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Écraser Manchester City dans leur stade avait sûrement était une des plus belles victoires de Niall depuis le début de sa carrière et ils étaient même leader provisoire. Il avait même posé avec quelques fans et signé des autographes en arrivant à l'hôtel. Il se sentait intouchable, tout allait bien comme si la peine de ses anciens amis le revigoraient. Il aurait pu s'en vouloir, rien qu'un peu, mais il arrivait à gérer tout ça avec sa conscience. C'est peut-être à cause de son nuage trop haut au dessus de Manchester qu'il n'avait pas vu les regards alertes et tendus de ces coéquipiers, et encore moins le coup de poing qui s'écrasa sur sa mâchoire. Il vacilla avant que le deuxième ne s'écrase dans son nez, puis dans ses côtes. Niall tomba sur le sol, et ne reçut qu'un faible coup de pied dans le tibia avant que son agresseur n'arrête. Il ne comprenait pas les insultes qu'il lui lançait avant de redescendre sur terre.


- C'est de ta faute, c'est de ta putain de faute, je te déteste, je te déteste !


Puis le blond le vit. Harry. Il se tenait devant lui, les poings en sang, la rage se dessinait sur son visage, et à ses côtés se tenaient Liam et Zayn. Le joueur de Chelsea étouffa un petit rire.


- C'est de ta faute s'ils sont partis, tout les deux ! Je vais te tuer, Horan !

- Allez viens Harry, on s'en va, murmura Liam.

- Si ce n'est pas lui qui te tue, ça sera moi, cracha Zayn avant de les suivre.


Niall attendit quelques secondes, le temps de récupérer son souffle avant de monter dans sa chambre d'hôtel, il ne la partageait avec personne cette fois-ci. Alors il renversa tout sur son passage, ce n'était pas la première fois qu'il saccageait une chambre d'hôtel, il paierait après, il n'en avait rien à faire. Dix minutes plus tard, il sortit son téléphone et composa un numéro.


- Docteur Stevenson, j'écoute, répondit une voix féminine à l'autre bout du fil.

- C'est Niall Horan, j'ai recommencé.


Il l'entendit soupirer.


- Où es-tu Niall ?

- A Manchester. Bon, je suppose que ça ne peut pas attendre demain, vas-y.

- Je n'y arrive pas, avoua-t-il. Je sais que pour vous cette vengeance est ridicule, j'en ai besoin mais je n'y arrive plus. Je vais tout lâcher.


Il ne pouvait pas continuer sans pleurer, il préféra s'arrêter.


- Bien. Écoute-moi Niall, tu es mon patient depuis des années. Alors ce soir, je vais te parler comme une amie. Pourquoi tu veux te venger ? Parce que Zayn a couché avec Ashley ? Parce qu'Harry a toujours été plus proche d'elle ? Parce qu'ils ont eu le bonheur que tu n'as pas eu ?

- J'ai l'air d'un monstre mélangé à un gamin dit comme ça.

- Niall, si tu me racontais la véritable histoire pour une fois.


Il hésita. Personne ne voulait savoir la vérité, et il n'avait pas tellement envie de tout raconter même à sa psychologue depuis six ans. Niall souffla un bon coup et commença :


- J'ai vu la première fois Ashley en 2005 ou 2004, et je crois que je suis tombé amoureux au premier regard, c'est un peu niais dit comme ça. Elle était la meilleure amie d'Harry, ils étaient toujours ensemble et avant de découvrir qu'il était gay, ils sont sortis ensemble. Pas longtemps mais assez pour que je ressente un je ne sais quoi d'envie. On est tous devenu une bande d'amis, j'étais super heureux quand elle venait nous voir au centre d'entrainement, et je me suis rapprochée d'elle.


Il n'arrivait pas à continuer, dix ans qu'il souffrait d'amour pour quelqu'un qui ne ressentirait jamais la même chose.


- Niall ?

- Elle ne m'a jamais aimé, elle avait plus pitié de moi. Et je crois que la voir se rapprocher de Zayn a été la goutte de trop. Je les ai entendu la première fois et... Je... C'était trop, je la détestais pour ça, je le détestais parce qu'il avait pu la toucher et je détestais Harry pour être proche d'elle. C'est là que mes excès de colère ont commencé. Plus ou moins.

- Et les autres ?

- Liam a toujours été un bon ami, et un jour je lui ai dit des choses que je regrettais, depuis c'est fini. Pour Louis, j'ai toujours eu du respect, c'était mon capitaine. C'est l'éloignement qui a stoppé notre amitié.


Repenser à tout ce qu'il avait fait lui était douloureux.


- Tu n'as pas fini, je me trompe ?

- J'ai réussi à sortir avec Ashley, pas longtemps un mois. Je pensais que ça allait durer, qu'elle finirait par m'aimer mais...

- Ce n'est pas arrivé, résuma le docteur Stevenson.

- Quand elle m'a quittée, j'étais tellement en colère que je ne savais plus ce que je faisais et je l'ai frappé. Et, il étouffa un sanglot avant de reprendre, je me déteste pour avoir fait ça. J'ai toujours cru que j'en étais arrivé là à cause de la triste et la colère de la voir avec Harry ou Zayn, et je voulais les faire souffrir. Maintenant que j'ai réussi, je ne suis pas certain d'être heureux.


Un blanc suivit les révélations du footballeur, il l'entendit prendre une profonde inspiration à l'autre bout du combiné.


- Et maintenant Niall, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Harry, Zayn et Liam étaient à l'hôtel. Et Harry m'a frappé. J'ai eu mal pour lui, je lui ai enlevé sa meilleure amie avec mes conneries et son seul amour. Et je crois que je me sens désolé pour lui.

- Qu'est-ce que tu voudrais maintenant ?

- J'aimerais avoir Ashley pour moi tout seul, m'excuser pour lui avoir fait du mal et continuer à la faire souffrir. D'avoir détruit Harry alors qu'il était mon meilleur ami tout comme Zayn, et Liam. Louis est devenu un parfait connard selon Amanda, alors je m'en fiche.

- Mais ?

- Mais, Christie, tout ça n'arrivera jamais ! Conclut-il, catégorique.


Puis Niall raccrocha et remit un peu d'ordre dans le désordre qu'il avait causé dans sa chambre d'hôtel.

Let it burnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant