Class Codes - Ancienne Version

26 ⚜ Back to be nice

"Est ce que quelqu'un pourrait me prêter un téléphone s'il vous plaît? Je vous en supplie il me faut un téléphone!" M'écriais-je.

Bon sang, mon jeu d'actrice ferait fondre les meilleurs réalisateurs.

Les gens présents dans le restaurant se tournent un par un vers moi, et le serveur arrive enfin avec un air inquiet.

"Mademoiselle, est ce que tout va bien?

-NON. Je suis Cassidy Wallace! Je... Ça fait des heures que je marche... Et... Je vous en supplie, appelez les secours, la police, aidez moi...

-Oh mon dieu... C'est la jeune fille qui a disparu! C'est elle! S'exclame une femme en se levant précipitamment.

-Il faut appeler la police immédiatement!"

Tout le monde se lève et un cercle se forme rapidement autour de moi.

Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas autant attiré l'attention, et je ne savais pas réellement si ça me faisait du bien ou du mal.

Les gens me posaient leurs lourds manteaux sur le dos pour me réchauffer et j'avais réussi à me faire pleurer pour paraître encore plus crédible.

Je ne sais même pas comment j'ai fait pour arriver jusqu'ici sans accrocher la voiture de Kyle.

Tout ce que je sais, c'est que le seul endroit encore éclairé dans ce petit village par cette heure tardive, c'était ce petit restaurant modeste et plein à craquer.

Tous les habitants avaient l'air de se retrouver ici pour boire comme des trous.

Au bout d'une demi heure de cohue autour de moi, un agent de police débarque enfin et me fait asseoir dans un coin tranquille près des voitures de ses collègues.

Tout le monde arrivait, les secouristes venaient me demander si tout allait bien et je leur expliquais dans les détails toutes les choses horribles que j'avais pu subir.

En réalité, ce n'était pas vraiment dur de reprendre mon attitude de peste richissime. J'avais simplement à me plaindre constamment et à pleurer comme une madeleine en disant que j'avais fait face à des épreuves insurmontables.

Je parle sans jamais évoquer Kyle, sans jamais évoquer quiconque.

Le policier le remarque d'ailleurs et finis par me questionner à ce propos.

Je lui répond que je ne connais pas le nom de mon ravisseur et je lui monte un portrait robot bidon en prétextant qu'il se faisait appeler : le terrifiant.

Je sais, ce nom est absurde, il ne convient pas du tout à Kyle Whispers.

Mais même après ces deux mois de calvaire, je me rend finalement compte que je n'ai pas envie de le dénoncer.

Il ne mérite pas ça.

Son père en revanche oui, et je suis sûre qu'un beau jour, le karma se retournera contre ce vieux pervers conformiste.

À présent, tout ce que je veux, c'est rentrer chez moi, en Californie, pendant plusieurs jours, me faire enfin hospitaliser pour ma tête et retourner en cours la tête haute en faisant croire que je suis une rescapée de l'enfer.

C'est ce que tout le monde attend de moi et c'est ce que je vais m'empresser de faire à la perfection.

C'est si facile de mener les gens en bateau quand on connaît la parfaite vérité.

Et ça me fait jouir d'être la seule au courant à la surface.

"Vous voulez contacter vos parents? Me demande l'agent.