Chapitre 12

149 13 0
                                    

Trempée de sueur, Johanna ouvrit brusquement les yeux et se mit à haleter en tentant de se mettre sur les coudes. Pendant les premières secondes de ce réveil assez brute, elle se demanda où elle se trouvait. Bordée dans des draps d'un blanc immaculé, elle ferma les yeux en tentant de reprendre une respiration normale jusqu'à ce qu'une douleur dans les côtes lui rappelle de se tenir tranquille. Ses mains se refermèrent sur le drap du lit et elle se mit à réfléchir tout en essayant de calmer sa respiration. C'était le seul moyen qu'elle avait pour tenter de faire cesser une migraine qui venait également de se manifester dans sa tête. Les membres tremblants, Johanna se rallongea, faute de force, et forcée d'admettre que c'était la meilleure position pour elle.


Elle avait encore du mal à prendre de profondes inspirations mais au fur et à mesure, elle se mit à se calmer. La brunette s'aperçut qu'en dehors de ses yeux baignés de larmes, ces dernières avaient abondamment roulé le long de ses joues jusqu' tâcher son oreiller. Puis elle posa une main sur son front, elle était bouillante. Johanna éprouvait une sorte d'angoisse au plus profond de son estomac qui l'empêchait de bouger, de parler ou même de penser. Elle en était à un point où elle ne comptait plus les respirations qu'elle tentait toujours de canaliser. Elle posa une main sur son coeur qui battait encore beaucoup trop vite à son goût. Elle ouvrit la bouche pour chuchoter. Le besoin de se rassurer, de sentir qu'elle était toujours vivante était plus fort que jamais. Mais ses lèvres étaient sèches, ouvrir la bouche lui avait paru un effort insurmontable et c'est en passant sa langue sur ses lèvres, qu'elle s'aperçut qu'elles avaient un goût salé.


Cela faisait environ une minute que Johanna était restée immobile dans le lit, qu'elle avait enfin pu prendre note du fin liseré de lumière présent derrière les volets roulants qui pourtant remplissaient très bien leur rôle de rideaux opaques. Son corps semblait enfin commencer une redescente de ses émotions. Concentrée sur ce petit liseret de lumière, Johanna avait réussi à faire cesser ses tremblements. Puis, ce fut les bruits de glissade sur le parquet qui brisèrent le silence absolu. Quelques secondes plus tard, la poignée de la chambre de la brunette s'abaissa doucement. La porte de la chambre avait toujours émis ce petit grincement quand on enclenchait la poignée. S'il n'y avait pas eu ces petits signaux successifs, Johanna ne se serait peut-être pas rendu compte que quelqu'un ouvrait la porte. Cette dernière, avala sa salive avant de chercher ses mots. Sa gorge était tellement sèche que sa voix fut plus rauque et lourde que prévue :


"Je suis réveillée.

— C'est bien ce que je pensais. Je suis désolée... le temps que je me lève, je...

— Je sais."


Elle ne pouvait pas le voir, mais Johanna avait retrouvé un sourire en entendant la voix ensommeillée de sa meilleure amie. Celle-ci n'avait pas pour une grande réputation d'aimer et d'être efficace dès son réveil. Que ce soit pour le travail, le lendemain de soirée, ou même en vacances, il était impossible de faire lever efficacement Brittany. Pourtant, pour sa meilleure amie, elle avait dû faire un effort considérable pour se rendre aussi vite dans sa chambre. Doucement, à tâtons, Johanna sentit Brittany effectuer quelques pas pour tâter le matelas de la paume de sa main. Quand ce fut fait, elle continua de glisser sa main jusqu'à sentir la silhouette de sa meilleure amie. Elle s'assit sur le bord du lit mais décida rapidement de s'allonger à ses côtés.


Dans le noir, elles ne pouvaient se voir, mais elles avaient exactement la même position. Pour des questions de confort, surtout pour Johanna, elles étaient sur le dos. Le visage bien droit, elles fixaient l'obscurité, une main sur l'estomac, l'autre sur le matelas. Au bout d'un moment, de quelques secondes dans lesquelles seul le bruit de leur respirations s'alternant coupèrent le silence, les doigts de Brittany vinrent toucher ceux de Johanna :


Second SouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant