Chapitre 51 - Le secret

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Wilhelm 

De là ou je suis, je vois les flocons de neige tomber sur les trottoirs de la ville, se coller aux fenêtres, s'agripper aux manteaux des passants pressés. C'est le mois de novembre le plus gris et le plus froid dont je me souvienne. Et pourtant, les hivers d'Hillerska étaient glaciales. Hillerska ... 
L'internat aux murs blancs et aux nombreux souvenirs me manquent cruellement parfois. C'était une autre époque. Une période de ma vie beaucoup plus douloureuse, mais c'est là que tout à commencé : le bien comme le mal. Ca fait six mois que nous avons fini nos études, mais j'ai l'impression que c'était hier que j'ai prononcé un discours au cotés de Simon pour la cérémonie de remise de diplômes. Depuis notre vie à changée. Nous habitons ensemble dans un joli appartement du centre de Stockholm. Simon étudie et travaille sur sa musique pourtant que je me prépare tranquillement à mon futur rôle. J'assiste à des réunions, je coupe des rubans, prends mes marques. Parfois, il m'accompagne, et même s'il fait son maximum pour remplir son rôle, il n'est jamais trop intéressé par ça. C'est quelque chose que j'aime chez lui : le pouvoir, l'argent, la célébrité ne le change pas. Il continue de travailler dur, il ne cède pas à la facilité. Et c'est ce qui rends ses chansons plus authentiques, plus belles. Si belles, que j'en ai les larmes aux yeux. Le carnet que je lui offert il y a des mois de ça est presque rempli. D'ailleurs le père de Martin à tenue parole : d'ici quelques semaines, il va sortir son premier album. La presse s'en ai déjà régalé " Notre futur roi est une diva pop", " Le petit ami du prince héritier va nous faire chanter" sont des titres courants, mais d'autres sont beaucoup plus tolérants et enthousiastes. "Simon Eriksson, le prince qui veut adoucir les mœurs", " Le futur de notre nation va vous (en)chanté" sont parmi  les articles que  Simon à affichés sur notre frigo. Je suis tellement fier de lui. Comme depuis ce premier jour dans la chapelle de l'école. Chaque jour qui passe, c'est comme si je l'aimais davantage. D'ailleurs, cet été lors de vacances aux Etats-Unis, je lui ai redemandé de m'épouser. Pour la seconde fois. Mais cette fois, je voulais le faire tout de suite. Et il a accepté. Je n'y croyais pas vraiment. Il avait toujours manifesté l'envie de le faire en présence de sa famille et de ses amis. Mais pas là. Moins de cinq jours plus tard, nous étions dans une white chapel de Las Vegas, habillés en blanc, entrain de nous dire oui devant un vieil homme à l'accent prononcé. C'était impulsif, c'est pas officiel, ça n'a aucune valeur et personne n'est au courant, mais je ne regrette rien. Lui non plus. Pas même une seconde. C'est notre secret à nous. Et dans notre vie où chaque détail, chaque décision est connue et discutée, c'est précieux. Je peux enfin dire que Simon est mon mari. Parfois, il m'appelle Wilhelm Eriksson et à chaque fois, mon cœur bat plus fort. C'est une des choses que je voulais le plus. Me lier à lui pour l'éternité. Mon Simon ... 

- Tu te décide Wille ? Tu prends des glaces ou du chocolat, mais dépêche toi ! 

- Deux secondes ! je râle en me retournant vers Simon, allongé sur le canapé sous une montagne de plaid. Jack ne mourra pas plus vite ... et puis, c'est pas comme si on ne l'avait pas déjà vu mille fois ! 

Le jeune homme se relève un peu afin de mieux me faire face. Il me regarde faussement outré, ses bouclettes un peu plus longues tombant devant les yeux. Un immense sourire habille son visage parfait. 

- Ouais, ben ça t'empêche pas de pleurer à chaque fois pourtant. En plus, il y avait largement assez de place pour deux sur cette putain de planche. 

Je me contente de hausser les épaules et de me décider pour du chocolat. Grignoter le soir n'est pas le meilleur pour la santé, mais parfois ça m'aide à gérer l'anxiété, la dépression et le stress. Evidemment, je ne serais jamais vraiment guéri mais je vais mieux. Bien mieux. Avec l'aide de Gustav, mon psy, de Simon et de mes amis, tout est assez stable. Ca ne m'empêche de faire des crises d'angoisse, mais je les gère mieux. Secrètement je me répète les mots prononcés par Simon il y a des années de ça : "ressaisie toi Wille". C'est ce qu'il y a de plus efficace. Quand je reviens m'asseoir, Simon change de position. Il s'installe pour faire en sorte que je pose ma tête sur ses jambes. Ses doigts se perdent dans mes cheveux. Je les ai coupés depuis quelques semaines. Simon a mis du temps à s'y faire : " tu es toujours aussi beau, mais tu fais plus prince et moins Wille". C'était l'effet désiré. J'avais besoin que l'on me prenne plus au sérieux. Je veux que l'on voit le futur roi de Suède en moi et non plus juste l'adolescent fragile qui fait sa révolution. Ma révolution ... 
Je continue à la faire, à imposer mes idées, à essayer de faire que les choses changent. Mais ça prends du temps et de l'énergie. Heureusement mes parents m'aident beaucoup. Ma mère ne joue plus contre moi, mais dans mon camp. Mais pour l'instant, mes obligations royales sont en stand-by, c'est bientôt les vacances de Noel. C'est une période particulière pour nous. Les trois derniers Noëls que nous avons vécus avaient des saveurs différentes : le premier était celui juste après nié ma présence dans la vidéo. Celui qui avait suivi notre première rupture. "Je ne veux être le secret de personne". Puis le second, au contraire juste après que j'ai avoué que finalement c'était bien moi. Celui où je lui avait demandé de m'épouser pour la première fois. "Enfin oui, c'est oui. Evidemment que j'accepte, idiot!". Finalement, noël dernier. Nous avions passés Noel avec nos familles à la montagne. "Je veux passés tous nos Noel comme ça Wille, en famille et heureux. Je sais que ça sera le cas tant que tu seras avec moi". 

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 19, 2022 ⏰

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