Distance

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La première nuit avait été éprouvante. La semaine toute entière l'avait été à vrai dire. Assis sur ce banc froid, il prit enfin conscience de la situation dans laquelle il se trouvait. Pas a un seul instant Helsinki n'avait penser trouver du repos, il alternait entre tourné en rond dans sa cellule et se laver intensivement les mains.

Putain, il avait vraiment une foutue trouille de se retrouver face à lui même. Il se souvenait de tout, de la manière la plus claire et limpide qui soit. C'était un monstre et il commençait à se dire que ça ne serait pas plus mal qu'il soit enfermé.

Plus les jours passaient et plus cette idée intrusive prenait de la place dans son esprit. Demain il serait jugé pour tentative de meurtre et directement transféré à l'établissement pénitentiaire Saint-Dié-des-Vosges.

Demain il serait définitivement radié de l'ordre militaire. Demain il obtiendrait le prétexte nécessaire pour ne plus jamais revoir les membres de la 142.

- Oh le golgoth, l'apostropha un des gardiens. T'as de la visite.

Cette nouvelle ne le réjouissait absolument pas. Il n'avait plus personne.

il doutait réellement que la situation de la 142 se soit déjà régularisé.

Alors qui cela pouvait-il bien être ?

Et il eut bien tort de sous-estimer la détermination de son capitaine, parce qu'elle se trouvait devant lui en compagnie de Laswell. Un peu déconcerté, il mit un temps à détourner le regard trouvant un certain intérêt pour les autres barreaux de sa cellule.

- Je ne sais pas pourquoi vous êtes ici. Mais c'est inutile, j'ai déjà pris ma décision.

- Ta décision ? Mais de quelle décision tu parles ? On vient te libérer. Tu rentres avec nous.

- J'en serais incapable capitaine, je suis désolé. C'est ici que nos chemins se séparent.

Alors qu'elle s'approchait davantage des barreaux, Helsinki reculait, conservant ce fossé imaginaire entre eux. Elle avait tant souffert pour récupérer son unité, il ne manquait plus que lui et elle n'avait pas l'intention d'abandonner si facilement.

- Écoutez Vector, intervint soudainement Laswell. Nous ne sommes pas en mesure de comprendre ce que vous avez vécu. Et il est évident que cela vous a marqué de façon irréversible. Mais ne prenez pas de décision hâtive.

- Hâtive ? Mais c'est mûrement réfléchi.Trancha le russe accompagné d'un regard noir dans sa direction.

Désormais, à moins qu'une preuve ne lui soit apportée, il ne ferait plus confiance à aucun de ses supérieurs. Se souvenant qu'a l'époque c'était Laswell elle même qui avait approuvé l'envoi de Bravo 0-8 en Urzikstan. Donc quelque part il la tenait responsable de ce piège qui leur avait été tendu.

Sylvana remarqua bien l'inconfort de son sergent en présence de leur supérieur alors d'un coup d'œil entendu elle fit comprendre à Laswell de leur laisser du temps.

- Vector, reconsidère cette décision s'il te plaît... Il ne manque plus que toi à la base...tous le monde t'attends. Tente-t-elle de nouveau en s'approchant davantage pour capter son regard.

- Je ne peux pas..., sa voix était étranglée.

En cet instant, ne pas saisir la main que son capitaine lui tendait avait comme effet de lui arracher le cœur. Elle l'avait sauvé une première fois comme pour chaque membre de la 142 alors il était de son devoir d'arriver à lui faire comprendre que ce serait mieux de le laisser partir.

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