ça n'a rien avoir.

Je suis seulement une addict à ce genre de consommation démesurée et ça me plaît, ça me fait bander.

Bref, après avoir balancé ma magnifique chevelure soleil derrière mes épaules de façon sexy dans le hall de mon internat que je nommerais à présent Waw Prison, je vous souhaite à tous et à toutes, une bonne fin de journée.

Signée Cassy, votre irrémédiable et magnifique narratrice.

Class Codes - Ancienne VersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant