Tendre nuit

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Quand la soirée prit fin, Vector se sentait léger en retournant vers sa chambre pour pouvoir se changer. En y repensant depuis qu'il avait intégré l'unité TF142, les moments de tranquillité qu'il affectionnait tout particulièrement se faisaient de plus en plus rares ,  ayant accaparé l'attention à cause de son apparence et sa froideur peu commune.

Pour autant, il ne put jamais leur montrer aucune hostilité. On pouvait leurs reprocher bien des choses, mais c'est tout ce qui faisait d'elles un groupe de femmes exceptionnellement attachant.

Son capitaine, il l'admirait car elle représentait un idéal qu'il voulait atteindre sans jamais pouvoir l'effleurer des doigts. Il compatissait parfois quand il voyait à quel point elle luttait pour ne pas céder à la tentation de punir tous ses subordonnés. C'était quelqu'un de fort et il l'admirait pour ça, c'était certain.

Le lieutenant Franik et lui partageaient depuis la visite médical, le lourd secret de ses stigmates. L'incroyable douceur avec laquelle elle s'était occupée de constituer son dossier médical, au travers de nombreux examens qui avaient nécessité qu'il soit à visage découvert, l'avait touché plus qu'il ne l'avouera jamais.

April, quant à elle, était resté plus en retrait, attentive au moindre de ses mouvements sans jamais l'approcher. Il la sentait méfiante, peut-être craintive ? Une choses est sûre, c'est que ça n'avait pas duré longtemps avant qu'elle s'ouvre plus amplement à lui à la suite d'un court échange pourtant constructif. Vector ne souhaitait plus communiquer par voix orale en dehors des missions, alors il transportait toujours sur lui un petit calepin et un stylo en cas de besoin.

Rose fut moins longue à convaincre. C'était étrange de toujours l'avoir dans les pattes de façon inopinée. Mais il avait fini par s'y faire, les petites attentions de sa part se faisaient multiple. Et celle qu'il préférait était les petits dessins qu'elle laisse ici et là dans son calepin. Des petites attentions qu'il rendait au travers de mille et une pâtisseries pour tout le monde.

Mortem quant à elle était plus brut dans sa façon de l'aborder, plus taquine et intrusive sans pour autant être lourde. Il apprécie son franc parler et reste toujours de marbre face à elle. Étant sa façon à lui de la taquiner en retour.

Karyline elle aussi se montra plus réservée et distante de prime abord. Après tout, Il était un étranger qui s'introduisait dans son environnement. Mais finalement elle se mit à l'apprécier, que ce soit pour son travail ou la personne qu'il essayait désespérément de faire disparaître. À contrario, le grand nounours garderait toujours un œil sur elles.

Sur elles toute.

C'était un constat qu'il avait pu faire à leur contact; elles lui faisaient un bien fou et l'aidait à garder la tête hors de l'eau. Il respirait, il réapprend à vivre en groupe. Helsinki s'y était fait mais, prenait toujours grands soins de garder une distance malgré tout.

Sa réflection l'avait aidé à entamer la nuit. Ses insomnies étant plus fréquentes ces dernier temps, il finit par se relever de son lit pour aller boire. Et c'est avec surprise qu'il trouva le commandant Farah assise à l'une des tables du réfectoire. Intrigué, il resta d'abord figé. Puis, comme attiré par sa personne, il s'approcha pour prendre place à ses côtés.

« Le sommeil te fuit aussi, Vector ? » engagea-t-elle sur un ton amusé, tournant la tête dans sa direction afin de lui offrir un sourire tendre.

Présentement, il se sentait étrange vis à vis de la jeune femme. Pouvoir mettre un mot sur ce qu'elle manifestait en lui était impossible.

Vector remerciait mille fois la présence son masque qui camouflait les divers émotions étrangères qui le traversaient. Était-ce de l'inconfort ? Il n'en savait rien.

"un peu" griffonna- t-il rapidement avant de lui tendre.

Un plus grand sourir se forma sur les lèvres de la jeune femme qui s'en saisit délicatement avant de lui emprunter son stylo. Inhabituelle. Il suffit d'un instant pour qu'elle lui tende en retour ayant inscrit sa réponse.

"Tu me tiens compagnie ? coche la case oui ou non"

C'est comme si Helsinki se redécouvrait. Pendant l'espace d'un instant, même en étant le mieux couvert du monde, le masqué se sentait nu sous le regard perçant du commandant Farah.

Il cocha, et lui tendit à nouveau. Une réponse qui manifesta un mouvement inattendu de sa part. La montagne de muscles se raidit au simple contact de la tête de Farah qui trouva doucement refuge sur son imposante épaule.

Vector avait du mal à assimiler qu'il n'était face à aucune sorte de danger que ce soit. Alors après de longues minutes il se détendit. Et c'est comme ça que pour le reste de la nuit ils restèrent là, à s'échanger des petits mots pour faire plus ample connaissance. Du moins Farah s'efforcera de percer à jour les mystères cachés derrière son masque.

Aux alentours de 4 heures 30 du matin, il la ramène à sa chambre et la dépose délicatement dans son lit et la couvrait avant de s'en aller.

Sans plus tarder et parce qu'il sentait qu'il n'aurait plus l'occasion de croiser morphée le grand baraqué se mit au ménage.

Signé boohoney__

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