Chapitre 12

294 14 0
                                    

Cela faisait maintenant quelques mois que Keiko, Aoi et Yoko avaient débarqué au Japon. Ils s'étaient installés dans l'arrondissement de Meguro. Il n'étaient pas riches mais ils étaient toujours bien mieux qu'aux Philippines. Et au moins ils avaient de l'argent et un toit. Comme d'habitude Keiko et Aoi se disputaient encore.

- Dis-moi au moins quel job tu fais ! À défaut de t'aider, je veux au moins savoir ce que tu fais !

- T'as pas à te soucier de ça, j'ai la situation sous contrôle. Bon, j'y vais, à tout à l'heure !

Il sortit rapidement avant qu'elle ne lui pose d'autres questions.

- Il est pénible à la fin ! Il veut jamais me dire ce qu'il fait parce qu'il a peur que je m'inquiète, mais c'est justement ce qui m'inquiète.

- Mais... Tu l'aimes, pas vrai ?

- Moi ?! L'aimer ?! Non, tu te trompes, je ne l'aime pas de cette façon-là... ! Mais je le sens pas trop son histoire de job. Un petit boulot ne peut pas rapporter autant d'argent.

- Tu crois qu'il ferait quelque chose d'illégal ?

- Je sais pas, j'ai juste... une mauvaise intuition.

Aoi se retira et Yoko commença à réfléchir à la question. Qu'est-ce que Keiko faisait ? Comment gagne-t-il cet argent ?

C'est à ce moment que sa tête se mit à tourner, sa vue devint trouble. Petit à petit, elle commençait à apercevoir une forme. Un homme de dos avec un uniforme de gang où il y a écrit les initiales B et D. Quand il s'est retourné, elle a vu son visage. C'était Keiko.

Elle cligna des yeux et elle eut l'air de se réveiller. Aoi était penchée sur son visage et avait l'air d'être inquiète.

- Tu vas bien ? Tu t'es évanouie quelques minutes, j'ai eu peur.

- Aoi ! Je sais ce que Keiko fait. Il n'a pas de job, il est dans un gang ! Je peux pas te le prouver mais j'ai eu comme... une vision ! C'est déjà arrivé plusieurs fois et la plupart du temps, c'est la vérité.

- Pas besoin de le prouver, j'ai trouvé « ça » dans sa chambre.

Elle tendit un pistolet. Mais qu'est-ce que Keiko faisait avec une arme ? L'a-t-il déjà utilisé ?

- C'est moi, je suis rentré !

- Ah, alors tu peux nous expliquer ce que ce flingue faisait dans ta chambre, non ?

Keiko avait l'air paniqué et essayait de trouver une excuse, mais il comprit qu'il ne pouvait plus leur mentir.

- Très bien, je vais vous expliquer. Je fais partie du gang des Black Dragons. On venait d'arriver à Tokyo, on avait rien, ni argent, ni toit. C'était juste, pour subvenir à nos besoins. Mais ils vont trop loin. Le chef, Shion Madarame, c'est une vraie ordure. Il hésite pas à brutaliser tout le monde, même les femmes et les enfants. Quand j'ai voulu quitter le gang, il a menacé... Il a menacé de vous faire du mal à toutes les deux. Alors, je comptais le descendre ce soir, une bonne fois pour toutes, d'où le flingue dans ma chambre.

- T'es malade ?! C'est du suicide ! Imagine si tu n'y arrives pas, c'est toi qui va caner !

- Ils se doutent de rien. Tout va bien se passer, je te le promets. Est-ce que j'ai déjà failli à une de mes promesses ?

- Oui mais là, c'est autre chose, tu risques ta peau là !

- Ouais mais si je le bute pas, on risque tous notre peau.

- Fais chier, de toute façon, je sais que tu m'écouteras pas. Mais fais attention à toi s'il te plait

- T'inquiètes, je reviens dans une heure. Prends soin de Yoko.

Il prit l'arme et sortit.

****

Deux heures s'étaient écoulées depuis que Keiko était parti.

- J'en peux plus, faut que j'aille voir ! Viens Yoko, je vais pas te laisser seule ici.

Elles sortirent et cherchèrent Keiko, dans la nuit, partout dans Meguro. Elles arrivèrent à une petite ruelle. Là-bas, elle virent une longue masse allongée par terre. Elles s'approchèrent lentement et à mesure qu'elles approchaient, cette masse prenait la forme d'un être humain. C'était Keiko qui était dos à elles. Elles essayèrent de le réveiller et quand Aoi le retourna, elle vit qu'il avait un trou dans sa poitrine. On lui avait tiré une balle en plein cœur.

Aoi mit une main devant sa bouche et les larmes commencèrent à couler. Elle secoua violemment Keiko.

- Tu m'avais dit... Tu m'avais dit que t'allais revenir ! Tu me l'avais promis ! Tu m'as menti, Keiko ! Tu me l'avais promis...

Elle s'écroula à terre. Le bruit d'un coup de feu. La balle était partie.Shion Madarame était juste derrière elle.

- On aurait pu ne pas en arriver là. Comme c'est dommage !

- AOI !

Yoko s'approcha de Aoi qui respirait difficilement.

- Aoi, accroche-toi

- On dirait mon heure est venue à moi aussi... Je veux que tu me promettes une chose, Yoko. Après ma mort, je ne veux pas que tu tues Madarame, ou que t'essaies de te tuer toi-même. Je sais que tu es forte, tu peux résister à tes envies meurtrières. S'il te plait, promets-le moi pour que je puisse mourir en paix.

- Non, tu vas pas mourir, tu dois juste tenir un peu, je vais appeler des secours. S'il te plait, ne me laisse pas seule !

- Promets-le moi... Promets-le moi...

- Je te le promets mais ne meurs pas, je t'en supplie.

- Comme j'ai ta promesse, je me sens soulagée. Mon seul regret dans cette vie c'est de ne jamais avoir dit à Keiko...

Yoko voulut lui prendre la main mais elle était froide. Aoi était morte. Yoko se mit à pleurer les deux seuls amis qu'elle n'avait jamais eu.

Madarame : J'ai horreur de tirer sur des gosses mais bon... Sèche tes larmes gamine, tu vas tout de suite aller les rejoindre.

Il se mit à ricaner jusqu'au moment où Yoko tourna la tête vers lui. Ses yeux n'avaient jamais été aussi rouges. Elle se leva lentement et s'avança vers lui. Madarame voulut fuir mais il était paralysé par la peur.

-  Parce que ça t'amuse de voir les gens souffrir ? Tu aimes ça, voir les gens agoniser ? Alors moi aussi je vais pas me gêner. Je vais adorer te voir me supplier pour ta survie.

Elle ne savait plus depuis combien de temps elle le battait. Elle savait juste que tant qu'il serait vivant, elle continuerait jusqu'à qu'il soit aux portes de la mort. Une fois que sa vie ne tenait plus qu'à un fil, elle le saisit par le col et sourit sadiquement, et essoufflée.

- T'es vraiment chanceux toi, tu sais ? Je vais pas te tuer mais prolonge ta chance et tache de plus jamais recroiser ma route, pigé ?!

Elle le laissa brutalement tomber au sol, et rentra de son côté. Ses poings lui faisaient mal, ses yeux étaient gonflés par les larmes et elle avait du mal à respirer.

Elle avait ressenti tant d'émotions en une seule journée. La surprise, la peur, la tristesse, la colère et enfin la joie. La joie d'avoir pu se venger du meurtrier de ses amis. Et maintenant, c'est la solitude qu'elle ressentait.

The King's Sister // Izana Kurokawa // Tokyo RevengersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant