Tomber pour toi [BxB] [TERMINÉE]

Chapitre vingt-sept.

26 août – 10h18

Les bras croisés, Noah fixait son salon d'un air pensif. Il avait, sur un coup de tête, changé tous les meubles. Les anciens lui rappelaient trop Connor et cela le rendait dingue. Avoir été son garde du corps pendant plusieurs mois lui avait permis de se faire pas mal d'économies. Nathan Montgomery l'avait payé une somme faramineuse. Noah ne s'en plaignait pas. Cela lui avait permis de mettre de côté et, actuellement, de refaire tout son appartement. Parce que le jeune homme ne s'était pas arrêté au salon. Il avait aussi changé toute la décoration et les meubles de sa chambre, de la salle de bain et il avait recommencé les travaux dans sa chambre d'ami. Connor l'avait bien avancé, à l'époque, mais Noah ne voulait plus aucune trace du jeune homme chez lui.

— ... Je me suis trompé d'appartement ?

Noah se tourna et sourit en voyant Khalis se tenir à l'entrée du salon, l'air surpris.

— Non. J'ai décidé de refaire toute la déco. Ça te plaît ?

— Pourquoi cette envie soudaine ?

— J'aime me découvrir de nouvelles passions.

Khalis essaya de cacher son air inquiet. Il savait très bien ce que Noah était en train de faire... Il n'aimait pas ça. Il aurait voulu que son ami parle, exprime sa tristesse, sa douleur, au lieu de tout refouler. Noah plissa le nez et se dirigea vers son canapé pour le déplacer légèrement. Se concentrer sur le changement de ses meubles l'empêchait de se focaliser sur les pensées intrusives qui s'insinuaient dans son esprit. C'était tout ce dont il avait besoin. C'était sans compter Khalis qui, en soupirant, lui attrapa le bras pour le forcer à se redresser.

— Tu veux bien arrêter cinq minutes ?

— De quoi ?

— Noah, tu vas continuer de faire semblant combien de temps encore ?

Noah se détacha de l'emprise de son ami, lui jetant un regard noir. Il détestait cette facilité qu'avait Khalis de lire en lui... Mais après vingt-six ans d'amitié, il ne pouvait en être autrement. Khalis et lui se connaissaient depuis qu'ils avaient trois ans. Aujourd'hui, ils en avaient bientôt trente et plus aucuns secrets l'un pour l'autre. Noah pouvait mentir autant qu'il le voulait, il savait qu'il ne tromperait jamais son ami.

— Aussi longtemps que ça me semblera nécessaire. Répondit-il d'une voix froide.

— C'est pas sain ! Tu peux pas tout contenir.

— Je vais très bien, Khalis, ok ?

Le jeune homme secoua la tête et se remit à déplacer son canapé de quelques centimètres. Khalis croisa les bras, arquant un sourcil.

— Oui, tellement bien que tu te pètes les couilles à déplacer ton canapé d'un demi centimètre juste pour fuir la conversation.

— Ok.

Noah se redressa subitement pour faire face à son meilleur ami.

— Tu veux que je te dise quoi ? Qu'il me manque ? Que j'ai mal ? Il me manque. Et j'ai mal. J'ai super mal, Khal, d'accord ? J'ai aucun répit, ça me brûle constamment, dans tous le corps. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde même, il est dans ma tête, il n'en sort pas. J'entends ses éclats de rire, je vois ses sourires dès que je ferme les yeux. Je me rejoue inlassablement tout ce qu'on a pu se dire, tout ce qu'il m'a dit... J'ai mal parce que cette rupture n'a aucun sens. On était bien, lui et moi, si l'on oublie le fait qu'il était menacé de mort, on était heureux, on était complices. Et je donnerai ma vie entière pour revivre ne serait-ce que quelques secondes entre ses bras. Voilà. C'est ça, que tu voulais entendre ?!