14/ La haine, tu sais ce que c'est ?

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Temps présent ( après la mort de Marina) :

J'ai l'impression de vivre l'enfer. De m'y enfoncer de plus en plus sans jamais pouvoir remonter vers le haut. Comme si je ne reverrais plus jamais la brillance du soleil, comme si je ne sentirais plus jamais la chaleur sur ma peau et comme si je n'avais jamais connu les temps de l'innocence.
Pourtant j'en étais rempli de cette innocence au début de l'année, je voyais encore toute les belles choses que la vie avait à m'offrir, tout ce que je pourrais encore vivre avec les êtres qui m'étaient chers.
À présent je ne sais même plus si nous sommes dans le même camp, je ne sais plus du tout si l'on va tous se protéger. Je ne sais pas si les vrais coupables le sont vraiment. A vrai dire je ne peux pas prétendre savoir avec exactitude ce que j'ai vu.

Ça pouvait être un simple mirage, une simple hallucination. Peut-être que mon cerveau voulait tellement que ça arrive, qu'il l'a imaginé de toutes pièces. Non. Non c'est ridicule. Il y avait tellement de sang, tellement de peur dans ses yeux et d'abomination dans les miens. Je ne savais pas quoi faire, aujourd'hui encore je ne pourrais pas prétendre que je sais ce qu'est la meilleure chose à faire. Mais je sais ce que je pense. À force de discuter avec cette putain d'enquêtrice j'en suis sûr.

Marina nous pourrissait la vie, elle causait tous les désagréments que nous avons rencontrés cette année. Peut-être ne l'a t-elle pas fait consciemment, mais vue les impacts que ses actes ont eu, je me dis qu'il est impossible de créer le chaos sans en être conscient. Ni même la haine.
Elle avait la haine contre elle-même, contre sa maladie, contre sa famille, contre Samuel, contre nous, contre son foutue destin...

Je me dis qu'elle aurait pu seulement disparaître, de toute façon c'est ce qu'elle voulait mais elle ne l'aurait jamais fait. Car un microbe reste un microbe. Peu importe la façon que nous avons de penser, notre vraie nature reprend le dessus. Et on sait tous que la véritable manière de se débarrasser d'un microbe c'est de le faire disparaître pour toujours. Quelqu'un s'en est chargé avec Marina. Pour le meilleur comme pour le pire.

- Lia chérie, tu veux boire quelque chose ?

Assise sur une lourde chaise en bois dans une pièce à moitié vide le regard vers le sol, je lève lentement la tête pour faire face à ma mère. Cette dernière a les cheveux en bataille, contrairement aux autres jours elle ne porte pas de maquillage ni même de vêtements fabuleux. Juste un vieux legging et un gros pull Harvard. On doit sûrement avoir la même tête.

- Où est papa ? ne puis-je m'empêcher de demander

- Il...il est allé essayer de convaincre l'inspectrice de te laisser partir pour aujourd'hui. Les questions ont assez duré, je ne veux pas que tu subisses ça jusqu'au soir.

- On a pas le choix maman. dis-je d'une voix plus froide que je ne l'aurais souhaité. Quelqu'un l'a tué, la police le sait. La seule chose qu'ils ignorent c'est qui a fait le coup.

Le silence s'installe dans la pièce après mes paroles, enfin pendant seulement quelques minutes. Ma génitrice rompt le silence, par un sanglot étouffé. Et avant même que je ne puisse relever la tête vers elle, elle s'accroupit près de moi et serre le plus fort possible mes doigts bruns dans les siens.

- Dahlia mon amour, ma chérie, je t'en supplie...si tu sais qui a fait ça à cette pauvre Marina il faut que tu me le dises. Il faut que tout ça s'arrête !

- Arrête de l'appeler « pauvre Marina ». dis-je en dégageant mes mains des siennes. Elle a gâché nos vies à tous ! Elle méritait de mourir ok ?! criais-je alors que ma voix se brise. Elle a fait tellement de mal maman ! Alors ne l'appelle pas pauvre Marina merde !

Élite : Qui est le tueur ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant