Duskwood 2

Chapitre 7

Quand Carter pousse la porte grinçante je me demande pourquoi j'ai accepté de venir ici. C'est vraiment pas l'idée du siècle.

Pour l'alcool, me souffle ma conscience.

La première personne que j'apperçoie c'est Phil. Il me fait un grand sourire et je le lui rend.

Je scrute la salle du bar des yeux mais ne vois personne du groupe.

Carter presse ma main pour me rassurer et je lève la tête vers lui.

Je ne lui ai pas encore dit que je partais demain. Je ne sais pas comment il va le prendre. On a jamais vraiment défini notre relation.

- Il faut que je te parle, lui dis-je assez fort pour qu'il m'entende.

Le brouhaha ambiant est épuisant, je ne sais pas comment font les gens pour travailler ici sans avoir la migraine.

- Maintenant?, me demande Carter surpris.

J'hoche la tête et il m'entraîne vers une table du fond, enfin du moins il essaye car on se fait intercepter par Phil.

- Qu'est-ce qu'il fait là ?,me demande le barman sans prêter plus attention que ça à Carter.

Bonjour Phil, moi aussi je suis contente de te voir.

- On vient voir ta soeur et le groupe, répondis-je.

- Ça ne répond pas à ma question Maïa, qu'est-ce qu'il fait là ? Et pourquoi vous avez l'air de nouveau aussi proche alors qu'il y a 4 jours je te ramassais à la petite cuillère tellement tu étais en miette.

- On s'est expliqué et j'ai compris certaine choses qui m'ont permise de raviser mon jugement, soufflais-je.

Phil ne semble pas convaincu par ma réponse et se tourne vers Carter.

- La prochaine fois que je la retrouve de nouveau en pleure à cause de toi je te défigure ta gueule d'ange, flic ou pas flic, tu m'as bien compris ?

Je suis à la fois surprise et choquée par la violence des paroles du barman. Je ne pensais pas que les hostilités aller démarrer aussi rapidement.

- Phil...

- Je suis sérieux Maïa.

Heureusement pour nous Phil est appelé par un client au bar et on reprend notre chemin vers la table que nous avions repérer un peu plus tôt.

- Il ne pense pas ce qu'il dit, soufflais-je à Carter qui jusqu'ici à garder le silence.

Il a la mâchoire crispé et semble en colère sans que le sache vraiment pourquoi. C'est à cause des paroles du frère de Jessy ? Pourtant il doit en entendre des bien pire avec le travail qu'il occupe.

- Carter ?

- Pourquoi c'est auprès de lui que tu t'es tournée quand tu n'allais pas bien Maïa, me demande t'il froidement.

Je ne l'ai jamais vu agir de cette façon avec moi.

- Je rêve où tu es jaloux ?

- Maïa c'est pas le moment avec c'est connerie, répond à ma question s'il te plaît, insiste t'il.

- Si tu répond à la mienne.

- Je te promets de le faire,me dit-il tout d'un tout très sérieux.

Je n'ai vraiment pas fait appel à Phil dans l'espoir de le blesser.

- Phil est mon ami, commençais-je, il a toujours était là pour me soutenir, il m'a même avoué qu'il t'aimait bien mais bon ça il ne te le dira jamais à toi même sous la torture. Tu n'as pas à être jaloux de lui ni d'aucun autre homme.

- Pourquoi, me murmure Carter plus perdu que jamais.

A cet instant précis il semble tellement fragile. Je ne reconnais plus le policier têtu et autoritaire ou l'homme sûr de lui que j'ai pourtant côtoyé durant plusieurs jours.

Aujourd'hui j'ai en face de moi un homme qui doute, un homme qui est vulnérable, un homme qui pourrait succomber sous le poids de mes mots.

Je prend le temps de tourner ma tête vers lui et de verrouiller nos regards avant de lui répondre.

- Parce que je t'aime. Je t'aime Carter, toi et personne d'autre.

Et une millisecondes plus tard ses lèvres étaient sur les miennes. Le baiser n'a rien de tendre, il est empli de tristesse et d'espoir, il est plein de frustration et de non dit, de désir et d'impatience.

Je passe mes mains dans ses cheveux et il me rapproche de lui. On a beau être à bout de souffle, on prolonge le baiser encore et encore, comme si c'était le dernier, comme si on devait mourir demain et que c'était la chose la plus importante pour nous.

Un raclement de gorge nous force à nous séparer.

Notre bulle éclate instantanément et le retour a la réalité fait atrocement mal.

- Vous êtes écoeurant, nous balance Lilly en pleine face.

Elle est seule et sans qu'on l'invite elle assoit sur une chaise en face de nous.

J'ai l'impression d'être une accusé au tribunal, que je vais être déclarer coupable et que je risque la peine de mort.

- Maintenant Maïa, j'aimerais que tu m'explique tout ce cirque, ajoute t'elle toujours aussi en colère.

- Je suis désolée pour ce qui est arrivé à Jake, murmurais-je en baissant la tête.

- J'en ai rien à foutre de tes excuses, hurle t'elle.

Je sens Carter poser sa main sur mon genou, son geste apaise légèrement mes souffrances.

Je suis prise entre deux feux, j'aimerais lui dire la vérité mais je ne veux pas lui donner de munitions pour qu'elle puisse s'en prendre à Carter par la suite. Je n'ai même pas eu le temps de voir avec ce dernier ce qu'il voulait qu'on fasse. Il a le droit de donner son avis dans cette histoire.

Ces derniers jours j'ai eu le temps de réfléchir sur ce qui c'était passer et je me rend compte que j'ai parfois était égoïste, je n'ai pensé qu'à moi et à ma propre douleur sans voir que les gens autour de moi étaient également en souffrance.

Je ne suis pas la seule à avoir perdu quelqu'un ce soir là.

- Une fois que tout tes amis seront arrivés, on vous expliquera la situation, intervient Carter.

Je le regarde surprise.

- Tu es sûr ?, lui chuchotais-je.

- La seul chose à laquelle je suis sûr c'est que je ne les laisserais pas te traiter comme ils le font, tu es une femme bien, tu n'as rien fait de mal, tu n'as rien à te reprocher Maïa. Je ne peux plus les laisser t'accabler alors qu'ils ne savent pas une once de vérité. Alors s'il faut que je perde mon job pour te protéger alors je le ferais, je le ferais toujours, tu es et resteras toujours ma priorité, me murmure t'il à son tour pour que je sois la seule à l'entendre.

- Dite le si je vous dérange, nous lance la vipère.

Je prend vraiment sur moi pour pas lui dire de mots blessants car la demoiselle à la mémoire courte. Aujourd'hui elle vient d'enterrer son frère, il faut que je me montre plus intelligente qu'elle.

La porte du bar choisit ce moment pour s'ouvrir en grand et on appercoit Dan qui est toujours dans son fauteuil roulant. Il est poussé par Cléo et Hannah et Thomas sont juste derrière eux. Il ne manque plus que Jessy.

Ça semble être une habitude chez elle d'arriver en retard.

Ils repèrent assez facilement notre table et se frayent un chemin pour venir nous rejoindre.

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Queen B ❤️