Élite : Qui est le tueur ?

17/ Désillusion

Vous avez déjà vécu un tremblement de terre ? Ressenti la sensation que tout s'effondre et vous avec ? Je pensais en connaître la sensation, mais la vivre c'est tout autre chose. Et je ne parle pas que de la catastrophe naturelle non, un tremblement de terre peut aussi bien être intérieur. Et quand c'est justement à l'intérieur de notre corps, on ressent notre cœur battre à mille à l'heure, nos os se mettent à trembler comme des grelots, nos organes menacent de s'écraser les uns contre les autres, la vue commence à nous échapper et c'est la désillusion totale.

Les mains agrippant les coins des tableaux et de toutes les petites choses qui me permettent de tenir debout, je rejoins le salon où la fête bat toujours son plein. Les lumières colorées me donnent le tournis et la musique qui semble se faire toujours et encore plus forte est assourdissante. J'ai l'impression que mon crâne va exploser. Ou peut-être est-ce que Marina vient de me dire. Comment je pourrais lui faire confiance alors que je sais que ce qu'elle aime faire le plus c'est répandre le chaos ? Et puis quelles sont les preuves qu'Ander m'aurait trompé avec Omar ? Comment j'aurais pu faire pour ne pas me rendre compte que mon petit ami préférait les garçons ? Non ce n'est pas possible, je ne suis pas aussi aveugle !

Mais alors que je tente de me persuader que j'ai raison, toutes les suspicions et les idées que je me faisais au temps où je pensais me faire tromper, me revienne en mémoire. Le fait qu'il semblait toujours sous tension, le fait qu'il ne veuille pas être intime avec moi et le fait qu'à chaque fois que je rentrais dans une pièce où il était seul, il avait son téléphone et il l'éteignait rapidement ou le cachait. Et puis quand on y pense il est devenu d'abord ami avec Christian, qui connaît bien Omar. Il aurait pu les mettre en relation. Sans compter le jour où Guzman et moi on l'a suivi, il est allé rejoindre un type aux vêtements larges qui correspond presque parfaitement à la description d'Omar. Putain de merde, Marina pourrait bien avoir raison.

Choquée, un sanglot s'échappe de ma gorge, alors que mon talon se dérobe sous moi me faisant tomber sur le parquet. Je ne sais pas si j'entends des exclamations ou autre, mais quelques secondes plus tard à peine deux bras entourent mes épaules.

- Lâche-moi ! hurlais-je aussitôt. Non lâche-moi !

- Dahlia qu'est-ce qui t'arrives tu me fais peur ! C'est moi, c'est moi Samuel !

Je me calme aussitôt car je pensais qu'il s'agissait d'Ander. Je reprends plus ou moins assez mes esprits pour lever la tête, et en effet rencontrer les yeux plein de crainte de Samuel. Je remarque aussi que de plus en plus de personne se rendent compte de mon état.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demande une autre voix ressemblant à celle de Carla. Dahlia tu m'entends ?

- Il faudrait peut-être aller chercher ses parents...commence Samuel

- Non ! répondis-je aussitôt en me débattant un peu plus. Je ne veux pas de mes parents et encore moins d'Ander, emmenez moi à ma chambre ! J'ai...il faut que je réfléchisse.

- Mais Dahlia, on va bientôt ouvrir les cadeaux...tu es sûr que...

- Carla ! dis-je d'une voix hystérique. Je veux aller à ma putain de chambre, et si ça ne te plaît pas je peux le faire toute seule !

Sur ce j'essaye de me lever pour atteindre l'escalier à quelques pas de là, avant lamentablement de retomber une nouvelle fois sur mes genoux produisant un horrible craquement. Peut-être que je me suis cassée quelque chose, mais avec tout l'alcool que j'ai dans le sang je ne ressentirais pas la douleur avant demain ça c'est sûr.

- Bon aller on y va, calme toi on va aller à ta chambre. décide Carla en prenant une de mes mains. Mais il faudrait vraiment que tu m'expliques ce qui c'est passé, pourquoi tu es dans cet état ? Où est-ce que tu étais même ?