!¡Chapitre Treize - Sel et sucre font un bon (?) mélange
¡!
« Pourquoi on passe autant de temps à acheter des bonbons ? geignit Dazai après qu'une dizaine de minutes se soit écoulée, pendant laquelle Chuuya avait juste déambulé entre les rayons sans se soucier du monde qui s'amassait de minutes en minutes dans la petite boutique qui attirait toujours un monde fou à cette période de l'année. On est plus des troisième années qui découvrent Pré-au-Lard pour la première fois. » Chuuya ignora ses critiques malvenues ― Dazai pouvait déjà s'estimer heureux qu'il n'ait pas profité du monde qu'il y avait pour s'éclipser par le passage secret et retourner se terrer au château.
« Si t'es pas content, je ne te retiens pas. » lâcha-t-il tout en continuant ses recherches.
Il ne voulait pas bâcler le cadeau que sa soeur lui avait tant réclamé : si Dazai n'était pas satisfait de la manière dont se déroulait sa journée de sortie, il n'avait qu'à pas le contraindre à rester. Quitte à être de passage à Pré-au-Lard, le jeune homme se devait de ramener à ses proches le meilleur cadeau possible. En plus, cela lui faisait gagner du temps : il y avait tellement de monde ici, et Dazai était de si mauvaise volonté à rester en retrait à l'entrée de la boutique, qu'un observateur extérieur aurait eu du mal à réaliser qu'ils étaient ensemble.
« Pourquoi tu cherches autant de trucs ? reprit Dazai malgré la remarque assez abrupte de Chuuya en réponse à ses premières plaintes.
― Ma sœur m'a demandé de lui ramener quelque chose de chez Honeydukes pour Noël. Elle a découvert l'existence de cette boutique pendant l'été, et elle n'en démord plus. » finit par lui répondre le rouquin avec un soupir.
« Tu as une soeur ? releva Dazai.
― Hm-hm. » Chuuya hocha la tête sans le regarder, occupé à observer les bonbons qui semblaient, même pour lui, très attrayants.
« Elle n'est pas encore à Poudlard ? »
La question le fit se stopper net, et il jeta un coup d'œil suspicieux dans la direction du brun ― qui, contrairement à ce qu'il pensait, avait un air parfaitement innocent et curieux sur le visage. Il était vrai que la condition de sa soeur n'était pas encore très connue parmi le monde des sorciers. Ils avaient cinq ans d'écart, et elle n'aurait l'âge requis pour aller à Poudlard que l'année prochaine...
Si elle avait une once de magie en elle.
« C'est probablement une Cracmol. » souffla-t-il finalement en se détournant à nouveau du Serdaigle.
Il n'aimait pas ce terme, et surtout sa connotation péjorative. Oui, sa sœur descendait d'une famille de sang-pur et n'avait pas de pouvoirs en elle. Et alors ? Elle n'en méritait pas moins leur nom de famille ou leurs titres de propriété. Sa mère, Fuku, avait toujours défendu bec et ongle sa fille devant toutes les critiques qu'on leur adressait depuis quelques années, maintenant que l'absence de talents sorciers de sa fille se faisait de plus en plus manifeste.
« Oh. » répondit simplement Dazai.
Chuuya s'éloigna de lui ― il avait finalement fait son choix mais voulait vérifier quelque chose sur une variété de bonbons. Etonnamment ― et malheureusement ? ―, alors qu'il était jusque-là resté immobile dans l'entrée de la boutique, Dazai lui emboîta le pas.
« Donc, tu lui ramènes des bonbons parce qu'elle ne pourra jamais venir d'elle-même ici ? » Le Serpentard souffla longuement.
« Rien n'est sûr. Et Pré-au-Lard n'est pas inaccessible aux sorciers qui ne vont pas à Poudlard.
― Mais ce n'est pas... » Pour une fois, le brun parut s'apercevoir qu'il valait mieux qu'il ne termine pas sa phrase : Chuuya lui décocha un regard glacial, l'intimant silencieusement de ne pas poursuivre sur sa lancée.
« Je le fais parce qu'elle me l'a demandé, c'est tout. » marmonna le rouquin avant de s'éloigner encore une fois pour s'insérer dans la file pour payer. Dazai continua de lui coller aux basques, pour son plus grand malheur.
« T'es plus sympa que tu n'en as l'air. » Chuuya haussa un sourcil.
« J'ai l'air sympa, corrigea-t-il.
― Pas avec moi.
― Personne ne peut être sympa avec toi.
― Si j'étais ton petit frère, tu m'offrirais aussi des bonbons ?
― Salazar soit loué, tu ne l'es pas et je n'ai pas besoin de considérer cette hypothèse terrifiante. » Dazai fit la moue.
« Tu vois ? Tu n'es pas sympa.
― C'est l'effet que tu produis chez les gens, t'as jamais remarqué ?
― Odasaku est sympa avec moi.
― Et c'est pour ça que toute l'école l'admire.
― ... C'est sûr que l'admiration de toute l'école, c'est quelque chose qui ne risque pas de s'appliquer à toi.
― Répète un peu ? »
Le rouquin avait haussé la voix et, bien vite, des paires d'yeux désobligeants s'étaient tournées vers lui. Il prit une profonde inspiration pour se calmer et en revint aux affaires qui l'occupaient : payer ses achats pour sa sœur. Et prier pour que la journée s'achève rapidement. Ou pour qu'ils tombent justement sur Oda au détour d'un chemin dans le village. Comme ça, Chuuya pourrait le laisser gérer son insupportable meilleur ami et s'éclipser discrètement.
Il paya ses acquisitions et fit ensuite volte-face ; Dazai avait disparu de son champ de vision. Le regard bleu du rouquin balaya les élèves massés dans la boutique sans l'apercevoir. Etait-il vexé ? se demanda ironiquement le rouquin. Il fit quelques pas, s'interrogeant sur la marche à suivre ― il n'avait franchement pas envie de chercher à tout prix le jeune homme aux cheveux bruns ― quand celui-ci réapparut, sortant presque de nulle part.
« Enfin ! s'exclama-t-il en voyant que Chuuya avait payé ses achats. On peut passer à la suite, j'ai encore prévu plein de choses ! »
Sans laisser au rouquin le temps de protester ― et de demander quelles étaient exactement ces choses prévues ― il l'attrapa par le bras et l'entraîna joyeusement, comme s'ils ne s'étaient pas pris le bec quelques secondes plus tôt devant tous les clients d'Honeydukes. C'était toujours comme ça avec Dazai. Chuuya et lui se querellaient devant la moitié du château, mais la fois suivante où ils se croisaient, il se comportait comme si de rien n'était, et que Chuuya était juste un affreux rancunier. Le Serpentard détestait cette attitude ― elle lui donnait l'impression que la communication avec ce type était impossible. Et cela l'énervait encore plus.
En tout cas, Chuuya était tellement absorbé dans ses ruminations qu'il ne remarqua pas que Dazai cachait dans la poche de sa cape un petit paquet de chez Honeydukes.
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SUCRES D'ORGE & TROUBLE-FÊTE - 𝗯𝘂𝗻𝗴𝗼 𝘀𝘁𝗿𝗮𝘆 𝗱𝗼𝗴𝘀
Fanfiction─ ( 🍭 ) ❝ JE PRÉFÈRE ENCORE PASSER UN JOUR EN TÊTE À TÊTE AVEC LE CALAMAR GÉANT QU'UNE HEURE AVEC TOI. ❞ Les plans de Chuuya pour la fin de l'année civile sont simples : remporter le match Serpentard/Serdaigle, profiter de la sortie à Pré-au-Lard e...