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( nda ) pov: dans ce chapitre tu cherches à répondre à une des remarques que tu as le plus reçu ces quatre dernières années avec subtilité, mais le résultat est tout sauf subtil 👩🏻‍🦯

(non ce ne sont pas les sourcils d’Akutagawa qui sont au coeur de ce chapitre)

bonne lecture!

Chapitre Douze - Préjugés (vérifiés)

¡!

Le lendemain, pour la sortie à Pré-au-Lard, les premiers flocons étaient de sortie pour accompagner les jeunes sorciers qui faisaient leurs premiers pas hors de l'enceinte du château depuis Halloween. Tout le monde avait revêtu nombre de couches de pull ou de bonnets, et seules les écharpes aux couleurs des différentes maisons permettaient encore de faire la différence entre les élèves qui traversaient le point de l'école pour rejoindre, seuls ou en groupes, le petit village adjacent qui attendait avec impatience l'arrivée de ces élèves désireux de se faire plaisir et de dépenser l'argent de poche amassé depuis la précédente visite.

Chuuya était un peu en retard par rapport à eux ― il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes avant de remettre la main sur l'écharpe vert et argent dans laquelle il était désormais enfoncé ― mais ne s'était pas particulièrement pressé pour les rattraper ; ils allaient tous dans la même direction et, de toute manière, pour son plus grand malheur, il devait se coltiner l'imbécile de Serdaigle pendant le reste de la journée. Le seul point positif, c'était qu'il n'avait pas eu besoin de donner d'excuses à ses amis : tous avaient invité ou reçu une invitation d'une autre élève de leur maison, et ils devaient donc en profiter eux. Ils avaient compati avec Chuuya qui, aux dernières nouvelles, se retrouvait donc seul ― honnêtement ? il aurait préféré que ce soit réellement le cas. Mais, pour ne pas révéler l'objet de ce fichu pari, il s'était contenté de dire que cela ne le gênait pas et qu'il préférait encore ça que d'être la cinquième roue du carrosse.

Il avait donné rendez-vous à Dazai devant Honeydukes, et alors qu'il s'y dirigeait, il se mit à espérer que, pour une quelconque raison, le jeune homme ne vienne pas. Après tout, cela résoudrait son problème. Et peut-être, d'ailleurs, que c'était ce qu'il avait prévu. Quand il y pensait, cela ressemblait à quelque chose que le brun pourrait parfaitement faire. Le faire mariner pendant une semaine, se moquer de lui en lui faisant croire qu'il allait le gonfler pendant une journée entière et ruiner sa réputation ― et au final, ne même pas venir.

C'était si typiquement Osamu Dazai que le jeune homme se demanda pourquoi il n'y avait pas songé plus tôt.

Peut-être qu'il pourrait s'en tirer ainsi...

Mais non, Dazai était déjà devant la boutique de sucreries, enfoncé lui aussi dans son écharpe bleu et bronze. Les flocons s'étaient intensifiés le temps que Chuuya atteigne le village, et les commerces et rues de Pré-au-Lard commençaient déjà à se couvrir d'une fine couche blanche. L'ambiance était on-ne-peut-plus festive de la sorte, sans compter les petites décorations animées qui cherchaient à attirer l'attention des visiteurs. Le tout plongeait le rouquin dans une ambiance très festive ― bien différente de ce qu'il ressentait pourtant à l'origine en s'aventurant ici. Ce constat le fit serrer des dents. Il ne voulait pas se sentir décontracté pour cette journée, ni même détendu. Il ne l'était pas : il s'apprêtait à endurer plusieurs heures consécutives d'Osamu Dazai.

Quelque chose que personne ne pouvait normalement supporter, Oda mis à part.

Le jeune homme semblait plongé dans la contemplation des flocons qui tombaient ; en le voyant comme ça, quelques points blancs dans les cheveux, le nez rougi par le froid et le visage à moitié enfoncé dans son écharpe, il avait presque l'air innocent. D'ailleurs, il faisait plus jeune que ses quinze ans ― ou peut-être que d'habitude, il faisait tellement « plus » que ça, avec son soi-disant génie et ses remarques un peu trop intellectuelles, que ce n'était que dans les moments comme celui-ci qu'on se souvenait de son véritable âge.

Chuuya secoua la tête pour chasser ces pensées parasites, et se rapprocha du jeune homme aux cheveux bruns qui ne l'avait pas encore aperçu. Celui-ci ne le fit pas avant que Chuuya ne soit plus qu'à quelques mètres de lui ; et instantanément, son visage qui pouvait sembler innocent se para de ce fichu sourire arrogant qui donnait au rouquin envie de lui écraser son poing dans le nez.

« Chuuya ! J'ai cru que tu allais me poser un lapin.

― Je tiens ma parole, moi. » rétorqua le rouquin en oubliant volontairement qu'il avait échafaudé au moins trois plans différents pour échapper à cette sortie.

« Je ne l'aurais pas pensé, venant d'un Serpentard.

― Tout comme je n'aurais pas pensé qu'un Serdaigle prenne le temps de se balader à Pré-au-Lard. Vous avez pas, genre, les examens de janvier à réviser ? ou même les BUSEs en juin ? »

Taper sur les préjugés liés à leurs maisons respectives était facile à faire, mais largement employé par eux à chaque fois qu'ils conversaient. D'ailleurs, tout le monde soulignait toujours à quel point il était ironique qu'ils se jettent ainsi à la figure ces traits de caractères qui non seulement étaient faux, mais en plus ne leur correspondaient absolument pas. Au sein même de leurs maisons, les deux jeunes hommes avaient souvent droit à des remarques soulignant la surprise que suscitait, aujourd'hui encore, leur répartition.

(En tout cas, Chuuya parlait pour lui, mais il savait que des propos similaires couraient sur le compte de Dazai.)

Chuuya venait d'une famille historiquement plutôt rangée à Serpentard ; ses deux parents provenaient de cette maison, et plusieurs de ses grands-parents également, bien qu'on trouvait également dans l'arbre généalogique, étonnamment, un certain nombre de Gryffondors. Certains disaient que c'était de là que le rouquin tenait les aspects de sa personnalité qui le faisaient ressembler à un élève de cette maison : après tout, il en avait l'impulsivité ― on ne comptait plus le nombre de points qu'il avait perdus pour avoir répondu à un de leurs professeurs ― et la hardiesse, selon certains. Il était vrai que le jeune homme avait le sang chaud et une certaine propension à ne pas battre en retraite ― c'était d'ailleurs ce qui l'avait poussé à accepter ce pari stupide qui était, sous tous les angles, une mauvaise idée dès l'origine.

Mais il avait également l'ambition des Serpentards ― il voulait devenir Auror ― ainsi que leur détermination pour atteindre leurs objectifs et la façon dont ils accordaient toujours une grande importance à l'honneur. Il ne manquait également pas de confiance en lui, un trait qui collait aux deux maisons ; et, sincèrement, il n'était pas mécontent ou malheureux d'avoir été envoyé à Serpentard plutôt qu'à Gryffondor. Il y avait fait de belles rencontres, et il aimait se porter à la défense de ceux qui se faisaient harceler par le reste du château pour de simples rumeurs sur leur maison. Il n'y avait pas souvent de « grandes gueules » chez Serpentard, autant en profiter, n'en déplaise à certains.

Chuuya savait également, de par les rumeurs, que Dazai était considéré par certains comme « un serpent chez les aigles » ― quelle formule pompeuse, franchement ! On voyait en lui aussi bien l'originalité, le talent et le méthodisme des Serdaigles que la ruse, l'ingéniosité et le mépris des règles des Serpentards.

Par moments, Chuuya se disait qu'ils avaient plus de points communs qu'on ne le pensait au premier abord.

« Fais attention à ne pas te perdre, il y a du monde chez Honeydukes. Je ne voudrais pas être obligé de passer une annonce avec un Sonorus pour te retrouver, le nain. »

Et puis, Dazai lui tapait à nouveau sur les nerfs, et tout était à refaire.

SUCRES D'ORGE & TROUBLE-FÊTE - 𝗯𝘂𝗻𝗴𝗼 𝘀𝘁𝗿𝗮𝘆 𝗱𝗼𝗴𝘀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant