Chapitre 3 - Dans tes bras

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Wilhelm

Je suis dans les bras de Simon. Il me tiens fort contre lui. Je le sens. Il me tiens si fort que mon érection ne peux pas lui être étrangère. Il est allongé sur moi. Je sens son odeur de gel pour les cheveux et lessive. Sa langue  est dans ma bouche, ses mains dans mes cheveux. C'est moins doux que les autres fois. C'est plus rugueux, plus mécanique. Comme si nos corps étaient liés mais plus nos âmes. Nos âmes ...
- Desappes-toi ... M'ordonne mon bel amant dans un râle.
Je m'exécute sans sourciller, plongé dans les yeux de Simon.  Sa voix est ferme, autoritaire, mais je n'en tiens pas compte. Mon Simon est avec moi, enfin. Mon Simon.
Quand je suis nu, il sourit de contentement et couvre mon visage, mon torse et mes hanches d'un tas de baisers qui me laisse frissonnant, tendu de désir. Il lèche mes tétons avec gourmandise. Je tremble de la tête aux pieds. Il le ressens car il intensifie ses baisers, un sourire aux lèvres. Il descend ses mains lentement le long de mon corps, dans une caresse exquise, puis attrape mon sexe entre ses doigts experts.
- Fais-le, je lui dit, haletant de désir.
Il me lance un regard cryptique puis approche sa bouche de mon gland. Il le lèche avec avidité, tout en faisant des mouvements de va et viens avec sa main. Il va de plus en plus vite et de plus en plus fort, m'emmenant sur le chemin de l'extase. Tout proche d'arrivé à l'orgasme et alors que j'allais jouir dans sa bouche, Simon arête tout. Nos regards se croisent et j'y vois quelque chose de terrible : du dégoût, de la haine.
- Simon ? Je l'interroge en me relevant précipitamment et m'approchant de lui.
À mon contact, il se fige puis se dégage. Ses prunelles sombres ne sont plus que deux trous noirs, son sourire s'est évanoui. Tout à coup, je me sens seul à nouveau. Et merdique. Tellement merdique.
- Tu vas... bien?
Il ne réponds pas. Il fixe ma table de chevet en silence, comme un arrêt sur image. Je le secoue doucement. Il revient à moi d'un coup, comme sorti d'un mauvais rêve. Il se lève, enfile ses vêtements aussi vite qu'il peut et alors qu'il allait passer le pas de la porte, il se tourne vers moi, pétrifié.
- Simon ?
- Je suis désolé, Wille. On doit pas, je peux pas ...
Je me lève, toujours nu, et tente de le rattraper. Je saisis son bras. Une décharge électrique nous traverse violemment. Quand mes yeux attrapent ceux de mon Simon, je remarque qu'il pleure. Ne pouvant me retenir, je pleure aussi. J'ai envie de le serrer dans mes bras, mais il part déjà. Il se retourne une dernière fois, en essuyant ses larmes d'un revers de manche.
- Je ne te l'ai jamais dit Wille, mais tu es beau.
La porte claque. Mon cœur se brise encore et encore et de sombres pensées s'échouent en nombre sur les côtes de mon esprit. Tu es beau. Tu es beau.

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Un toc toc incessant et agaçant me tire de  mes pensées. J'ouvre les yeux. Il fait nuit noire. Je suis allongé dans mon lit, ne portant que mon caleçon et un tee shirt. Je tremble, j'ai froid, j'ai chaud, un mal de tête terrasse mon cerveau. Un peu perdu, je me lève difficilement.
- Entrez, je hurle à l'intention de mon visiteur.
La porte s'ouvre en grand. La lumière du couloir m'aveugle quelques secondes. Je ne distingue qu'une silhouette.
- Salut Wille, tu te sens comment ce soir ?
C'est Felice. Elle entre dans ma chambre, me jette un regard satisfait et allume la lumière du plafonnier. Je suis encore plus ébloui. Felice profite de ma confusion pour déposer un baiser sur ma joue et dépose un plateau sur mon bureau. Je dois avoir l'air confus ou complètement con car elle sourit.
- Tu te sens bien t'es sûr ? Demande t-elle à nouveau en s'approchant un peu plus.
- Hmmm ... Oui, ça va, mais pourquoi ... Pourquoi t'es là ?
Ce n'est peut-être pas très sympa de parler comme ça, mais je suis tellement épuisé, perdu. Sois poli, Wille !
- Je suis venu t'apporter ton dîner et voir comment tu allais.
Son ton vexé m'indique qu'elle est sincère. Je m'en veux tout de suite.
- Je suis désolé, Felice. Je suis ... Un peu fatigué et cette crise d'angoisse tout à l'heure, n'a rien résolu.
Felice s'approche de moi et m'enlace. À bout de force, je m'y plonge. Nous restons silencieux et immobiles pendant de nombreuses minutes. Ses battements de cœur apaise les miens. Ça me fait du bien.
- Simon t'as raccompagner jusqu'à là, tout à l'heure ?
Sa question me désarçonne. Je n'arrive plus à réfléchir correctement. Soudain stressé, je remets mes cheveux en arrière. Des nausées me saisissent violemment. Je me précipite vers les toilettes. Je me vide, tout se vide : ma mauvaise conscience, mes remords, mes peurs. Ressaisie-toi Wille !
La voix de Simon résonnent dans ma tête. Je me relève hagard, vidé.
- Je suis désolé, Wille, je ...
Mon cœur tambourine dans ma cage thoracique, puis résonne dans tout mon corps. Bientôt je ne peux plus le supporter. Je veux que ça s'arrête. Que ça s'arrête tout de suite. Je tape ma tête avec mes deux mains, aussi fort que je le peux. Mes yeux, embués de larmes, ne voient plus. Un goût métallique empli ma bouche. Faites que ça s'arrête, s'il vous plaît !
-

Wille, Wille ... Arrêtes ! Tout va bien, je suis là.
Toujours aveugle et en proie à l'angoisse, je me laisse faire. Felice m'allonge sur ses jambes et caresse doucement mes cheveux pendant des heures et des heures. Je fini par m'endormir, mon rythme cardiaque basé sur le sien. Des images de Simon s'impriment sous mes paupières : Simon qui m'embrasse furtivement lors du balade vers le lac, lui qui chante, fier et beau, le jour de mon arrivé à Hillerska, lui apprenant à jouer une partition au piano. Tu es beau !

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Le lendemain, je me réveille la gorge sèche et la tête lourde. Mon cou est endolori. Où je suis ?
- Wille tu es réveillé ?
La voix douce de Felice me tire de mon état léthargique. Je me lève avec difficulté et fait face à mon amie.
- Tu es restée ?
- Évidemment, je suis là pour toi, Wille.
Ému, je me précipite dans ses bras. Elle me serre encore. Je suis à nouveau apaisé. Un gargouillis résonne dans la chambre. Nos regards se croisent, nous éclatons de rire. Elle est belle, Felice.
- Je crois que j'ai faim, je dit en m'arrachant à son étreinte.
- Je vais te laisser manger et on se retrouve en Maths, ok ?
J'approuve d'un signe de tête. Je me dirige vers la salle de bain, me  déshabille, prends une douche rapide et sèche mes cheveux avec vigueur. Dans un élan de folie, je consulte mon téléphone. Pas de messages ou d'appels de Simon. Juste un message de ma mère me demandant de la rappeller. Compte là-dessus !
Un peu revigoré, je me dirige vers le réfectoire, Malin sur mes talons.
- Ravi de te revoir, Wilhelm.
C'est Henri. Il me tend la main, je l'accepte. Il m'adresse un sourire mais n'insiste pas . J'avale mon petit déjeuner à toute vitesse et me précipite vers le cours de maths. Quand j'arrive en classe, Monsieur Englud à déjà commencé son cours. Meilleur moyen de se faire remarquer, génial !
- Votre Altesse est-elle apte à suivre mon cours aujourd'hui ?
Tout le monde me fixe. Simon aussi. Mais quand je me tournes vers lui, il détourne le regard. Pff, génial !!
- Oui, excusez-moi Monsieur, je suis désolé. Cela ne se reproduira pas.
Le professeur à sûrement envie de m'encaster dans le mur, mais ne dit rien, se contentant de m'indiquer ma place. À côté de Felice. Et derrière Simon.  Oh mon Dieu !!!!
Je vais m'asseoir à ma place, en évitant de regarder Simon. Il porte sa chemise jaune à carreaux.  Il est tellement beau.
- Wille, je t'ai gardé une place !
- Merci, je dit à Felice.
Je sors mon cahier d'exercices et tente de me concentrer sur mon cours en évitant de fixer les boucles brunes de Simon où s'accrochent les reflets dorés du soleil.
Le cours passe vite et sans encombres. Au moment de sortir, Sara attire l'attention de sa meilleure amie.
- Je t'ai cherché partout ce matin, t'étais où ?
Felice me sourit, m'attrape par le bras et réponds d'une voix forte :
- J'ai dormi avec Wille, il avait besoin de moi.
Simon qui était presque sortie de la salle de cours, se retourne vivement. Il avait tout entendu. Il me lança un regard blessé et mêlé d'autre choses. Putain de merde !
- Simon, je hurle en lui courant après.
Il file à toute vitesse. Si vite que je dois me mettre à courir.
- Simon, je l'appelle à nouveau.
Quand je l'attrape par la manche, à bout de souffle. Il me pousse par terre dans un éclat de rage.
- Va te faire foutre, ok ?

All the people are fake - Young Royals Où les histoires vivent. Découvrez maintenant